Souvenirs pour Nina (2ème partie)
Publié le 9 Février 2006
Mardi 7 juin 2005.
Je vais faire ma visite du 6ème mois à l’heure du déj. Tout va bien, j’ai fait une échographie il y a deux semaines et pas de souci. Je suis un peu fatiguée à force de courir aux divers rendez-vous, l’appart etc… mais je me sens bien. Coup de massue : tu es descendue trop bas, ta tête est quasi prête à sortir et le gynéco m’interdit de retourner travailler. Je dois rester allongée les trois mois qui restent et faire un traitement. Pourtant mon col n’est pas dilaté. Je sors du rendez-vous, effondrée, en larmes. Je ne veux pas te perdre, j’ai les idées noires. Je ne sais pas comment j’ai réussi à rentrer en voiture jusqu’à la maison.
A peine arrivée je m’allonge sur le canapé qui va devenir mon compagnon pendant plus de 2 mois. Qu’est ce que j’ai pu te parler Nina, te demander d’attendre, te dire des milliers de choses et des mots d'amour.
J’ai donc occupé mon temps comme j’ai pu. Ton papa rentrait parfois le midi pour me faire à manger (c’était le bon temps !!) J’ai essayé de lire mais je n’ai pas réussi beaucoup. Quand on doit vraiment rester allongée, ce n’est pas facile de lire longtemps.
Jusqu’à fin juin, il y avait le net et les chaînes ciné, ça a été. Après, j’ai découvert enfin ce qui se passait sur les chaînes nationales en journée ! Moi qui n’avait jamais de ma vie regardé "Les feux de l’amour" et bien, j'ai essayé. C’était trop nul, je n’ai pas tenu longtemps. Sinon en face il y avait Maigret avec Bruno Cremer. J’aime bien Cremer et j’aime bien Simenon mais là, pour ne pas s’endormir au bout de 5 minutes, il fallait être vraiment amoureuse de l’acteur ! Je suis devenue la fameuse ménagère de moins de 50 ans ! Ma foi, elle n’est pas gâtée la pauvre !
Heureusement j’avais un peu de visites, famille et amis sont venus me tenir compagnie, mais les vacances sont vite venues… Je me suis occupée sans bouger de nos déménagements, de la signature etc… J’ai bien supporté toutes les piqûres (tu dois tenir de moi pour ça !).
J’ai été accroc de la série "Lost" et j’attendais le samedi soir avec impatience. Je t’ai supplié de ne pas venir le samedi où sont passés les derniers épisodes. J’étais dans un état ! Ton papa a eu peur que j’accouche car j’ai sursauté et hurlé pas mal de fois ! Tu as été adorable, tu es venue 3 jours après…
Mon obsession pendant les deux derniers mois a été les contractions. J’avais peur d’en avoir trop et j’ai paniqué plusieurs fois. On s’est retrouvé aux urgences, avec moi en larmes, un vendredi matin ! Fausse alerte mais pas rassurée pour autant. Je comptais les moindres mouvements, j’ai encore dû appeler deux ou trois fois l’hôpital.
Et puis, après des péripéties qui ont failli me faire accoucher (je ne remercie ni la banque, ni la poste, ni le vendeur et son notaire mais un grand merci à Rachid (une crème d'être humain comme on en rencontre peu), le déménageur qui nous a sauvé la vie ou presque !), la signature et le déménagement sont enfin arrivés. J’étais frustrée car je ne pouvais pas défaire les cartons ni préparer ta chambre. Je suis arrivée au 8ème mois. Les risques étant moindres, je me suis légèrement activée mais malgré mes jérémiades et mon insistance, ton papa a refusé de m’emmener chez Ikéa !!!
N’ayant pas pu suivre les cours de préparation à l’accouchement je me suis retrouvée avec une nouvelle hantise : comment reconnaître les vraies contractions ? Tant bien que mal j’ai trouvé une sage femme qui est venue me voir à domicile et qui m’a dit que je saurais les reconnaître ! Et bien, elles ne sont jamais venues et pourtant je les ai attendues, j’étais prête à les ressentir, j’y ai cru plusieurs fois ! J’étais tellement obsédée par les contractions du travail que je n’en ai eu aucune ! Le dimanche 21 août, ta chambre de princesse a enfin été prête et on a fait la dernière séance photo de toi ou plutôt de moi avec mon gros bidon. On n'était pas en retard, ton arrivée sur la terre était prévue entre le 1er et le 4 septembre. Mais je crois que quand tu as vu ta chambre tu as voulu arriver plus tôt !