Mon cinéma de Mai 2024

Publié le 2 Juin 2024

Furiosa : une saga Mad Max de George Miller ⠀

Dans un monde en déclin, la jeune Furiosa est arrachée à la Terre Verte aux Innombrables Mères et capturée par une horde de motards dirigée par le redoutable seigneur de guerre, Dementus. En traversant les Terres Dévastées, ils découvrent la Citadelle gouvernée par Immortan Joe. Alors que les deux tyrans se disputent la domination, Furiosa doit surmonter de nombreux défis pour retrouver le chemin de chez elle.

Wouaw du grand cinéma, celui qui est fait à mille pour cent pour les écrans géants. Pur kif et pur plaisir et pour ma petite nature c'est filmé de manière à ce que la violence ne soit pas insoutenable ( j'avais eu beaucoup plus de mal à supporter les premiers Mad Max). ⠀

Cet univers créé et recréé par George Miller est incroyable, délirant, fascinant, hallucinant, dément. Entre la beauté visuelle des décors et l'utilisation des couleurs, les costumes, les inventions mécaniques et techniques et la mise en scène furieuse! on a toujours quelque chose à regarder et à trouver fou. Des seigneurs de guerre qui font tout pour survivre, peu importe les sacrifices en vie humaine. Les War Boys sont vraiment une caste intéressante. Tout le monde espère trouver un paradis, les soumis et les puissants. Tout le monde espère quelque chose : eau, nourriture, essence, enfants, quête de liberté... et tout le monde subit des pertes qui détruisent l'âme... La survie à tout prix, le désir de vevgeance dans un monde aride et sauvage, cette graine d'espoir qui fait tenir. Un far West post apocalyptique dans lequel l'humanité est parfois nichée dans le noir et les profondeurs. On peut voir Furiosa avant Fury Road ou après, on a le choix maintenant. Le début de Fury Road correspond à la fin de Furiosa. J'ai adoré et idem pour les interprétations de tout le monde ! ⠀ ⠀

Ps: est-ce ce que Dementus aurait été encore plus terrible si Chris Hemsworth avait eu son visage naturel ?

Avec Anya Taylor-Joy, Chris Hemsworth, Alyla Browne, Charlee Fraser, Tom Burke, Elsa Pataky...

Border line de Alejandro Rojas et Juan Sebastián Vasquez ⠀

Projetant de démarrer une nouvelle vie aux États-Unis, Diego et Elena quittent Barcelone pour New-York. Mais à leur arrivée à l'aéroport, la Police des Frontières les interpelle pour les soumettre à un interrogatoire. D'abord anodines, les questions des agents se font de plus en plus intimidantes.

Une tension tout du long, 1h17 en apnée ! On se met à la place du couple encore plus quand on a voyagé récemment aux Usa. Même quand on est en règle ou que l'on croit l'être ! on se sent coupable. Un film court (pas besoin de plus, tout est dit dans ce laps de temps!) qui nous montre ce qu'on peut deviner des salles d'interrogatoire des aéroports. Ce qui se passerait si nos papiers ou notre comportement déclenchent une alerte. ⠀

Une vie privée disséquée et réinterprétée. Tu te mets à douter de ta propre vie. Tout ce que tu pensais maîtriser peut avoir un sens totalement différent aux yeux de quelqu'un d'extérieur. Ici le couple se questionne et pourrait se remettre en question ? Interrogatoires déstabilisants et intrusifs. On sent que l'idée est de dépister un danger potentiel tout comme une immigration non désirée pour le pays et cela ça va loin dans l'investigation. Le rêve américain ça se mérite ! Pour savoir pourquoi notre couple se retrouve dans cette situation et comment ça se finit pour eux il faudra aller voir ce film. Un huit clos étouffant et efficace.

Comme un lundi de Ryo Takebayashi ⠀

Votre boss vous harcèle ? Vos collègues vous épuisent ? Vous ne voulez plus retourner au bureau ? Vous n’imaginez pas ce que traversent Yoshikawa et ses collègues ! Car, en plus des galères, ils sont piégés dans une boucle temporelle... qui recommence chaque lundi ! Entre deux rendez-vous client, réussiront-ils à trouver la sortie ?

