Mektoub my love, la nostalgie d'un monde qui disparait...

Publié le 13 Avril 2018

Mektoub my love, la nostalgie d'un monde qui disparait...

En un mois je n'ai réussi à aller voir qu'un seul film au cinéma, trop de travail, trop d'obligations scolaires, médicales etc... J'ai eu une matinée pour moi et il fallait choisir entre voir Mektoub My Love parce que l'envie était pressante ou deux films qui duraient moins longtemps... Je n'ai pas résisté à l'appel de la promesse de la bande annonce de Mektoub My Love... Je suis en manque de cinéma c'est clair même si j'ai regardé des dizaines et des dizaines d'épisodes de série et quelques films sur le petit écran.... J'espère que le mois qui vient me permettra d'aller plus souvent dans les salles obscures...

Une fois n'est pas coutume, une revue de film au singulier...

Mektoub my love (Canto Uno) d'Abdellatif Kechiche

 

"Sète, 1994. Amin, apprenti scénariste installé à Paris, retourne un été dans sa ville natale, pour retrouver famille et amis d’enfance. Accompagné de son cousin Tony et de sa meilleure amie Ophélie, Amin passe son temps entre le restaurant de spécialités tunisiennes tenu par ses parents, les bars de quartier, et la plage fréquentée par les filles en vacances. Fasciné par les nombreuses figures féminines qui l’entourent, Amin reste en retrait et contemple ces sirènes de l’été, contrairement à son cousin qui se jette dans l’ivresse des corps. Mais quand vient le temps d’aimer, seul le destin - le mektoub - peut décider. "

 

Le scénario de Mektoub My Love tient en deux lignes mais ce qui prend au coeur et au corps c'est la façon de raconter, de filmer et de montrer le désir brut, simple sans filtres... Les vacances, le sable chaud, la mer qu'on voit danser, les corps dévoilés, toutes les conditions sont réunies pour la sensualité, la fougue, la passion, les amours, la séduction mais aussi les jalousies, les mesquineries, les rivalités...

Chaque été les histoires se réécrivent quand vient le mélange des touristes et des locaux, chaque été tout est possible... Pour vraiment en profiter et se lâcher il faut savoir et accepter qu'il n'y a pas de place pour le trop sérieux...

Les jeunes et les moins jeunes se croisent, se regardent, se chauffent, se jaugent, s'entrelacent sous le regard doux d'Amin qui promène son sourire bienveillant et amusé sur toutes les histoires. Amin est d'une beauté à couper le souffle et l'écran le magnifie, tellement chou mais pas assez sûr de lui, en fait on ne sait pas vraiment, il reste le mystère de ce Canto Uno et on attend avec impatience le Canto Due... Est il amoureux d'Ophélie ? Ophélie sa meilleure amie qui doit bientôt se marier mais qui, en attendant son amoureux parti servir la patrie au loin, s'amuse et plus avec Tony son cousin. Tony et Ophélie, un secret de Polichinelle qui trouble les histoires de vacances...

 

On sent la fascination du réalisateur pour cette jeunesse qui s'amuse sans à priori, sans préjugés, on sent aussi la facilité des relations d'une époque un peu révolue...

Cette insouciance totale, cette liberté incroyable et réjouissante, est-ce daté ?

Le film se passe en 1994 et il aurait été impossible de faire exactement le même film en le situant aujourd'hui car rien n'aurait été crédible et surtout pas la liberté de tous les personnages... Aucune référence à la religion, aucune friction entre communautés, les gens se fréquentent et s'aiment sans se soucier de leurs origines, aucune remarque déplacée sur les tenues des filles, pas de portables, pas de réseaux sociaux... et tout ça pour moi n'est plus possible aujourd'hui...

Quelque part le film m'a rendue triste car il est représentatif d'une nostalgie, d'une époque insouciante perdue, j'ai ressenti pareil avec Call me by your name pas tant sur le plan de la liberté que sur une jeunesse qui ne vit plus de la même façon...

Si quelqu'un trouve que j'exagère et peut me prouver le contraire, s'il y a encore des endroits en France où une telle liberté est possible, je suis curieuse de savoir où...

J'ai adoré ce film, je n'ai pas vu le temps passer, j'aurais pu enchainer sur la deuxième partie sans problèmes... 2h50 de bonheur et d'insouciance, ça fait un bien fou... Un casting frais et naturel, ils sont tous bien, j'ai quand même un gros crush pour Shaïn Boumedine (Amin) et Ophélie Bau (Ophélie) et son sourire ravageur.

J'ai lu vite fait des avis critiques sur la façon de filmer les femmes, les situations machistes etc qui dérangent mais quoi que les bien pensants en disent, on est au cinéma et pour moi la fiction peut tout montrer (on n'est pas obligé de regarder ou d'aimer...) Ne peut-on plus filmer des choses qui dérangent ? Encore quelque chose qui appuie ma façon de penser sur la liberté qu'on a perdu et qu'on perd de plus en plus dans notre société...

 

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Rédigé par Carole Nipette

Publié dans #Avis cinéma-Revue de films

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Commenter cet article
M
Ce n'est pas trop le genre de film que je vais voir au ciné mais si j'ai l'occasion de le voir sur petit écran je n'hésiterai pas. <br /> Le dernier film vu en famille est "Ready Player One"
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M
Il me tente bien ce film aussi ! Si en plus on y trouve un peu de liberté... Par contre je n'ai pas eu de coup de coeur pour Call me by your name car je trouve que le milieu social joue un trop grand rôle dans ce film au point de lui enlever le potentiel d'un message universel.
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C
C'est vrai ce que tu dis...
C
J'ai entendu beaucoup de bien de ce film
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U
Je narrove meme pas à aller voir un film par mois je eosne
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M
J'ai tellement aimé Call me by your name, qui, en effet, a un goût d'antan. Je vais voir Mektoub My love lundi soir avec monsieur ♥
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C
Tu me diras :)