Le Pont des espions, Back Home, Mia Madre, L'Hermine, 21 nuits avec Pattie, Crazy Amy / Revue de films
Publié le 15 Décembre 2015
Le Pont des Espions de Steven Spielberg
"James Donovan, un avocat de Brooklyn se retrouve plongé au cœur de la guerre froide lorsque la CIA l’envoie accomplir une mission presque impossible : négocier la libération du pilote d’un avion espion américain U-2 qui a été capturé."
On retouve le bon vieux temps des films d'espionnage et des messages codés dissumulés dans des objets improbables.
James Donovan est confronté à un vrai cas de conscience. Défendre un espion russe en pleine guerre froide est suicidaire mais il tente d'assumer tout en sachant que les dés sont pipés.
Il parait que c'est adapté d'une histoire vraie et c'est un coup de génie d'avoie engagé un super négociateur en assurances pour faire ce qu'il sait faire de mieux : négocier est un art, peu importe l'enjeu.
Le passage en Allemagne réserve son lot de suspense, Donovan joue clairement un jeu dangereux et l'on voit bien qu'il ne s'attend pas à cette réalité si violente de Berlin Est.. game over...
Un film de vrais bons sentiments, tellement bien incarnés et sincères et c'est assez rare pour le souligner. Une grande histoire dans la grande histoire !
Back home de Joachim Trier
"Alors que se prépare une exposition consacrée à la célèbre photographe Isabelle Reed trois ans après sa mort accidentelle, son mari et ses deux fils sont amenés à se réunir dans la maison familiale et évoquer ensemble les fantômes du passé…"
Le film raconte l'absence d'une mère et d'une épouse morte dans un accident de voiture qui reste mystérieux. L
Le faconte une histoire de deuil tout en posant des interrogations sur le métier de photographe de guerre. Le métier qui fait que tu es absent, les choses de la vie des proches que tu rates et que tu veux rattraper mais le sentiment de ne pas être à sa place dans ce monde. Le métier qui sépare les amoureux et les familles, une petite mort avant la mort finalement. On comprend qu'Isabelle Reed avait du mal à vivre pleinement quand elle n'endossait pas son costume de photographe.
Un film un peu plombant, épuré dans sa forme, qui se met aux couleurs du deuil et de la solitude des personnages. On finit sur une note d'espoir avec une famille qui se retrouve... back home...
J'ai été touchée par le film, assez subtil mais quelques longueurs.
Mia Madre de Nanni Moretti
"Margherita est une réalisatrice en plein tournage d’un film dont le rôle principal est tenu par un célèbre acteur américain. À ses questionnements d’artiste engagée, se mêlent des angoisses d’ordre privé : sa mère est à l’hôpital, sa fille en pleine crise d’adolescence. Et son frère, quant à lui, se montre comme toujours irréprochable… Margherita parviendra-t-elle à se sentir à la hauteur, dans son travail comme dans sa famille ?"
Un film humain, proche de ce que chacun d'entre nous pourrait être amené à vivre avec un parent à l'hôpital.
Comment continuer le quotidien comme si de rien n'était alors que sa mère est mourante. Comment se comporter quand on sait que la fin est proche et que l'autre n'y pense même pas ? Margherita est soutenue par son frère qui semble garder les pieds sur terre, qui semble tout gérer de main de maître mais lui aussi cache ses douleurs et ses faiblesses. Son
La phase de déni laisse place à celle du laisser mourir et laisser partir l'être aimé. Est-on jamais prêt ?
Nanni Moretti a su capter ce regard d'amour mêlé d'impuissance que l'on porte sur l'être cher qui va mourir. Le film nous offre de jolies scènes de fin où une famille redécouvre une mère à travers le regard et le ressenti de ceux qui l'ont côtoyés ailleurs.
Mia Madre est aussi une réflexion intéressante sur le cinéma social, genre que défend Margherita dans son travail de cinéaste. Le film dans le film c'est le tournage avec des scènes cocasses et une vedette américaine incarnée par un John Turturro absolument génial.