Ce n’est pas un jour sans fin mais une semaine sans fin coincés dans la bulle travail. Ce premier film de Ryo Takebayashi traite un d’un sujet universel à travers le prisme du travail : la façon dont nos vies sont régies par la routine sans que l’on s’en aperçoive. Relations entre collègues, rapports hiérarchiques, articulation vie privée vie pro, pression internes et externes... Le travail qui bouffe tout et grignote la vie privée jusqu'aux points de non retours. Les rêves d'autres choses qu'on met de côté... Yoshikawa a de l'ambition et son personnage va évoluer tout au long du film et de cette semaine interminable. D'abord sceptique elle va se laisser convaincre et comprendre ce que cette boucle temporelle peut changer dans sa façon d'appréhender son travail et les autres mais aussi sa façon de voir la vie en général.

Une belle parabole métaphore sur le sens du travail et de la vie, sur la solidarité, sur l'épanouissement personnel qui peut passer par la travail mais pas à n'importe quel prix.

Avec Wan Marui ,Makita Sports, Ryô Ikeda, Yûgo Mikawa

Greenhouse de Lee Sol-hui ⠀

Aide-soignante à domicile, Moon-Jung s’occupe avec bienveillance d'un vieil homme aveugle et de sa femme. Mais quand un accident brutal les sépare, tout accuse Moon-Jung. Elle se retrouve à devoir prendre une décision intenable.

Moon-Jung a une vie difficile, elle ne semble pas aller bien. Une mère démente à l'hôpital, un fils délinquant en maison pénitentiaire, un travail dans lequel il faut s'oublier etc... Son seul espoir est de déménager dans un bel appartement dans lequel son fils pourra vivre avec elle. Un personnage qui me semble fichu d'avance, tout concorde pour que sa vie soit foirée : manque de chance, espoirs inatteignables et surtout mauvaises décisions. ⠀

Que lui passe t'il par la tête lorsque arrive l'accident ? Perte de contrôle ou folie passagère ? Sa réaction va provoquer un enchaînement d'imprévus qui vont déferler comme un tsunami sur Moon-Jung et ses proches. Façon thriller psychologique, chronique d'une tragédie annoncée... Un film qui parle des laissés pour compte de la société coréenne, mères seules, handicapés, pauvres et de la décrépitude et ses répercussions familiales. Le manque de moyens pour la prise en charge. La famille est d'ailleurs au cœur du film avec des aléas comme la maladie ou la prison, données qui changent et transforment les interactions entre les membres. A noter le magnifique perso du vieil homme aveugle et pré Alzheimer, lumineux, bienveillant et lucide.La réalisatrice a voulu laisser le spectateur un peu dans le flou pour qu'on imagine et qu'on remplisse les blancs. C'est réussi car même si j'ai aimé le film, il m'a manqué de 2/3 explications notamment sur le personnage de Kiung-il. ⠀ ⠀

Avec Seo-Hyeong Kim, Jae-sung Yang, So-yo Ahn

Memory de Michel Franco

Alors qu'elle rentre à la maison après avoir assisté à la soirée des anciens de son école, Sylvia s'aperçoit qu'un homme, qui prenait part à la fête, la suit. Au petit matin, le découvrant étendu et frigorifié devant sa porte, la travailleuse sociale et mère célibataire appelle les secours. Pour apprendre, chemin faisant, que Saul - c'est son nom - est atteint de démence précoce. Ainsi s'amorce une relation particulière...

Sylvia semble fragile, toujours sur la défensive. Elle prend beaucoup de précautions et surveille voire étouffe sa fille sous les interdits, sa vie étant conditionnée par la peur. On sent un trauma très fort qu’elle a noyé dans l’alcool avant de se tourner vers la sobriété et les AA. Sa rencontre avec Saul nous fait entrapercevoir des épisodes tragiques de son passé. Qui est Saul, l’a-t-elle connu et a-t-il été un agresseur ? La première partie du film joue sur les questionnements. L’une se souvient et l’autre ne peux plus le faire. Que s’est-il vraiment passé ?

