Argo, Rengaine / Revue de films
Publié le 19 Novembre 2012
Argo de Ben Affleck avec Ben Affleck, Bryan Cranston, Alan Arkin, John Goodman, Victor Garber...
"Le 4 novembre 1979, au summum de la révolution iranienne, des militants envahissent l’ambassade américaine de Téhéran, et prennent 52 Américains en otage. Mais au milieu du chaos, six Américains réussissent à s’échapper et à se réfugier au domicile de l’ambassadeur canadien. Sachant qu’ils seront inévitablement découverts et probablement tués, un spécialiste de "l’exfiltration" de la CIA du nom de Tony Mendez monte un plan risqué visant à les faire sortir du pays. Un plan si incroyable qu’il ne pourrait exister qu’au cinéma."
Ben Affleck est mon nouveau dieu, bon ok j'exagère mais j'étais tellement euphorique en sortant de la salle. On a envie qu'il continue sur sa lancée pour continuer à nous régaler d'aussi bons films.
Argo est incroyable à plus d'un titre. On connait plus ou moins la fin selon les souvenirs que l'on a de l'histoire ou de ce qu'on a pu lire avant d'aller au ciné et pourtant on a mal au ventre et le stress est limite insupportable. Un suspense de dingue. Un conseil, si vous avez tendance à vous ronger les ongles, mettez des gants sinon vous n'aurez plus de doigts...
On a l'impression que le film a été tourné en même temps que l'histoire au début des années 80. La reconstitution est exceptionnelle à tous points de vue. Même le casting, exemplaire et remaquable semble sortir d'un film de l'époque. On retrouve la veine des grands films de ces années là dans le genre "Les hommes du président".
Quand à Ben Affleck comédien, j'ai été époustouflée par son jeu sobre mais habité sans parler du fait qu'il est incroyablement sexy avec la barbe, pourtant je ne suis pas une barbe addict mais là... bref, je m'égare mais rien que d'y penser...
La mise est scène est brillante, on comprend tout et pourtant l'histoire est complexe entre les allers-retours Etats-Unis et Iran ainsi que tout le contexte politico-historique de l'époque. Ben Affleck réussit à raconter un fait grave inspiré du réel tout en nous faisant rire avec sa petite satyre d'Hollywood et de ses coutumes. Le couple de cinéma incarné par Alan Arkin le producteur et John Goodman le maquilleur est une cerise sur gâteau déjà savoureux.
Un film qui prend aux tripes, intelligent et brillant dont on va reparler pendant la remise des Oscars, j'en suis persuadée.
Rengaine de Rachid Djaïdani avec Slimane Dazi, Stéphane Soo Mongo, Sabrina Hamida...
"Paris, aujourd'hui. Dorcy, jeune Noir chrétien, veut épouser Sabrina, une jeune Maghrébine. Cela serait si simple si Sabrina n'avait pas quarante frères et que ce mariage plein d'insouciance ne venait cristalliser un tabou encore bien ancré dans les mentalités de ces deux communautés : pas de mariage entre Noirs et Arabes. Slimane le grand frère, gardien des traditions, va s'opposer par tous les moyens à cette union..."
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Comment ne pas être curieuse de voir ce film dont Cannes a beaucoup parlé, qui a mis 9 ans pour se faire et cela sans budget ni autorisations et écrit et réalisé par Rachid Djaïdani l'auteur du célèbre "BoumKoeur" (1999) ?
Sans parler de son sujet tellement d'actualité, toujours d'actualité, encore d'actualité... malheureusement...
Un film fort dans sa façon de filmer au plus près des visages et des émotions, un film qui ne peut laisser indifférent parce que sincère. Rachid Djaïdani parle de ce qu'il connait et ça se sent. Ce n'est pas un énième film qui dénonce l'intolérance et la connerie ambiante dès qu'il s'agit de mixer les êtres humains qui ne sont pas d'une même religion, couleur de peau, c'est le film d'un observateur vraiment averti.
Malgré des scènes très dures le film porte en lui de l'espoir. Des scènes dures parce que pour certains dont je fais partie, il est difficile de comprendre et d'accepter que des êtres humains de la même famille puissent décider pour un autre, puisse imposer une volonté commune sans tenir compte des sentiments. Comment échapper au poids de la tradition familiale, comment imposer ses choix, comment continuer à croire en son histoire d'amour quand tout le monde veut la faire capoter, comment s'affranchir de sa famille ? Le fil conducteur de l'histoir c'est le personnage du grand-frère Slimane qui va se poser toutes ses questions et réfléchir sur son comportement tout au long du film. Il dit vouloir briser les chaînes et ça fait mal de voir à quel point il a du mal à briser les siennes.
A côté de ça, Regaine est plein d'humour et raconte en parallèle de l'histoire principale, le parcours compliqué d'un comédien qui n'a aucun piston. Ayant vécu avec un comédien, j'ai tout à fait retrouvé les galères, les castings pourris, les attentes, les courts-métrages aléatoires, tout y est... A un moment, les deux histoires se rejoignent à travers une scène incroyable dont je ne vais pas dévoiler la teneur pour ne pas spoiler mais c'est probablement la scène principale du film pour tout ce qu'elle enclenche dans notre tête, pour tout ce qu'elle dévoile de nous-même quand on la regarde.
Rengaine devrait être projeté dans toutes les écoles et montré aux ados dès 12 ans. Cela ferait un bien fou à certains de se regarder dans un miroir et de voir à quel point ils se trompent de combat...