Mon cinéma de mars / 2020
Publié le 3 Avril 2020
Il y a un article cinéma pour mars, j'en suis ravie ! J'avais vu quatre films dans les salles avant le confinement. Quatre bons films en plus, que j'ai tous aimés pour des raisons différentes... Il n'y aura clairement pas Mon cinéma d'avril et comment savoir s'il y aura Mon cinéma de mai ou de juin... Aujourd'hui je vais au cinéma chez moi et même si l'ambiance des salles obscures me manque je continue à voir des films dès que je peux.

La communion de Jan Komasa
"Daniel, 20 ans, se découvre une vocation spirituelle dans un centre de détention pour la jeunesse. Le crime qu'il a commis l'empêche d'accéder aux études de séminariste. Libéré sur parole, au lieu d'aller travailler, il se présente à la paroisse de la ville voisine comme étant un prêtre en vacances."
Une imposture incroyable tirée d'une histoire vraie.
J'ai adoré ce film, fascinée par la lumière dégagée par l'acteur principal Bartosz Bielena qui interprète Daniel avec une foi religieuse c'est le cas de le dire. Dans le film et j'imagine dans la réalité, on conçoit très bien qu'il ait pu réussir à se faire passer pour un prêtre malgré les maladresses dues au manque d'expérience.
Il est un jeune prêtre rock'n'roll qui va réconcilier une ville marquée par un terrible drame survenu quelques années plus tôt. Ses méthodes surprennent mais le résultat est là et pour la première fois de sa vie, Daniel se sent faire partie d'une communauté, il se sent apprécié pour ses actes et ses paroles. Une paix intérieure et un répit après la dureté du centre de détention.
Une rédemption à laquelle on a tellement envie de croire. La fameuse seconde chance à laquelle tout le monde pourrait avoir droit...
Je n'ai bien évidemment pas du tout aimé la fin, mais dès qu'on parle de religion et dévotion on sait que le coeur ne l'emporte pas souvent sur le reste surtout dans un pays où la foi est une hygiène de vie au détriment des sentiments...
Un film qui m'a touchée profondément et ça faisait longtemps...

Monos de Alejandro Landes
"Isolé au sommet d'une montagne colombienne un groupe de commandos adolescents rebelles faisant partie de l'Organisation ont pour mission de veiller sur la "Doctora", une otage américaine et sur une vache laitière. Mais le groupe doit s'enfuir dans la jungle. Leur lien se brise et la mission commence à s’effondrer."
Le genre de film duquel on sort de la salle et on se dit "wouaw, j'ai vu quelque chose de fou, de différent et je suis scotchée..." Monos est un ovni qui ne se classe pas dans un genre précis et qui pourtant raconte une histoire. L'histoire d'une groupe d'adolescents et l'histoire d'un pays. Ces jeunes guerriers on se doute qu'ils ont été embrigadés, formés, entrainés par des rebelles qui font penser aux FARC ou à d'autres groupes qui se sont cachés dans la jungle durant des années. Une référence à tous les enfants soldats de tous les pays...
Cette jeune armée est dirigée par un commandant qu'on voit peu mais qui les tient d'une main de fer. Ces quelques scènes où il apparait sont hallucinantes entre discipline militaire, retournement de cerveau et humour.
Ils sont des ados rebelles et qui en plus se rebellent pour n'en faire qu'à leur tête sans adultes qui les contrôlent. Leur vie en communauté répond aux mêmes règles que celles d'autres groupes ou l'autorité d'un chef est souvent remise en question, où les interrogations sur le sens des actions peut faire éclater l'union. Cette jeune bande d'acteurs est incroyable de vérité et fait ressortir toute l'ambivalence de l'adolescence quand la cruauté se mêle à l'amour.
La vie dans la jungle avec des conditions difficiles, la survie, la menace permanente d'être poursuivis ou punis, la sauvagerie qui parfois prend le dessus, les pulsions adolescentes décuplées par les conditions de vie.
Monos nous entraîne dans une trajectoire hallucinatoire, délirante au sens figuré du terme.Les images et les tableaux sont superbes et poétiques même quand ce qu'on voit à l'écran suggère la violence et la folie.
Un très bon film fascinant à tous les niveaux, le genre de film qui me procure des sensations plus fortes que d'habitude.

Dark Waters de Todd Haynes
"Robert Bilott est un avocat spécialisé dans la défense des industries chimiques. Interpellé par un paysan, voisin de sa grand-mère, il va découvrir que la campagne idyllique de son enfance est empoisonnée par une usine du puissant groupe chimique DuPont, premier employeur de la région. Afin de faire éclater la vérité sur la pollution mortelle due aux rejets toxiques de l’usine, il va risquer sa carrière, sa famille, et même sa propre vie..."
Le film qui te fait bouillir sur place, qui te révolte par tant d'injustice. Une enquête minutieuse et très très longue dans le temps qui montre à quel point le pouvoir est lié à la puissance des industries. J'espère que DuPont et tous les pollueurs avérés seront punis un jour, eux et leur descendance sur plusieurs générations... Ils ne se remettent jamais en question tant que les billets remplissent les tiroirs-caisses.
Un film très contemporain sur le sujet pollution et écologie. Combien de temps on va laisser les pollueurs agir pour leur propre bénéfice au détriment du reste du monde ?
Le film rend hommage à Robert Bilott, un avocat tenace qui s'est "sacrifié" pour une cause dans laquelle il croyait. Il est toujours vivant. Il est interprété avec finesse par Mark Ruffalo ❤️ qui montre toutes les nuances par lesquels on passe dans ce genre de situation qui s'étale sur des dizaines d'années. Un film qui plombe un peu le moral mais qui alerte sur le sujet...

Un fils de Mehdi M. Barsaoui
Vous avez pu aller au cinéma avant le confinement ?