Le film délivre petit à petits les secrets de Sylvia jusqu’à une scène familiale éprouvante et déchirante qui met à jour tout un système de déni. Le film aborde vraiment bien l’entourage et la famille d’une personne agressée, la façon dont le déni peut empêcher la construction d’une personne. Mais aussi comment certains membres sont soudés, ici les relations mère-filles toutes générations sont au cœur de l’histoire. Les premières réponses arrivent tandis que se développe une très belle relation entre ces deux êtres qui vont s’épauler, se réparer et se faire avancer mutuellement. Ressentir à nouveau des émotions perdues, déniées. Saul a besoin qu’on prenne soin de lui, Sylvia en a encore plus besoin. Mais leur relation est-elle possible ? On nous montre la maladie comme elle est et ses effets plus ou moins compliqués pour l’entourage. A ce titre la scène de l’hésitation entre deux portes est très forte et l’histoire aurait pu être différente avec un réalisateur moins délicat car beaucoup de délicatesse et de finesse dans ce film. Un film tendre, dur et touchant qui m’a émue profondément. Jessica Chastain et Peter Sarsgaard sont magnifiques, nuancés et vrais.

Avec Jessica Chastain, Peter Sarsgaard, Merritt Wever, Josh Charles, Elsie Fisher, Jessica Harper...

 

Jusqu'au bout du monde de Viggo Mortensen

L'Ouest américain, dans les années 1860. Après avoir fait la rencontre de Holger Olsen immigré d’origine danoise, Vivienne Le Coudy jeune femme résolument indépendante, accepte de le suivre dans le Nevada, pour vivre avec lui. Mais lorsque la guerre de Sécession éclate, Olsen décide de s’engager et Vivienne se retrouve seule. Elle doit désormais affronter le quotidien pas toujours facile d'une femme isolée...

Un western avec tous les codes et quelque chose en plus, une magnifique histoire d'amour et à travers elle, l'histoire d'un couple dans un tel contexte. Un couple depuis sa rencontre, ses choix de vie, sa construction, sa durée dans le temps avec la dureté de la vie de l'époque et sa simplicité. Avec de sublimes paysages. Vivienne, magnifique interprétation de Vicky Krieps, est une femme qui ne s'en laisse pas compter, elle veut être maitresse de son destin, assume ses choix. Une petite fille qui a grandi avec Jeanne d'Arc comme héroïne. Olsen accepte Vivienne comme elle est. Un homme d'honneur c'est sûr mais trop engagé... Le film dit aussi beaucoup sur les immigrés, sur cette terre d'Amérique dans laquelle ils pouvaient tout recommencer... et sur l'absurdité de la guerre, l'injustice du pouvoir des riches propriétaires terriens qui écrasent les autres (que des thèmes actuels finalement). ⠀

Dommage que la bande annonce en ait montré autant, j'aurais aimé ne jamais l'avoir vue... J'ai aimé le film qui oscille entre douceur et terreur mais pas fan des flashbacks du début qui m'annoncent la fin direct et le dénouement attendu. Hormis ceci, un film qui m'a touchée pour son histoire d'amour et cette belle relation entre Vivienne et Olsen. ⠀ ⠀

Avec Viggo Mortensen, Vicky Krieps, Solly McLeod

Le tableau volé de Pascal Bonitzer

André Masson, commissaire-priseur dans la célèbre maison de ventes Scottie’s, reçoit un jour un courrier selon lequel une toile d’Egon Schiele aurait été découverte à Mulhouse chez un jeune ouvrier. Très sceptique, il se rend sur place et doit se rendre à l’évidence : le tableau est authentique, un chef-d'œuvre disparu depuis 1939, spolié par les nazis. André voit dans cet événement le sommet de sa carrière, mais c’est aussi le début d’un combat qui pourrait la mettre en péril. Heureusement, il va être aidé par son ex-épouse et collègue Bertina, et par sa fantasque stagiaire Aurore...

