Julieta, Cafe Society, Baden Baden / Revue de films
Publié le 28 Mai 2016
Julieta de Pedro Almodóvar
"Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antía la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une semaine plus tôt. Julieta se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec sa fille qu’elle n’a pas vu depuis des années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours.
Julieta parle du destin, de la culpabilité, de la lutte d’une mère pour survivre à l’incertitude, et de ce mystère insondable qui nous pousse à abandonner les êtres que nous aimons en les effaçant de notre vie comme s’ils n’avaient jamais existé."
Dans "Julieta", Pedro Almodovar explore les relations mère-fille en y apportant sa touche si particuière. La toute première scène du générique où l'on devine un buste de femme dans une chemise de nuit rouge est d'une force incroyable et raconte la Maternité en quelques secondes, en tout cas cela m'a fait cet effet !
Le film remonte dans le passé de Julieta pour tenter de nous expliquer ce qui fait que cette femme, à qui tout semble avoir réussi, a été abandonnée par sa fille.
Julieta a un bel appartement, un chouette homme dans sa vie, un travail qui lui plait et pourtant sous les apparences se cache une femme en deuil. Le deuil d'une mère dont l'enfant n'est pas mort mais pire, il a choisi de faire le mort. Qu'est ce qu'une mère sans son enfant ? Se cache aussi une femme qui s'est construite avec une situation familiale compliquée.
"Julieta" est un savant mélange des genres comme sait si bien le faire Almodovar : tragédie, thriller, chronique sociale, romance... Il nous entraine avec intensité dans son récit dont les flash-backs renforcent le côté passionnel.
Quand le drame frappe Julieta, c'est
Julieta se remet en questions. Qu'est ce qu'elle a loupé avec Ant
a ? Tout ? Cette culpabilité qui la ronge depuis toujours, bien avant d'être mère est un poison qui revient en force et sa lettre à sa fill est peut-être le moyen de mettre en sourdine ce sentiment...Il y a des rancoeurs, des erreurs, des trahisons mais aussi beaucoup d'amour comme toujours chez Almodovar.
Un très beau film sur les relations mère-fille, sur les relations humaines tout simplement...
Pourquoi j'y suis allée : parce que je fais tout pour ne jamais louper un film d'Almodovar au cinéma ! Je l'aime, je l'adore, je l'admire, je suis folle de son cinéma et de ses histoires !
: pour le sujet, le casting, pour voir le dernier Woody Allen
Baden Baden de Rachel Lang
"Après une expérience ratée sur le tournage d'un film à l'étranger, Ana, 26 ans, retourne à Strasbourg, sa ville natale. Le temps d'un été caniculaire, elle se met en tête de remplacer la baignoire de sa grand-mère par une douche de plain pied, mange des petits pois carotte au ketchup, roule en Porsche, cueille des mirabelles, perd son permis, couche avec son meilleur ami et retombe dans les bras de son ex. Bref, cet été là, Ana tente de se débrouiller avec la vie."
Ana est énervante au début. Elle le fait exprès ou quoi ? Elle joue à quoi au juste ? Est-elle totalement inconsciente ?
Ana représente bien cet âge dans lequel on est censé rentrer sérieusement dans le monde du travail, cet âge qui commence à devenir sérieux, cet âge où l'engagement commence à prendre forme. Mais comme beaucoup de jeunes, Ana ne sait pas vraiment dans quel sens aller que ce soit sur le plan personnel ou le plan amoureux. Elle s'accroche à un ex qui joue clairement avec ses sentiments, un ex toxique comme on dit mais l'amour n'est pas toujours simple et raisonnable, on en sait tous quelque chose.
Est ce que c'est ça grandir ? Savoir ce qui est réellement bon pour nous quitte à étouffer ce qu'on ressent au fond ?
Ana s'accroche à un projet de bricolage comme à une bouée de sauvetage. Une façon de se prouver qu'elle peut aller au bout d'une idée, qu'elle peut y arriver malgré tous les obstacles.
Un portrait tendre et réaliste et drôle d'une jeune génération avec ses doutes, ses convictions, ses errements...