Un dur métier?
Publié le 28 Mars 2006
Etre parent est peut être le plus dur "métier" du monde. On s’investit à fond et tellement, sans rien attendre en retour (enfin, c’est ce qui devrait être à mon humble avis même si c’est beaucoup plus difficile à dire qu’à faire…) et on ne peut jamais être sûr du "résultat" : faire que notre enfant soit heureux.
Si on ne l’aime pas assez, il sera malheureux et aura des problèmes relationnels et si on l’aime trop, ce sera pareil ! Même si je ne comprends pas comment on peut trop aimer son enfant. Evidemment, il ne faut pas l’étouffer avec son amour, il faut lui laisser de la place pour qu’il puisse s’épanouir en dehors du cocon familial (mais si on l’étouffe, ce n’est plus de l’amour). Aimer son enfant est un dosage très subtil et pas évident. On veut bien faire, on se questionne sans cesse et parfois on ne se rend sûrement pas compte qu’on en fait trop. On croit avoir fait tout ce qu’il fallait et un jour, cet enfant tant chéri nous reproche d’être trop ceci ou pas assez cela… Pas facile d’être parent.
Quand on observe les gens, on peut constater que tous les problèmes des adultes sont liés à leur enfance ! Si aujourd’hui, je n’aime que des hommes qui me battent, si je suis incapable d’aimer, si je traite les autres avec mépris, si je ne m’aime pas, si je n’ai pas confiance en moi, si je suis seule, c’est à cause de mes parents… etc, etc. Les cabinets des psys ne désemplissent pas de tous ces adultes qui viennent exorciser leur enfance, qui viennent chercher la faille, le moment où tout a basculé.
Si, un jour, on se rend compte que notre enfant n’est pas heureux, tout de suite, on se demandera ce qu’on a mal fait, ce qu’on a raté, pourquoi on n’a pas su le voir plus tôt.
Que faire alors ? Le combat est perdu d’avance ? Quel que soit l’amour qu’on donne à son enfant, on ne pourra empêcher qu’il soit malheureux plus tard et qu’il continue d’enrichir les psys ? Est ce qu’avant l’existence des psys les gens ne se rendaient pas compte à quel point leur vie allait mal ?
Je me pose des tas de questions. J’ai envie que ma fille soit heureuse et j’espère ne pas lui donner de névroses. Mais est ce que je peux vraiment empêcher cette fatalité ? On est tous, plus ou moins heureux à des moments donnés et moins à d’autres. Dois-je sans cesse rejeter la faute sur mes propres parents quand quelque chose ne va pas dans ma vie ? (Il y a bien sûr des cas particuliers où les parents ont vraiment quelque chose à se reprocher… violences et souffrances physiques et psychologiques…)
En tant que parent on fait comme on peut, on essaie de faire du mieux qu’on peut et ce n’est pas tous les jours facile. Il y a tellement d’éléments extérieurs qui viennent « perturber » le bon fonctionnement de la relation parent-enfant, que pour moi l’essentiel reste encore et toujours l’amour qu’on leur porte, sans se poser de questions, en suivant son instinct et en restant vigilant sur la façon dont on les éduque, en leur donnant confiance en eux et dans la vie. Un magnifique défi de tous les jours…