The Shape Of Water, Phantom Thread / Revue de films
Publié le 23 Février 2018
The Shape of Water/ La forme de l'eau de Guillermo del Toro
Sous ses airs de jeune fille sage accentués par le fait qu'elle est silencieuse, Elisa est bien plus fun qu'on ne le dirait. J'aime beaucoup son rituel matinal dans son bain ! (pas de spoil, il faudra voir le film !)
Elle entretient une relation amicale très forte avec Giles son voisin, publicitaire vieillissant au chômage. Ces deux là prennent mutuellement soin l'un de l'autre et partagent des références culturelles.
J'aimerai ne rien raconter de plus même si la bande annonce en montre un peu trop...
La Forme de l'eau est une histoire d'amour compliquée aux yeux du monde mais tellement simple, universelle comme celle de La Belle et la Bête ou quand l'amour se fout des apparences mais ici les rôles sont peut-être inversés, qui va se transformer sous le baiser de l'être aimé ?... De l'amour et aussi le sentiment de faire les choses bien, un sentiment tellement fort qu'il pousse Elisa à prendre des risques inconsidérés en ces temps de guerre froide. D'autant que s'attirer la méfiance du glaçant chef de la sécurité, Richard Strickland, le vrai monstre du film, n'est pas sans conséquences. Le film procure ses petits moments de frayeur...
Tout comme l'objet de son désir, Elisa n'est pas à sa place. Le mystère demeure sur ses origines, elle cherche un sens à sa vie, elle sent un manque. Avec l'aide Giles et de Zelda, sa collègue et meilleure amie, Elisa va se révéler une femme forte et déterminée pour changer un présent qui ne lui convient pas du tout.
The Shape of Water est l'histoire magnifique d'une rencontre qui change une vie, une rencontre évidente. Tous les personnages ont tous leur petite histoire dans la grande et tout s'entremêle parfaitement. De Sally Hawkins à Richard Jenkins, de Michael Shannon à Octavia Spencer, le casting est parfait.
Evidemment vu le titre, l'eau joue un rôle prépondérant dans le film et j'ai vécu probablement la scène de salle de bains la plus géniale de toute l'histoire du cinéma...
Le film m'a énormément touchée dans tous les sens. On entre réellement dans le domaine du merveilleux, du magique, de l'irrationnel crédible et ça fait du bien. C'est une vraie sensation de bien-être qui m'a saisie à la fin du film tout autant que le sentiment d'avoir vécu quelque chose de très fort, de bouleversant et de grand...
Pourquoi j'y suis allée : pour Guillermo del Toro et pour l'histoire !
Phantom Thread de Paul Thomas Anderson
"Dans le Londres des années 50, juste après la guerre, le couturier de renom Reynolds Woodcock et sa soeur Cyril règnent sur le monde de la mode anglaise. Ils habillent aussi bien les familles royales que les stars de cinéma, les riches héritières ou le gratin de la haute société avec le style inimitable de la maison Woodcock. Les femmes vont et viennent dans la vie de ce célibataire aussi célèbre qu’endurci, lui servant à la fois de muses et de compagnes jusqu’au jour où la jeune et très déterminée Alma ne les supplante toutes pour y prendre une place centrale. Mais cet amour va bouleverser une routine jusque-là ordonnée et organisée au millimètre près."
On entre dans l'univers d'un grand couturier des années 50. Le ballet des tissus, les mouvements des corps qui cousent, qui essaient, qui font tourner les robes. Pas de doute Reynolds magnifie les corps et il prend tout autant soin du sien. La séquence d'ouverture s'attarde sur son rituel de préparation matinal, minutie, sens du détail, rien ne lui échappe.
On voit les rapports particuliers qu'entretient un couturier avec ses clientes, un jeu de séduction qui reste régi par les règles en vogue dans la haute société. C'est un honneur pour ces dames de porter les créations du maître tout comme il faut en être digne.
Alma, comme les autres femmes qui l'ont précédée semble être un bien possédé par le duo qu'il forme avec son inséparable soeur. La jeune femme change de vie, elle est en admiration sans bornes devant lui, en adoration même. Il n'est pourtant pas évident de vivre entre deux psycho-rigides, leur vie réglée comme du papier millimétré, Reynolds est un enfant gâté...
Faire changer ses habitudes à Reynolds est plus compliqué qu'Alma ne l'imaginait, elle va devoir employer les grands moyens. Le rêve d'Alma est de l'avoir tout à elle mais comment mettre en cage un créateur comme lui ?
La solution semble radicale pourtant on assiste à l'inversement du rapport de force petit à petit, sans qu'on s'y attende...
Une histoire d'amour, un peu trop toxique à mon goût, magnifiée par un sens de la perfection visuelle magnifique. Daniel Day Lewis subtil, sublime pour son dernier film rôle annoncé au cinéma... Il va me manquer...
J'ai beaucoup aimé, les images sont à tomber par terre mais il m'a manqué un petit quelque chose pour que je sois totalement emballée, transportée... Peut-être le côté trop formel et trop classique du film...
Pourquoi j'y suis allée : pour Daniel Day-Lewis et Paul Thomas Anderson