D'après une histoire vraie incroyable qui mélange l'art et le tragique. Un film qui montre les dessous de ce type de vente aux enchères mais qui explore surtout les relations à l'argent. L'argent qu'on a eu mais qu'on n'a plus, l'argent qu'on n'a jamais eu et qu'on a acquis, celui qui peut perturber les relations familiales, celui qu'on n'a pas mais qui ne ferait pas le bonheur si on l'avait... ⠀

Sous le prisme de l'art, confrontation de classes et de milieux, André Masson est un transfuge de classe qui veut sa revanche, Martin ne veut surtout pas changer de vie. Chaque personnage a sa place et fait avancer l'intrigue de près ou de loin. Un très bon moment avec ce film intéressant et passionnant au sujet original servi par de délicieuses interprétations. ⠀

Avec Alex Lutz, Léa Drucker, Louise Chevillotte, Arcadi Radeff, Nora Hamzawi, Laurence Côte, Alain Chamfort...

Marcello mio de Christophe Honoré

C’est l’histoire d’une femme qui s’appelle Chiara. Elle est actrice, elle est la fille de Marcello Mastroianni et Catherine Deneuve et le temps d’un été, chahutée dans sa propre vie, elle se raconte qu’elle devrait plutôt vivre la vie de son père. Elle s’habille désormais comme lui, parle comme lui, respire comme lui et elle le fait avec une telle force qu’autour d’elle, les autres finissent par y croire et se mettent à l’appeler "Marcello".

Chiara semble en perte de vitesse, peu de casting et on la maltraite sur les tournages. Sans cesse ramenée à ses stars de parents. Pas étonnant qu'elle craque.

Un film sur les apparences, le cinéma, le statut d'enfant de, l'héritage spirituel et la façon d'en faire usage... Chiara imite et entre dans la peau d'un autre, elle joue un rôle et son entourage joue le jeu ou la dénie. Marcello sert de catalyseur : Fabrice veut un ami, Melvil veut revivre le passé, Catherine veut s'exprimer sur sa vérité... Marcello personnage à fantasmes. Un joyeux mélange de fiction réalité mais n'oublions pas que nous sommes au cinéma, qui est qui ? J'ai adoré que chacun joue son propre rôle, que Deneuve, tellement drôle et bien servie par les dialogues, parle italien à sa fille, qu'il y ait des références aux carrières et à la vie des unes et des autres. ⠀ Un côté film de famille avec un casting parfait. Un hommage au cinéma, à Marcello Mastroianni mais surtout à Chiara, actrice importante dans l'histoire du cinéaste Honoré. En devenant Marcello elle redevient Chiara. ⠀

Une fantaisie pleine de tendresse et d'humour. [Mon seul bémol concerne le perso de Colin qui n'apporte rien à l'histoire, une pièce rapportée avec un rapport à la filmo de Marcello mais le film aurait été plus fort sans ces scènes.] Avec Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Fabrice Luchini, Nicole Garcia, Benjamin Biolay, Melvil Poupaud, Hugh Skinner

Le deuxième acte de Quentin Dupieux

Florence veut présenter David, l'homme dont elle est follement amoureuse, à son père Guillaume. Mais David n'est pas attiré par Florence et souhaite s'en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy. Les quatre personnages se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part.

La première séquence entre Louis Garel et Raphaël Quenard m'a fait tellement rire (je me suis sentie un peu seule dans la salle, des spectateurs zombies ou dépourvus de second degré...). Entre le politiquement incorrect (d'ailleurs je vais arrêter de dire ça car le mot politique ne s'accorde plus du tout avec l'adjectif correct de nos jours, c'est flippant), les contradictions et les réflexions spontanées, des dialogues freestyle savoureux. On sait tous ce qui se passe quand on essaie d'expliquer alors qu'on s'enfonce ! ⠀

Des artistes qui se moquent d'eux mêmes, des égos surdimensionnés, l'image renvoyée vs la vraie personnalité, le jalousie, le comportement du public, les petites ou grandes addictions, la figuration... une réflexion intéressante sur le métier et le milieu. Chaque personnage cristallise des clichés et des sujets "chauds" dans l'air du temps. La mère au téléphone m'a fait penser à la Isabelle de @les.caracteres Courte scène hilarante ! Quentin Dupieux aborde énormément de sujets sur le cinéma que ce soit sur le fond ou la forme. En mélangeant sans cesse fiction et réalité à moins qu'il n'y ait que de la fiction mais en fait ça ressemble à la réalité... alors où est la vérité ? Quelle est notre interprétation de la réalité ? Ou de ce qu'on pense être le réel ? Comment sont programmés nos cerveaux ? Un beau jeu de dupes auquel on adore se laisser prendre ou pas ? Un bon moment, un bon casting, de chouettes traveling. J'ai beaucoup aimé mais avec des petits moments off, ça me fait régulièrement ça avec les films de QD. J'oscille entre le "c'est du génie" et "je suis en mode contemplative mais pas impliquée". ⠀

