Mademoiselle de Jonquières, Guy, Shéhérazade, Bonhomme, Photo de Famille / Revue de films 100% frenchy
Publié le 18 Septembre 2018
Mademoiselle de Joncquières de Emmanuel Mouret
"Madame de La Pommeraye, jeune veuve retirée du monde, cède à la cour du marquis des Arcis, libertin notoire. Après quelques années d’un bonheur sans faille, elle découvre que le marquis s’est lassé de leur union. Follement amoureuse et terriblement blessée, elle décide de se venger de lui avec la complicité de Mademoiselle de Joncquières et de sa mère... "
Qu'il est divin d'entendre les subtilités et la beauté de la langue française savamment distillées par Cécile de France et Edouard Baer. Les dialogues sont travaillés avec finesse et chaque phrase est une poésie. Et la forme n'est pas en reste, visuellement on se promène dans de magnifiques tableaux.
Une histoire de vengeance bien agencée, une femme trahie et déçue machiavélique qui n'hésite pas à sacrifier tout le monde pour arriver à ses fins. Madame de la Pommeraye fait froid dans le dos. Cécile de France a parfaitement réussi à trouver le savant mélange de ce personnage entre douceur et amertume.
Les remarques bien senties sur la dévotion et la religion qui ont tout à fait leur place dans notre société contemporaine, sont un cadeau bonus dans ce film qui se savoure avec délice et ravissement...
Pourquoi j'y suis allée : pour mes chouchous Edouard Baer et Cécile de France (mais que j'aime cette fille !).
Guy de Alex Lutz
"Gauthier, un jeune journaliste, apprend par sa mère qu'il serait le fils illégitime de Guy Jamet, un artiste de variété française ayant eu son heure de gloire entre les années 60 et 90. Celui-ci est justement en train de sortir un album de reprises et de faire une tournée. Gauthier décide de le suivre, caméra au poing, dans sa vie quotidienne et ses concerts de province, pour en faire un portrait documentaire."
Une très belle surprise pour ma part, je ne m'attendais pas à être autant touchée par ce personnage de Guy Jamet. Au début on s'attend à découvrir un homme un peu macho, un artiste qui se la pète et pas du tout. On s'attache à ce caractère qui se révèle bien plus touchant et tolérant qu'il n'y parait. Guy Jamet n'a pas existé mais il est un mélange de ce qu'on a envie d'y voir, une star qui aurait fait les beaux jours des Carpentier probablement... On y croit tellement Alex Lutz a recrée une ambiance, des chansons populaires et la séquence avec Dany est d'une émotion...
D'un côté il y a l'histoire de Guy et de l'autre une relation qui se tisse avec Gauthier, pas celle d'un père et d'un fils mais allez savoir...
Alex Lutz est incroyable, pour une fois que je trouve un maquillage de "vieux" très réussi c'est rare ! Je trouve qu'il a un peu emprunté son jeu à Jean-Paul Belmondo mais ça marche !
Pourquoi j'y suis allée : la bande annonce m'avait donné envie
Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin
Rejeté par sa mère, il traîne dans les quartiers populaires de Marseille. C'est là qu'il rencontre Shéhérazade qui se prostitue pour survivre..."
La ville de Marseille, sa population hétéroclite, ses laissés pour compte, des gamins « abandonnés » à leur sort, on voit tout ça dans le film.
C'est un film qui lorgne du côté documentaire parce que des Zach et des Shéhérazade on en croise parfois, on les entend parler de loin, on se dit que cette jeunesse là elle est fichue d'avance... on la voit cette réalité qu'on continue d'ignorer...
Zachary fait son fort en gueule mais il est en manque d’affection et comme beaucoup de jeunes dans son cas, ça vaut le coup de creuser un peu pour voir ce qu’il y a à l’intérieur. On a trop vite fait de juger et condamner.
Zach se laisse aller à des accès de violence, il est impulsif et impétueux, sa rencontre avec Shéhérazade va le transformer profondément.
Il devient le mac de cette jeune fille de 16 ans, paumée elle aussi, résignée mais pas stupide. En fait, il la protège, naïvement c’est vrai mais il est présent et petit à petit une grande et belle histoire d’amour va naître sous nos yeux. Une histoire simple mais compliquée à cause de l’entourage, la rengaine habituelle… Après de sacrées épreuves, l’espoir renait pour ces deux jeunes qui dans le fond n’ont qu’une envie, celle de vivre « normalement » une vie simple loin des emmerdes et de la misère qu’elle soit affective ou sociale…
On est touché par le sourire lumineux et confiant de Zach, tourné vers un avenir meilleur...Bonhomme de Marion Vernoux
"La vie de Piotr et Marilyn, jeune couple de la banlieue lilloise, va être bouleversée suite à un accident de voiture. Traumatisé crânien, Piotr, s’il garde son physique avantageux, n’a plus toute sa tête : tantôt matou apathique, tantôt fauve en rut à l’hypersexualité débridée.
Pour Marilyn, convaincue que son amour pour lui peut le sauver, c’est le début d’une épopée menée vaille que vaille et cul par-dessus tête."
Je ne me souviens pas avoir vu le handicap psy traité de cette manière. Pas de langue de bois, pas d’apitoiement. Marilyn décide de "garder" Piotr envers et contre tous et surtout la mère qui se voit bien récupérer son fils chez elle. On se demande en effet pourquoi, Marilyn, qui peine déjà à garder son travail, s'entête. Elle se sent un peu coupable de l'accident mais surtout elle aime Piotr et avait des projets. Peut-être aussi veut-elle se prouver qu'elle en est capable...
C'est tellement drôle mais d'une façon subtile, on n'est pas du tout dans la moquerie. Et l'amour, toujours l'amour qui fait gravir des montagnes... Un chouette film qui traite le sujet d'une manière originale et décalée... Nicolas Duvauchelle est criant de vérité dans ce rôle de Piotr qu'il défend à merveille...
Pourquoi j'y suis allée : pour le casting et l'histoire
Photo de famille de Cécile Rouaud
"Gabrielle, Elsa et Mao sont frères et sœurs, mais ne se côtoient pas. Surtout pas.
La première est « statue » pour touristes, au grand dam de son fils ado. Elsa, elle, est en colère contre la terre entière et désespère de tomber enceinte. Et Mao, game designer de génie chroniquement dépressif, noie sa mélancolie dans l’alcool et la psychanalyse.
Quant à leurs parents, Pierre et Claudine, séparés de longue date, ils n’ont jamais rien fait pour resserrer les liens de la famille. Pourtant, au moment de l’enterrement du grand-père, ils vont devoir se réunir, et répondre à la question qui fâche : «Que faire de Mamie?»"
On a l'impression d'avoir vu cette histoire mille fois mais j'ai quand même trouvé que malgré tout il y avait un petit quelque chose en plus, probablement grâce au casting. La fratrie composée par Vanessa Paradis, Camille Cotin et Pierre Deladonchamps fonctionne vraiment bien tout comme le couple d'ex formés par Jean-Pierre Bacri (encore une fois génial) et Chantal Lauby.
J'ai ri, j'ai souri, j'ai été émue, ça me suffit !
Pourquoi j'y suis allée : pour le casting cinq étoiles de gens que j'aime.