De toutes mes forces, Tunnel, Problemos, Les Fantômes d'Ismaël / Revue de films

Publié le 24 Mai 2017

De toutes mes forces, Tunnel, Problemos, Les Fantômes d'Ismaël / Revue de films

De toutes mes forces de Chad Chenouga

 

"Nassim est en première dans un grand lycée parisien et semble aussi insouciant que ses copains. Personne ne se doute qu’en réalité, il vient de perdre sa mère et rentre chaque soir dans un foyer. Malgré la bienveillance de la directrice, il refuse d’être assimilé aux jeunes de ce centre. Tel un funambule, Nassim navigue entre ses deux vies, qui ne doivent à aucun prix se rencontrer…"

 

Tout peut basculer du jour au lendemain et ici c'est la vie d'un lycéen bien intégré dans sa bande de copains. Sa mère malade, addict aux médicaments et dépressive, s'est probablement donné la mort, à bout de forces...

Sans préavis, Nassim se retrouve dans un foyer de l'ASE (Aide sociale à l'enfance), loin de son lycée et avec des règles qu'il a du mal à respecter. Il y côtoie des ados d'un autre milieu, grossiers et parfois violents mais plus de peur que de mal. Il n'assume pas du tout sa nouvelle situation et n'en parle pas à ses amis, il leur ment. Il tente de conserver sa vie d'avant tout en étant dans le déni de sa situation.

On sent sa solitude d'ado face à, une situation qui le dépasse. Dans un premier temps, il est centré sur lui-même et ne s'intéresse pas à la vie du foyer ni aux autres. Il se sent différent et veut le rester mais les doubles-vies ont toujours un revers de la médaille. Le foyer, cet endroit qui met face à une réalité horrible et à l'injustice de la vie. Ces gamins déboussolés et meurtris à qui on ne pardonne rien... même de la part de la directrice débonnaire et dure mais qui aime ses "enfants".

Il est plein de rage contenue dont on sent venir l'explosion. Nassim n'assume pas le poids de la tristesse, de la honte, de la culpabilité. Il est partagé entre la rébellion et le désir de s'en sortir. Il se sent coupable d'avoir laissé sa mère avec son addiction.

Nassim réussira t'il à faire la paix avec lui-même et avec les autres ?

Un très beau film sur l'enfance brisée, sur la reconstruction et qui a connu les foyers trouvera que le film retranscris bien cette réalité... Khaled Alouach qui joue Nassim est une sacrée révélation de cinéma. J'ai hâte de le revoir...

Pourquoi j'y suis allée : pour le sujet qui me touche de près

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Tunnel de Kim Seong-Hoon

 

"Alors qu’il rentre retrouver sa famille, un homme est accidentellement enseveli sous un tunnel, au volant de sa voiture. Pendant qu’une opération de sauvetage d’envergure nationale se met en place pour l’en sortir, scrutée et commentée par les médias, les politiques et les citoyens, l’homme joue sa survie avec les maigres moyens à sa disposition. Combien de temps tiendra-t-il ?"

Tunnel joue avec nos nerfs durant 2h. Le film oscille sans arrêt entre "il va être sauvé" et "il va mourir"... A chaque fois qu'on pense que c'est bon, quelque chose vient briser l'espoir et l'inverse est vrai également.

On analyse la situation, on voit si c'est crédible, si le téléphone chargé peut vraiment tenir si on économise la batterie, on se prend à s'imaginer à la place de Lee. On lui "crie" de ne pas faire ça ou ça et quand il doit partager le peu d'eau qu'il lui reste, j'étais là "mais non..." et pourtant à sa place j'aurais probablement fait pareil...

C'est un film plein de suspense et d'intensité dramatique qui en profite pour dénoncer le comportement des médias, les vautours, et des politiques qui se servent du drame pour leurs carrières. Il pose aussi la grande question "Combien vaut une vie humaine ?" et "Doit-on sauver un être humain à tout prix, même si d'autres êtres humains en payent durement le prix ?"... Des questions philosophiques

Pourquoi j'y suis allée : j'aime beaucoup le cinéma asiatique et coréen en particulier.

