La bulle - La vie en pandémie / Jours 22 et 23 - Samedi 4 et dimanche 5 avril 2020
Publié le 6 Avril 2020

On est confinés et on peut se confiner encore plus. Ce week-end je me suis confinée de l'intérieur. J'ai essayé de rester dans une bulle. Pas d'infos télévisées, pas autant de journaux qu'en semaine, moins de réseaux et surtout moins de culpabilité.
Arrêter de penser à tout ce que je ne fais pas où tout ce que je n'ai pas envie de faire sous les injonctions de la terre entière. Pourquoi je ferais des heures de méditation alors qu'en temps normal je n'en fais pas ? Je croyais que j'allais m'y mettre sincèrement mais j'ai fait 3 fois 5mn avant de dormir et j'ai déjà arrêté. Ma méditation habituelle c'est observer la nature, écouter les oiseaux, regarder des films, lire, écouter de la musique à fond et danser...
Pourquoi je devrais regarder des contenus numériques culturels alors que je passe déjà trop de temps sur les écrans ? Pour moi le spectacle vivant c'est en salle avec le partage du public autour. Je ne reste pas concentrée plus de 5mn sur du théâtre à la télé ou sur ordinateur. Pourquoi je visiterais des expos virtuelles sans ressentir les émotions de la réalité du musée ? J'ai essayé, je n'y trouve aucun intérêt, je ne ressens rien. Faire une pause de sorties culturelles pendant quelques semaines ou quelques mois est-ce si grave ?
J'ai envie de me laisser porter, de ne pas planifier. Comment pourrais-je m'astreindre à un rendez-vous qui commence tous les jours à la même heure ? J'ai envie d'improviser, de ne pas me forcer. Rester assise 2h devant mon ordi sans rien faire de précis et alors ? Après tout qu'importe que nos vies aient l'air d'un film parfait... (vous chantez hein ?)

Je ne sais pas si c'est l'effet vacances mais je sens que je commence à relâcher la pression. J'ai enfin réussi à finir le roman graphique commencé il y a une semaine. Cela ne signifie pas que je ne pense pas à tout le reste bien prise de tête, juste que ce reste stressant ne dicte plus la façon dont je vis au jour le jour. "Advienne que pourra, on s'en sortira", c'est mon mantra du moment et j'espère que je vais continuer à y croire. Il y aura de la casse c'est évident...

Un week-end sous le signe du jardinage, comme d'habitude à cette période de l'année. Des conversations entre amies et famille, des bons plats de coquillettes (meilleur rapport quantité prix du confinement les coquillettes !), des tulipes qui fleurissent à tout bout de champ, une ado qui devient une vrai pro des chorégraphies Tik Tok (et j'ai décidé que ça compterait dans le temps sportif !), des parties acharnées de ping pong, du calme, de la douceur, des nuits meilleures sans insomnie...

Je ne suis sortie que deux fois en 7 jours pour les courses essentielles. Je n'ai rien acheté depuis trois semaines qui ne soit de la nourriture ou des produits d'hygiène. Je n'ai aucun manque matériel. Je vis au jour le jour depuis trois semaines et chaque jour est différent.

Mon cadeau du week-end, c'est Rufus Wainwright qui me l'a offert. Chaque jour, depuis son domicile de Los Angeles, il chante une chanson. Il appelle ça les #Quarantunes". Pour moi c'est une des plus belles voix du monde, il me donne des émotions dingues avec sa voix. Il a enfin chanté ma chanson préférée de son répertoire "Going to a town" dont les paroles résonnent encore une fois avec la situation actuelle. Un bijou à savourer.

Bon un autre petit cadeau j'avoue c'était le discours, très court mais ô combien attendu, de la Reine Elizabeth II. Quelle classe, qu'elle est incroyable du haut de ses 93 ans. Je ne l'ai jamais entendue parler en temps réel (ou presque !), ça m'a fait quelque chose. Autant la vie de ses petits-enfants ne m'intéresse pas plus que ça, autant je la trouve fascinante.
Prenez soin de vous et à demain !