Lectures et challenge / Mars 2022

Publié le 15 Avril 2022

Lectures et challenge / Mars 2022

Un mois durant lequel j'ai beaucoup pris le train ce qui m'a permis de lire plus que prévu. Onze livres dont 7 pour le challenge lecture de Mélanie (21 catégories sur 60).

 

Le Grand Monde de Pierre Lemaitre

La famille Pelletier
Trois histoires d’amour, un lanceur d’alerte, une adolescente égarée, deux processions, Bouddha et Confucius, un journaliste ambitieux, une mort tragique, le chat Joseph, une épouse impossible, un sale trafic, une actrice incognito, une descente aux enfers, cet imbécile de Doueiri, un accent mystérieux, la postière de Lamberghem, grosse promotion sur le linge de maison, le retour du passé, un parfum d’exotisme, une passion soudaine et irrésistible.
Et quelques meurtres.

Dévoré comme toujours avec Lemaitre qui sait raconter des histoires, installer des personnages, décrire des ambiances et des périodes à merveille. Ici les Trente Glorieuses, la guerre d'Indochine, les petits commerces, la fabrique des faits divers dans la presse... Un récit bourré de petites et grandes histoires qui se savourent.

Et la surprise de voir de quelle façon Le Grand Monde est lié à la trilogie commencée avec Au revoir Là-haut... Vivement la suite !

Catégorie 38 : un livre dont la couverture invite au voyage

 

Gatsby le magnifique de Francis Scott Fitzgerald

Au début des années 1920, dans une débauche de luxe, d'alcool et d'argent, un mystérieux personnage s'installe à Long Island dans un domaine incroyable d'extravagance. Qui est ce charmant et légendaire Gatsby, incarnation du pouvoir et de la réussite, dont les fêtes attirent toute la société locale ? Les rumeurs les plus folles circulent. Un espion ? Un gentleman anglais ? Un héros de guerre ? Un mythomane ?
Une vérité plus profonde se cache derrière l'orgueil et la magnificence de Gatsby, celle d'un ancien adolescent pauvre et d'un amant trahi qui ressemble beaucoup à Fitzgerald lui-même.
Le vingtième siècle ne fait que commencer mais la fête semble déjà finie…

J'ai été contente de le relire ce Gatsby, mon souvenir était vague. Quel roman, quelle description de cette société superficielle qui profite des fêtes de Gatsby tout en le considérant comme un parvenu. Une critique de la société américaine des années folles, de l'American dream, du culte de l'argent. Une histoire d'amour fou et une belle galerie de personnages dont le juste Nick Carraway, narrateur et témoin d'une époque.

Catégorie 56 : un livre que vous relisez pour la deuxième fois

Les survivants de Alex Schulman

Benjamin, Pierre et Nils sont venus accomplir les dernières volontés de leur mère : répandre ses cendres dans le lac qui borde leur maison d’enfance, non loin d’une épaisse forêt de sapins comme on en trouve en Suède. Là où, vingt ans auparavant, un drame a changé le cours de leur existence.

Le récit alterne entre le passé et le présent. Une journée particulière dont on va remonter le cours tout en navigant dans le passé. Une construction habile qui m'a bluffée. Et quand vient la fin, j'en ai eu le souffle coupé... On relit en un instant le roman avec un nouveau regard...

Alex Schulman raconte la famille, la fratrie, la difficulté de trouver sa place quand on est trois frères. Il y aussi le rapport aux parents. Un premier roman que j'ai trouvé vraiment fort et original.

Catégorie 33 : un livre qui parle d'un secret de famille

La deuxième femme de Louise Mey

Sandrine ne s'aime pas. Elle trouve son corps trop gros, son visage trop fade. Timide, mal à l'aise, elle bafouille quand on hausse la voix, reste muette durant les déjeuners entre collègues.
Mais plus rien de cela ne compte le jour où elle rencontre son homme, et qu’il lui fait une place. Une place dans sa maison, auprès de son fils, sa maison où il manque une femme. La première. Elle a disparu, elle est présumée morte, et Sandrine, discrète, aimante, reconnaissante, se glisse dans cette absence, fait de son mieux pour redonner le sourire au mari endeuillé et au petit Mathias.
Mais ce n'est pas son fils, ce n'est pas son homme, la première femme était là avant, la première femme était là d'abord. Et le jour où elle réapparaît, vivante, le monde de Sandrine s’écroule.