Avec Léa Seydoux, Vincent Lindon, Louis Garrel, Raphaël Quenard, Manuel Guillot ⠀

Les trois fantastiques de Michaël Dichter ⠀

Max, Vivian et Tom, 13 ans, sont inséparables. Ce début d’été est plein de bouleversements : la dernière usine de leur petite ville des Ardennes ferme tandis que Seb, le grand frère de Max, sort de prison. Ses combines vont peu à peu entraîner les trois adolescents dans une chute qui paraît inéluctable…

Trois amis d'enfance dont l'amitié est encore plus signifiante dans le contexte (difficultés financières de la région, grève à l'usine qui emploie toute la ville, harcèlement scolaire...). Un rêve de partir en colo à 3 mais il faut trouver l'argent et les combines se multiplient jusqu'à leur échapper... Des rêves de gosse qui se heurtent aux désordres des vies d'adultes. Le retour et le comportement de Seb font vaciller Max, obligé de faire des choix déchirants entre famille et amis. Un engre­nage façon tragédie grecque où les crimes de l'un font chuter l'autre... Il y a une puissante montée de tension sur la dernière partie du film. ⠀

Amitiés, trahisons, conflit social, pauvreté, parentalité défaillante, adolescence malmenée... autant de sujets qui accroissent la frustration de Max face à l'injustice en général, face à un avenir tracé et bouché... à un âge où l'on est persuadé que ses convictions viendront à bout de tous les problèmes. ⠀ Même si on peut trouver que le sujet n'est pas forcément original j'ai beaucoup aimé et j'ai été touchée par les tourments et aspirations de Max, Vivien et Tom interprétés par un jeune trio d'acteurs géniaux. ⠀ ⠀

Avec Diego MURGIA, Emmanuelle BERCOT, Raphael QUENARD, Jean DEVIE, Benjamin TELLIER

La morsure de Romain De Saint Blanquat ⠀

1967, pendant le Mardi gras. Françoise, 17 ans, est pensionnaire d’un lycée catholique. Persuadée qu’il ne lui reste qu’une seule nuit avant sa mort, elle fait le mur avec son amie Delphine pour se rendre à une fête costumée et pouvoir vivre cette nuit comme la dernière.

Un premier film qui détonne dans la production contemporaine française. Un film d'ambiance et d'atmosphère qui joue sur une certaine nostalgie des 60's. Un mélange de films de vampire, de romantisme, de bad boys et de jeunes filles en quête de frissons. Un passage à l'âge adulte en une nuit dans laquelle Françoise et Delphine vont expérimenter et aller au bout de leurs peurs et de leurs fantasmes. J'ai bien aimé l'ambiance, la photographie, le personnage ambivalent joué par Fred Blin et tout l'univers du film. J'ai aimé le film pour tout l'aspect visuel et le mélange des genres qui recrée un peu un cinéma vintage. Tout ne m'a pas plu mais une vraie curiosité dans laquelle j'ai pas mal retrouvé l'adolescente que j'étais. ⠀ ⠀

Avec Léonie Dahan-Lamort, Lilith Grasmuth, Cyril Metzger, Maxim Rohart, Fred Blin

La planète des singes : Le nouveau royaume de Wes Ball

Plusieurs générations après le règne de César, les singes ont définitivement pris le pouvoir. Les humains, quant à eux, ont régressé à l'état sauvage et vivent en retrait. Alors qu'un nouveau chef tyrannique construit peu à peu son empire, un jeune singe entreprend un périlleux voyage qui l'amènera à questionner tout ce qu'il sait du passé et à faire des choix qui définiront l'avenir des singes et des humains...

