Souvenirs pour Nina (fin)
Publié le 3 Mars 2006
Mardi 23 août 2005, 6h du matin. Je me réveille en sursaut avec l’impression d’avoir une fuite urinaire. Je pousse un petit cri et je cours aux toilettes, juste à temps. Je me demande ce qui se passe. Ça ne peut pas être les eaux, il n’y en a pas beaucoup et je n’ai pas eu de contractions. Mais je panique un peu quand même. J’appelle la clinique qui me dit de venir pour vérifier.
Ton père se réveille, mais bon il n’est pas du matin, tu pourras le constater! Comme je vais bien et que c’est direct, je prends le métro pour aller à la clinique.
Et oui Nina, je suis partie tranquillement accoucher en métro ! Je suis installée sur la table (dans la salle Grenadines, là où tout a commencé ! Genèse de Nina, croisière au paradis) et les premiers tests ne confirment pas la perte des eaux mais il faudra revérifier.
A 10h, ça y est, c’est sûr, ça commence ! Là je me rappelle que des milliers de choses me traversent l’esprit parce que je vais enfin te voir et en même temps je suis un peu paniquée car je ne sais pas ce qui m’attend. On me pose les perfusions et les trucs pour dilater mon col. Les premières contractions gentilles se font sentir.
Et puis, arrive LA CONTRACTION. Celle qui fait arrache les tripes, un mal inconnu jusque là, une douleur intense qui semble interminable. Je n’ai pas réussi à garder mon calme, j’ai pleuré et demandé la péridurale sans plus attendre. Tout plutôt que de revivre la même douleur une deuxième fois. Ouf, ça va mieux, je me détends. Merci les progrès de la médecine. Quelques coups de fils à la famille et aux amis.
Vers 14h ton père arrive avec mes affaires et il restera avec moi jusqu’au bout me faisant un cadeau auquel je ne m’attendais pas puisqu’il va assister à ta naissance. Le gynéco passe et me dit que tu devrais poindre le bout du nez vers 17h. Le temps passe vite, on s’affaire autour de moi, l’heure approche et je recommence à paniquer. Ton papa essaie de me rassurer comme il peut mais punaise, qu’est ce que j’ai peur !
17h, le gynéco revient et ça va commencer. On m’explique rapidement comment pousser, je suis bonne élève et je fais ce qu’il faut. Tout le monde a l’air content ! Le gynéco demande à ton papa s’il veut voir ta tête, je comprends donc que tu es presque là et ça me fait sourire. Je pousse encore une fois puis une autre et je sens ton corps qui sort du mien, malgré la péridurale et cette sensation est incroyable. Je ne l'oublierai jamais.
Et puis tu es là, ça y est. C’était tellement rapide finalement que je ne réalise pas. On te pose sur moi quelques instants et là rien que d’y repenser j’ai les larmes aux yeux. Wouaouaww, j’y suis arrivée! C’est ma fille, mon bébé qui est enfin là et en pleine forme. Le miracle de la vie s’est encore une fois accompli et cette fois il est pour moi (et ton papa bien sûr !).
Je n’en reviens pas comme tu es belle, presque "propre", ta peau toute blanche et tes yeux ouverts qui déjà scrutent le monde. Tu pars avec ton papa et la puéricultrice te refaire une beauté et te voilà revenue dans mes bras pour le premier biberon.
Je suis la plus heureuse du monde.
Bienvenue ma petite Nina…