Une lecture en apnée. Très vite les mots de Sandrine nous dérangent. On sent que quelque chose ne tourne pas rond dans sa vie parfaite réglée comme une horloge. Un roman noir qui parle subtilement des violences conjugales, de l'acceptation de soi, de l'image qu'on se colle nous mêmes sur le dos. Un roman glaçant et nécessaire.

Catégorie 32 : un livre dont les initiales de l'auteur se suivent dans l'alphabet

L'opticien de Lampedusa de Emma-Jane Kirby

La cinquantaine, l'opticien de Lampedusa est un homme ordinaire. Avec sa femme, il tient l'unique magasin d'optique de l'île. Ils aiment les sardines grillées, les apéros en terrasse et les sorties en bateau sur les eaux calmes autour de leur petite île paradisiaque.
Il nous ressemble. Il est consciencieux, s'inquiète pour l'avenir de ses deux fils, la survie de son petit commerce. Ce n'est pas un héros. Et son histoire n'est pas un conte de fées mais une tragédie : la découverte d'hommes, de femmes, d'enfants se débattant dans l'eau, les visages happés par les vagues, parce qu'ils fuient leur pays, les persécutions et la tyrannie.

 

On ne peut peut-être pas accueillir tous les réfugiés du monde mais on peut encore moins leur en vouloir de fuir une vie condamnée d'avance car, sans espoir, que sommes nous en tant qu'êtres humains ? On peut tenter de se mettre à leur place et d'avoir un minimum de compassion. C'est ce qui va arriver à notre opticien et ses amis qui vont agir avec leur coeur sans réfléchir et en se donnant à fond. Les scènes de naufrage des migrants qui luttent pour survivre dans l'eau quand il n'est déjà pas trop tard, sont glaçantes. Des drames qui arrivent souvent mais dont aucun des protagonistes n'avaient vraiment conscience. Juste des articles dans la presse avant qu'ils ne vivent cette réalité terrible... Des vies bouleversées, une impuissance et l'impossibilité de vivre comme avant... Des beaux moments de solidarité, des regards qui changent, de l'humanité...

Un roman tirée d'une réalité sur laquelle on ferme souvent les yeux... Bouleversant.

Emma Jane Kirby est reporter pour la BBC, cette histoire est inspirée de son reportage à Lampedusa en 2013 après le naufrage d'un bateau de migrants dont 366 meurent à 1km des côtes. 47 furent sauvés par l'opticien et ses amis.

Catégorie 3 : un premier roman

 

Le ciel par dessus le toit de Nathacha Appanah

Loup, enfant lunaire, adolescent étrange ne sachant plus distinguer le réel de son imaginaire n'a jamais oublié sa sœur Paloma partie depuis si longtemps après une violente dispute avec leur mère. Malgré la promesse de revenir un jour le chercher, les années ont passé et Paloma n'est jamais revenue, ne laissant à Loup qu'un désir, qu'une obsession : rejoindre sa sœur aînée.

Un très beau roman court qui raconte une histoire familiale tourmentée entre passé et présent. Enfance et maternité, une famille fracassée pourra t'elle se reconstituer ? Comment être mère quand on ne sait plus être l'enfant de ses parents ? Secrets, non dits, dureté, impossibilité de communiquer, amour fraternel qui passe au dessus de l'amour maternel... Chaque personnage raconte son vécu et ses sentiments... C'est dur, bouleversant et fort.

L'ombre de la baleine de Camilla Grebe

Quand des cadavres de jeunes hommes échouent sur les côtes de l’archipel de Stockholm, la jeune flic Malin et son supérieur, Manfred, sont missionnés pour résoudre ce sombre mystère. Hélas, chacun est plus vulnérable que d’habitude : Malin est très enceinte, et Manfred meurtri par le terrible accident qui a plongé sa petite fille dans le coma.
En parallèle, nous rencontrons Samuel, adolescent rebelle, dealer à mi-temps, élevé par une mère célibataire aussi stricte que dévote. Il doit s'enfuir et trouve une planque idéale sur la petite île de Marholmen, où il est embauché par la jolie Rachel pour devenir l’auxiliaire de vie de son fils Jonas...

Mon premier Grebe et j'en redemande ! Un très bon polar addictif qui révèle plein de surprises. L'auteure raconte l'histoire par le prisme de plusieurs personnages et dresse ainsi des portraits générationnels et sociétaux tout en nous entrainant dans un récit glaçant. Le suspense et l'effroi sont aussi présents que les thèmes de la filiation, la culpabilité et la fragilité des liens familiaux bouffés par des secrets et des non-dits...