Je n’ai pas vu la trilogie d’avant, cela n’a pas été gênant pour la compréhension, ceci dit j’ai envie de rattraper. Des décors grandioses très réussis, c’est marrant d’essayer de reconnaître Los Angeles et ses environs avec les quelques vestiges des humains. J’ai adoré le personnage de Noa, jeune singe téméraire, buté et plein d’humanité. La cohabitation des espèces, sujet intemporel de cette sage cinéma avec le jusqu’au boutisme des humains qui poussent les autres à renchérir. Qui peut faire confiance à qui ? Est-ce encore possible ? Contes et légendes, transmission, sauvegarde des espèces... Un récit linéaire qui change un peu avec tous ces films à flashbacks ces derniers temps. J’ai passé un plutôt bon moment mais j’ai néanmoins trouvé le temps très long. 2h25, on les sent bien passer. La fin annonce une suite, je suis curieuse.

Avec Owen Teague, Peter Macon, Freya Allan, Kevin Durand, William H Macy

 

The Fall Guy de David Leitch ⠀

C'est l’histoire d’un cascadeur, et comme tous les cascadeurs, il se fait tirer dessus, exploser, écraser, jeter par les fenêtres et tombe toujours de plus en plus haut… pour le plus grand plaisir du public. Après un accident qui a failli mettre fin à sa carrière, ce héros anonyme du cinéma va devoir retrouver une star portée disparue, déjouer un complot et tenter de reconquérir la femme de sa vie tout en bravant la mort tous les jours sur les plateaux. Que pourrait-il lui arriver de pire ?⠀

Adaptée d'une série que je regardais vite fait il fut un temps que les moins...😊 Le Colt Seavers de 2024 est incarné par Ryan Gosling qui se prend des coups pendant 2h avec un grand sourire. ⠀

Un film qui rend hommage aux cascadeurs et à toute la régie de ces prises de vue dans lesquelles des doublures de stars prennent tous les risques. Très chouette de voir l'envers du décor. J'ai passé un bon moment de cinéma, bon divertissement et j'ai aimé la romance avec la pétillante Emily Blunt. Une vraie comédie romantique hollywoodienne trop mimi. On voit des rebondissements arriver, quelques petites longueurs au début, le personnage de Gail est un peu agaçant (Hannah Waddingham moins subtile que d'habitude) mais je n'ai pas boudé mon plaisir. ⠀

Avec Ryan Gosling, Emily Blunt, Aaron Taylor Johnson, Hannah Waddingham, Winston Duke...

Blue et Compagnie de John Krasinski

Bea, une jeune fille, découvre un jour qu'elle peut voir les amis imaginaires de tout le monde. Commence alors une aventure magique pour reconnecter chaque enfant à son ami imaginaire oublié.

Un joli film sur la fin de l’enfance, le besoin de béquilles pour affronter les duretés de la vie qu’on soit enfant ou adulte. Retrouver l’enfant enfoui au fond de soi, grandir trop vite, faire son deuil d’un parent, tous ces thèmes sont abordés à travers l’ami imaginaire que l’on s’invente et qu’on oublie en grandissant... Un ange gardien qui veille, qui écoute, qui ne juge pas. La jeune Cailey Fleming est vraiment très bien. Sympa, mignon mais pas fou non plus avec de jolis moments d'émotions familiales. Le concept de l'ami imaginaire ne m'étant pas familier j'ai trouvé certains persos moyens. ⠀

Avec Ryan Reynolds, John Krasinski, Cailey Fleming, Fiona Shaw, Phoebe Waller-Bridge, Louis Gossett Jr., Steve Carell

Salem de Jean-Bernard Marlin ⠀

Djibril est un jeune comorien des Sauterelles, un quartier difficile de Marseille. Il est amoureux de Camilla, une gitane du quartier rival des Grillons. Lorsqu’elle lui apprend qu’elle est enceinte, Djibril lui demande d’avorter pour ne pas déclencher une guerre des clans. Mais l’assassinat d’un ami de Djibril, sous ses yeux, va embraser les deux cités.