Pourquoi j'y suis allée : pour le réalisateur et les bons échos
21 nuits avec Pattie de Arnaud Larrieu, Jean-Marie Larrieu
"Au cœur de l’été, Caroline, parisienne et mère de famille d’une quarantaine d’années, débarque dans un petit village du sud de la France. Elle doit organiser dans l’urgence les funérailles de sa mère, avocate volage, qu’elle ne voyait plus guère. Elle est accueillie par Pattie qui aime raconter à qui veut bien l’écouter ses aventures amoureuses avec les hommes du coin. Alors que toute la vallée se prépare pour les fameux bals du 15 août, le corps de la défunte disparait mystérieusement."
Caroline débarque dans une famille complètement loufoque, elle toute en retenue est en décalage par rapport à ces gens délurés et au franc parler naturel. On sent tout de suite que d'être là pour s'occuper de l'enterrement de sa mère, au lieu de passer des vacances en famille, la gonfle.
Mais, il n'y aurait pas de film sinon, évidemment que son séjour va se prolonger et que ce sera l'occasion pour elle de se remettre en question.
Caroline, la coincée, est confrontée à
L'Hermine de Christian Vincent
"Michel Racine est un Président de cour d'assises redouté. Aussi dur avec lui qu'avec les autres, on l'appelle "le Président à deux chiffres". Avec lui, on en prend toujours pour plus de dix ans. Tout bascule le jour où Racine retrouve Ditte Lorensen-Coteret. Elle fait parti du jury qui va devoir juger un homme accusé d'homicide. Six ans auparavant, Racine a aimé cette femme. Presque en secret. Peut-être la seule femme qu'il ait jamais aimée."
On entre dans les coulisses d’un procès avec des explications, des détails, tous les personnages. C’est moins trépidant que dans les films américains et je me suis posée beaucoup de questions d'ailleurs.
Une histoire horrible d’infanticide, une mère qui semble complètement larguée, des témoignages loufoques dans un tribunal dirigé par un Président impassible. Difficile de garder son calme devant des témoins parfois agaçants et là aussi j'ai trouvé qu'on ne leur demandait pas grand chose.
On assiste à la naissance d’une histoire d’amour, à moins que ne soit une renaissance entre Michel Racine et un membre du jury. On voit un homme douter, perdre un peu pied, se laisser aller. On voit un homme lâcher prise et s'ouvrir. Et Fabrice Luchini porte le rôle avec grâce.
J'ai bien aimé et c'est vrai que Luchini y est excellent mais je ne vais pas en retenir grand chose au final. Pas de quoi en faire une tartine...
Crazy Amy de Judd Apatow
"Depuis sa plus tendre enfance, le père d’Amy n’a eu de cesse de lui répéter qu’il n’est pas réaliste d’être monogame. Devenue journaliste, Amy vit selon ce crédo – appréciant sa vie de jeune femme libre et désinhibée loin des relations amoureuses, qu’elle considère étouffantes et ennuyeuses ; mais en réalité, elle s’est un peu enlisée dans la routine. Quand elle se retrouve à craquer pour le sujet de son nouvel article, un brillant et charmant médecin du sport nommé Aaron Conners, Amy commence à se demander si les autres adultes, y compris ce type qui semble vraiment l’apprécier, n’auraient pas quelque chose à lui apprendre."
Le début m'a un peu gavée, je n'étais pas très emballée par ces histoires de cul répétitives et par Amy qui parlait tout le temps. Puis je me suis laissée attrapée comme une débutante dans les filets de l'amour ! Parce que "Crazy Amy" est une comédie romantique très sympathique un peu plus trash que d'autres certes, mais qui a tout à fait sa place dans le genre. On y trouve les rapports amoureux complexes, les compromis, les remises en question, la rupture, la réconciliation, la tendresse. J'ai eu mes moments kleenex, une bonne romance se mesure aussi à ça. Avec
Amy est tantôt agaçante, tantôt réellement émouvante. On rit beaucoup, c'est vrai qu'il y de bons moments dans les scènes de sexe. J'ai aimé la relation qu'Amy entretient avec sa soeur, le film a réussi à montrer ce lien familial complexe avec beaucoup de finesse. C'est plus un film d'Amy Schuler que de Judd Apatow mais j'y ai trouvé mon plaisir.