L'archipel des larmes de Camilla Grebe

Une nuit de février 1944, à Stockholm, une mère de famille est retrouvée morte chez elle, clouée au sol. Trente ans plus tard, plusieurs femmes subissent exactement le même sort. Dans les années 80, le meurtrier récidive mais ce n’est qu’aujourd’hui que des indices refont surface.
Britt-Marie, Hanne, Malin...
À chaque époque, une femme flic se démène pour enquêter, mais les conséquences de cette traque pourraient s’avérer dévastatrices.

 

Un grand roman qui mixe meurtres, enquêtes et place de la femme et notamment des femmes flics dans la société au cours du temps. Comment les femmes qui ont commencé à travailler ont été mal vues, comment certains hommes se sont sentis menacés dans leur travail, la façon dont ils ont traité celles qui ont osé réclamer le droit de travailler pour faire vivre leur famille ou tout simplement par envie, par désir de se réaliser autrement que dans la maternité ou dans le couple.

Une histoire de sororité à travers les époques mais beaucoup de noirceur, de tristesse et d'injustice. Camille Grebe est une reine du polar. J'en envie d'en lire d'autres.

Deuils de miel de Franck Thilliez

Une femme est retrouvée morte, agenouillée, nue, entièrement rasée dans une église. Sans blessures apparentes, ses organes ont comme implosé. Pour le commissaire Sharko, déjà détruit par sa vie personnelle, cette enquête ne ressemblera à aucune autre, car elle va l'entraîner au plus profond de l'âme humaine : celle du tueur... et la sienne.

Un Sharko au fond du gouffre dont je continue à combler son histoire et je crois qu'avec Deuils de miel il en manquera encore un à ma collection. Une lecture toujours addictive avec Thilliez et son héros. Un bon cru qui nous apprend des choses sur les insectes.

Catégorie 51 : un livre trouvé dans une boite à livres

 

Donbass de Benoit Vidkine

Hiver 2018. Sur la ligne de front du Donbass, la guerre s'est installée depuis quatre ans. Plus grand monde ne se rappelle comment tout a commencé. L'héroïsme et les beaux principes ont depuis longtemps cédé la place à une certaine routine. Mais quand un enfant est assassiné sauvagement, même le colonel Henrik Kavadze, l'impassible chef de la police locale, perd son flegme.
Benoît Vitkine, lauréat du prix Albert-Londres 2019, aborde un angle mort de la géopolitique mondiale : le déchirement d’une région entre la Russie et l’Ukraine, volontairement ignoré et toujours d’actualité.

Se plonger dans ce livre en ce moment ça a été une mise en abyme, sur un air de réalité effroyable. Plus qu'un polar avec une enquête pour meurtre c'est une plongée dans une région en guerre qui résonne terriblement avec l'actualité. Une guerre dont on essaie de comprendre les tenants et aboutissants entre deux fratries qui se déchirent et qui parfois ne savent plus pourquoi. La vie continue entre deux bombardements, l'hiver glacial et la débrouille pour survivre, se chauffer, se nourrir... Il y a aussi les fantômes de la guerre en Afghanistan, les soldats que l'état a abandonné, les morts oubliés, les rancœurs tenaces... Encore une guerre inutile, une de plus...

Le ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras

L'histoire de Lol Valérie Stein commence au moment précis où les dernières venues franchissent la porte de la salle de bal du Casino municipal de T. Beach. Elle se poursuit jusqu'à l'aurore qui trouve Lol V. Stein profondément changée. Une fois le bal terminé, la nuit finie, cette histoire s'éteint, sommeille, semblerait-il durant dix ans. Lol V. Stein se marie, quitte sa ville natale, S. Tahla, a des enfants, paraît confiante dans le déroulement de sa vie et se montre heureuse, gaie. Après la période de dix ans la séparant maintenant de la nuit du bal, Lol V. Stein revient habiter à S. Tahla. Elle y retrouve une amie d'enfance qu'elle avait oubliée, Tatiana Karl, celle qui tout au long de la nuit du bal de T. Beach était restée auprès d'elle, ce qu'elle avait également oublié. L'histoire de Lol V. Stein reprend alors pour durer quelques semaines.

Décidément Marguerite Duras et moi ça ne matche pas. Je n'arrive pas à me faire à ce style et à cette narration qui complexifie une histoire déjà pas très intéressante. Ennui, long et fastidieux.

Catégorie 30 : un livre dont le titre comporte un sentiment

Rédigé par Carole Nipette

Publié dans #Lectures

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