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Problemos de Eric Judor

 

"Jeanne et Victor, deux jeunes Parisiens, font une halte pour saluer leur ami Jean-Paul, sur la prairie où sa communauté a élu résidence. Le groupe lutte contre la construction d’un parc aquatique sur la dernière zone humide de la région, et plus généralement contre la société moderne, la grande Babylone... Mais tout va basculer quand ils s'aperçoivent qu'une pandémie a ravagé la planète et qu'ils pourraient bien être les derniers survivants..."

 

Il y a tellement de sujets intéressants dans ce film ! Mais heureusement malgré les thèmes sérieux on est dans un film de Eric Judor, on se doute qu'il ne va pas y aller de main morte...

Ici le concept de société alternative est poussé à son paroxysme. Et enfin ils ont le choix de pouvoir tout reconstruire comme ils le souhaitent... Un monde neuf et vierge à réinventer !

Oui c'est facile de se moquer des zadistes et de la vie en communauté tout comme c'est facile d'accuser la société de tous les problèmes, les deux sociétés ont leurs travers. En attendant on rigole beaucoup ! (ah les ateliers sur les règles...!).
Ce ne sont pas tellement les idées véhiculées qui sont montrées du doigt mais plutôt la façon de les mettre en application. Et devant les "problemos", la nature humaine se révèle et pas forcément sous son meilleur jour. On exclut les faibles, le SDF n'est pas le bienvenu, il faut toujours trouver un bouc émissaire au malheur qui nous frappe, les conventions sont partout... La Zad et Babylone ne sont pas aussi différentes qu'on peut le croire !

La vie en communauté est aussi celle où il y a le moins de libertés individuelles (l'Histoire l'a montré non ?).

Vivre autrement, vivre dans une bulle qui ne tient finalement que parce qu'il y a une opposition des autres à l'extérieur mais une fois cette "menace" écartée, cette vie est elle encore si géniale et idéale ?

Eric Judor parle de tout ça avec la complicité de Blanche Gardin (je l'ai adorée dans ce rôle de gourou !). La culture autonome, l'éducation "libre", la société hyper connectée, la télé réalité, le machisme, le féminisme, tout le monde passe à la moulinette. C'est drôle, flippant, absurde, tragi-comique et ça fait cogiter ! Mais il ne faut pas y voir juste une critique rigolote de l'utopie, le film est beaucoup plus profond qu'il n'en n'a l'air...

Pourquoi j'y suis allée : la bande-annonce m'a fait rire !

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Les Fantômes d'Ismaël de Arnaud Desplechin

 

"À la veille du tournage de son nouveau film, la vie d’un cinéaste est chamboulée par la réapparition d’un amour disparu…"

J'en attendais tellement de ce dernier Desplechin, autant que les autres films du réalisateur que j'ai tant aimé. Et puis les sublimes et grandes actrices que j'aime, Charlotte Gainsbourg et Marion Cottillard...
Mais rien ne m'a plu ou presque. Ni l'histoire inintéressante (quelle histoire d'ailleurs ?), ni les acteurs qui surjouent et en deviennent horripilants, ni la mise en scène fouillis, ni la lumière bien trop sombre... Le film dans le film donne les rares notes d'humour grâce au jeu de Louis Garrel mais ça m'a manqué de ne jamais trouver de légèreté dans ces rapports humains passés au crible de la caméra. Quand même quelques très jolies scènes d'amour tendre mais ça ne suffit pas. Où sont passées la poésie et l'humour d'Arnaud Desplechin ?

L'impression de voir un film qui s'adresse aux critiques de cinéma avec des messages "private joke" et des références qu'il faut à tout prix décoder... Un film exercice de style pour une presse incapable de critiquer un tel réalisateur et un tel casting... Et la musique qui fait film de genre, qui annonce du mystère ou du drame alors qu'il n'y a rien de tout ça... Du théâtral et de l'étrangeté dans la mise en scène, dans le jeu des acteurs mais pas dans le film...

Une grosse déception, beaucoup d'ennui... Vite on passe au suivant, ce film est bon dernier dans ma liste Desplechin...

Pourquoi j'y suis allée : pour les actrices, dans l'espoir d'avoir un coup de coeur comme pour Trois souvenirs de ma jeunesse...

Rédigé par Carole Nipette

Publié dans #Avis cinéma-Revue de films

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