Dheepan, La Nina de Fuego, La belle saison / Revue de films
Publié le 30 Août 2015
Dheepan de Jacques Audiard
"Fuyant la guerre civile au Sri Lanka, un ancien soldat, une jeune femme et une petite fille se font passer pour une famille. Réfugiés en France dans une cité sensible, se connaissant à peine, ils tentent de se construire un foyer."
Très vite on entre dans la nouvelle histoire de cette famille, recomposée pour vivre en paix. Une famille composée pour pouvoir quitter un pays déchiré par la guerre civile. Une famille qui va non seulement devoir s'acclimater à un nouveau pays et une nouvelle culture mais aussi à elle-même.
Les premiers pas se font dans un foyer d'accueil et on entre dans le quotidien de ces vendeurs à la sauvette que l'on croise chaque jour surtout à Paris. Ce sont des scènes fugaces mais qui nous font porter un autre regard sur eux, quelle histoire se cache derrière celui qui nous propose en insistant, une fleur, un fruit, un jouet bruyant, un dvd piraté...
Peuvent-ils avoir une deuxième chance, voire une troisième et être une famille, une autre vie est-elle possible ?
J'ai trouvé la fin un peu bancale et facile mais j'ai aimé la peinture sociale et le destin de cette famille créée par la guerre et qui finira par trouver la paix.
Pourquoi j'y suis allée : pas parce que c'est une Palme d'Or vu que je ne les ai pas toutes vues mais plutôt parce que j'ai bien aimé les films précédents de Jacques Audiard. J'étais intriguée par le sujet et le fait que ce soit une famille sri lankaise réfugiée.
La Nina de Fuego de Carlos Vermut
"Barbara est une belle femme vénéneuse et psychologiquement instable, que son mari tente de contenir. Damiàn n’ose pas sortir de prison de peur de la revoir. Luis veut la faire chanter mais ne réalise pas encore qu’il joue avec le feu. Le trio se retrouve plongé dans un tourbillon de tromperies où la lutte entre la raison et la passion tourne à la guerre des nerfs…"
Je suis depuis toujours fan de cinéma espagnol. Les espagnols ont cette faculté de faire du cinéma entre le réel et le surréaliste avec un naturel fou et crédible. Un côté loufoque et acide qu'on retrouve aussi dans le cinéma argentin, ce n'est pas étonnant. Comme le dit un des personnages du films, les espagnols sont sans cesse partagés entre l'émotion et la raison.
Le film se situe dans une Espagne contemporaine en crise, le chomage bat son plein.
On assiste au dérapage de Luis,
Barbara et son mari ont une vie qui ne supporte pas les dérapages, un lien spécial les unit. Il la surveille, elle est "malade" et parfois flippante. Elle est pleine de mystères sur son passé mais aussi sur le présent. Le spectateur ne saura pas tout, c'est frustrant et en même temps je n'avais pas très envie de voir tout ce qui n'a pas été montré. C'est aussi la force du film de laisser une part dans l'ombre et de nous forcer à imaginer ou non.
J'ai été happée par l'histoire et l'ambiance prenante et surprenante. J'ai aimé la mise en scène façon puzzle qui se reconstruit, un puzzle captivant et vénéneux avec une jolie présence enfantine.
parce j'essaie de voir le plus possible les films espagnols qui sortent en France. Pour l'intrigue mystérieuse et le côté polar.
La belle saison de Catherine Corsini
"1971. Delphine, fille de paysans, monte à Paris pour s’émanciper du carcan familial et gagner son indépendance financière. Carole est parisienne. En couple avec Manuel, elle vit activement les débuts du féminisme. Lorsque Delphine et Carole se rencontrent, leur histoire d'amour fait basculer leurs vies."
On découvre les combats de l'époque, une parole qui se libère d'un coup après des années de silence, une parole forcément hystérique car tout le monde veut s'epxrimer tout de suite. En tout cas c'est ce que j'ai ressenti de l'ambiance décrite dans le film.
C'est le contexte du MLF, du Manifeste des 343 salopes, des manifestations pro avortement, du droit des femmes mais le film se penche aussi sur le droit des homosexuels. L'histoire d'amour entre Delphine et Carole se situe dans cette ambiance survoltée.
Delphine qui vient de quitter sa campagne profonde et l'exploitation familiale se fond très vite dans la masse et prend part à ces combats qui semblent devenir les siens. Sa mère, travaille toute la journée à la ferme mais ne touche pas de salaire et n'a aucun avantage social.
L'amour entre Carole et Delphine est intense et bouleverse leurs vies mais les diktats de la société de l'époque sont bien plus forts. Delphine se sacrifie pour la ferme familiale, la difficulté d'aimer des filles dans ce milieu encore plus conservateur lui semble insurmontable.
Le film nous offre un beau duo d'actrices et jolies scènes champêtres ! J'ai trouvé Izia Higelin très naturelle et j'ai adoré l'interprétation de Cécile de France (j'ai déjà dit ici à quel point j'aime cette fille !) très mature et émouvante. Elle est magnifique.
Un film qui va bien avec la fin de l'été et des vacances...
pour Cécile de France essentiellement. L'histoire me tentait bien aussi.