Des destins écrits pour des jeunes gens qui naissent dans le mauvais quartier, la mauvaise cité, la mauvaise communauté. Des communautés qui sont aussi promptes à entraîder, qu'à accuser ou à laisser tomber... ⠀

Le contexte est malheureusement plus fort que l'amour entre Djibril et Camilla. Des Roméo et Juliette des cités marseillaises. Même si à 14 ans il est bien tôt pour devenir parent... Djibril encombré par des mauvais choix et traumatisé par la violence ambiante va réussir à s'évader dans sa tête. Folie, réalité, croyances, mélange des trois ? J'ai beaucoup aimé la première partie du film qui définit le contexte complexe, les enjeux et qui s'attarde sur ses personnages dépassés par ce qui leur arrive. La deuxième partie est plus bancale et trop évidente, j'aurais préféré d'autres choix que certains clichés... ⠀ Mais j'ai été envoûtée par l'ambiance surnaturelle, entre magie et folie, qui règne sur le film. Tout comme par l'interprétation des deux Djibril par Dalil Abdourahim enfant et Oumar Moindjie adulte. Ils sont charismatiques. Des défauts donc mais j'ai aimé le film malgré ce qui ne va pas.

Avec Dalil ABDOURAHIM,Oumar MOINDJIE, Wallenn EL GHARBAOUI, Mohamed SOUMARE, Rachid OUSSENI, Maryssa BAKOUM, Inès BOUZID

Fainéant.es de Karim Dridi

Nina et Djoul, deux amies inséparables, sont expulsées de leur squat. Elles reprennent la route à bord de leur vieux camion avec une soif de liberté et une seule obsession : faire la teuf. Commence alors un road movie avec son lot d’aventures, de galères, de rencontres tendres ou tragiques … et de joyeuses subversions.

Un film aux allures de documentaire qui nous montre une population qu’on ignore ou qui nous fait peur, des gens jamais vus au cinéma. Nina et Djoul personnalisent tout un monde à la marge, un mode de vie précaire aux multiples combines voire illégales, un monde inséré sans l’être. Comment on vie en marge de la société, comment on gagne un peu d’argent en travaillant ou pas ? Une vie à la dure, sans attaches ou presque mais avec des rencontres, de la tendresse parfois. Une vie nomade synonyme de liberté totale, pourtant je la trouve cher payée cette liberté. Difficile pour moi mais j’ai essayé de regarder ce film sans trop penser à tout ce qui me fait flipper et qui me déplairait dans ce mode de vie, encore plus quand on est une femme seule. Un film qui me fait clairement sortir de ma zone de confort à la limite de la fiction vu ce qu’on peut observer dans la rue ou ailleurs. Avec cette impression que cette philosophie de vie peut aussi ressembler à une dictature quand on entend les mots de Djoul envers Nina.

Il y a de vrais moments heureux malgré les galères. Et aussi une forme de détachement salutaire envers les contraintes de la société que la majorité dont je fais partie ne peut pas comprendre car ce à quoi on renonce est dur et je ne parle pas que du matériel. Parfois je me suis demandé si c’était de la vie ou de la survie ? Probablement un mélange des deux... Être toujours en mouvement pour combler quelque chose ? C’est ce qui m’a manqué ici, j’aurais aimé savoir pourquoi on choisit cette vie ? D’où ça vient ce besoin de vie nomade, de couper les ponts avec une famille quand elle existe ? Y a-t-il des éléments déclencheurs et lesquels ? A la question, pourquoi ce choix de vie, le film ne répond pas vraiment mais j’ai trouvé les personnages attachants et le film intéressant.

Avec Faddo Jullian, jU, Odette Simonneau, Lucas Viudez

L'esprit Coubertin de Jérémie Sein

Après dix jours de compétition, les Jeux sont un fiasco pour la délégation française qui ne parvient pas à gagner de médaille d'or. Tous les espoirs de titre reposent désormais sur Paul, champion du monde de tir mais athlète immature et pas très malin. Alors que la compétition approche, il est contraint de partager sa chambre avec un nageur qui semble plus préoccupé par les tentations extra-sportives du village que par sa course.

Capital sympathie à la base pour ce film avec un casting que j'aime. Un sujet dans l'air du temps, prémonitoire ou pas on l'espère, sur les chances de médailles françaises cet été à Paris. ⠀Plein de bonnes idées : mettre en lumière une discipline dont tout le monde se fiche avec un champion atypique, parler de la politique aux JO (on se souvient plus des gestes politiques que des médailles à travers l'histoire...), des sportifs apatrides, du racisme, du rôle des médias, des enjeux qui dépassent les fédérations (la ministre m'a rappelé une personne réelle !)... Des clichés qu'on sait réels comme les échanges rapprochés entre athlètes de tous pays et d'autres qu'on ne veut pas voir arriver comme les punaises de lit (j'avoue c'était facile mais drôle !). Un super potentiel donc... Mais ça manque du rythme, de folie... qui fait que ça ne prend pas comme ça devrait, en tout cas pour moi. Dommage... car tout le monde joue bien dans des rôles différents de ce qu'on a l'habitude de voir. Quand même l'évolution de Paul et son ouverture aux autres sont intéressantes. ⠀ ⠀

Avec Benjamin Voisin, Emmanuelle Bercot, Rivaldo Pawawi, Laura Felpin, Grégoire Ludig, Aure Atika

Un homme en fuite de Baptiste Debraux ⠀ ⠀

Rochebrune est au bord du chaos. Johnny, leader du mouvement de protestation de la ville, a disparu après avoir braqué un fourgon. Lorsque Paul Ligre apprend la nouvelle, il revient dans la ville qui l’a vu grandir pour retrouver son ami d’enfance avant la police. Seulement, l’enquête d’Anna Werner la mène inéluctablement vers le secret qui unit Paul et Johnny…

Avec un tel casting il était évident que j’avais envie de voir ce film qui traite de sujets très intéressants sur fond d’amitié d’enfance. Précarité, luttes sociales, drames familiaux, justice sociale... une ville déchirée par les luttes pour la survie des êtres et des services publics. Johnny, leader charismatique à la jeunesse malmenée, Paul qui a fui son milieu pour se construire ailleurs tout comma Anna, l’enquêtrice qui revient après plus de 30 ans. L’enquête se mêle aux souvenirs... Entre Paul et Johnny, une amitié profonde, deux enfants solitaires qui rêvent ensemble d'île au trésor façon Stevenson. ⠀

Peut-on renier son passé ? Peut-on oublier d’où l’on vient ? A travers ces trois personnages, des questions sur les racines, les classes sociales, les idéaux... De très belles choses dans ce premier film mais d’autres qui fonctionnent moins notamment avec le personnage féminin de Charlène et certains choix de Paul et leurs conséquences suite au braquage. J’ai trouvé aussi que le fait que Johnny, Paul et Charlène soient joués avec le même casting à l’âge de 18 ans et de 35 c’est trop bizarre. Je n’ai jamais réussi à les voir comme des ados malgré le traitement de l’image... C’est un peu mon obsession au cinéma, que le casting ait (environ) l’âge du rôle, je décroche quand je n’y crois pas... Mitigée donc. ⠀

Avec Bastien Bouillon, Pierre Lottin, Léa Drucker, Marion Barbeau...

When evil lurks de Demián Rugna ⠀

Après avoir découvert un cadavre mutilé près de leur propriété, deux frères apprennent que les événements étranges survenant dans leur village sont causés par un esprit démoniaque qui a élu domicile dans le corps purulent d’un homme. Le mal dont souffre ce dernier ne tarde pas à se répandre comme une épidémie, affectant d’autres habitants de la région.

Pas trop fan des films d'horreur car je suis trop réactive et ça me stresse. Mais avec celui-ci hormis une scène de sursaut-cri intense rien à signaler. Je n'ai pas été déçue de ne pas avoir eu peur plus que ça mais déçue du film en général, une série B pas trop réussie. Le perso principal Pedro est totalement incohérent tout le temps. Mauvaises réactions, mauvais choix, à ce point là ça ne donne aucun intérêt au film, on sait d'avance qu'il va tout foirer... Un des thèmes abordés est intéressant, le racisme envers les indiens mais pas assez fouillé. Le film envoie valser quelques tabous concernant la façon de traiter les enfants, parle de possession, de croyances, de mythes mais pour quelle finalité, tout ça pour quoi ? En tout cas pour les gens qui pensent que les enfants sont des petits démons, ce sera une confirmation !

Avec Ezequiel Rodríguez, Demián Salomón, Silvina Sabater, Virginia Garófalo, Paula Rubinsztein, Luis Dziembrowski

Rédigé par Carole Nipette

Publié dans #Avis cinéma-Revue de films

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