Des jouets et des hommes, le jeu et l'enfant
Publié le 7 Novembre 2011
Deux sorties récentes sur le même thème, celui du jeu et du jouet par extension.
Nina était folle de joie pour les deux, l'exposition "Des jouets et des hommes" au Grand Palais et un après-midi au Playmobil Fun Park dans le cadre d'une conférence organisée par Playmobil "Rencontres autour de l'imaginaire et du jeu chez l'enfant".
Nous avons beaucoup aimé l'exposition. C'est la première fois que Nina reste aussi longtemps dans un musée, en même temps ce n'est pas étonnant. Mille jouets de l’Antiquité à nos jours sont réunis dans cette exposition : poupées antiques, poupées princières, Barbie, trains, avions, bateaux, ours de tous poils, automates presque vivants, jeux vidéo, figurines en plomb ou en plastique, soucoupes volantes, arches de Noé... mais aussi des oeuvres d'art, photos, affiches...
"Le joujou est la première initiation à l’art" comme le dit la citation de Charles Baudelaire qu'on trouve dans l'exposition. En tout cas, nombre de jouets anciens sont de véritables oeuvres d'art, j'ai craqué sur les maisons de poupées si minutieuses des années 1900, sur les fermes si complètes et sur les poupées mais aussi sur la sublime réplique de l'Aston Martin de James Bond, fabriquée juste pour le Prince Andrew. Nous avons également beaucoup apprécié les installations vidéo de Pierrick Sorin, créées spécialement pour l'exposition, rigolotes et inventives avec mention spéciale pour L'Aquarium aux Baigneuses. La fin de l'expo qui se termine sur des images de "Citizen Kane" et son fameux Rosebud qui symbolise l'enfance perdue est très émouvante.
Une belle visite chargée d'émotion où l'on se replonge avec délice et nostalgie dans ses souvenirs d'enfance ou d'adolescence.
Conclusion de Nina "Je voudrais bien que tous ces jouets soient chez moi ! " Ben voyons !
Direction le Playmobil Fun Park dont Nina est toujours aussi fan depuis sa première découverte il y a 2 ans environ. Une table ronde menée de main de maître par la journaliste Frédérique Bedos. Les intervenants, Bruno Berard le DG De Playmobil France, Sophie Marinopoulous psychologue et auteur de "Dites moi à quoi il joue, je vous dirais comment il va", Richard Unglik auteur de bandes-dessinées, Armelle Le Bigot Macaux présidente d'ABC Plus (études marketing sur l'enfance), Yann Samuell réalisateur et Dorothée Charles conservatrice au Musée des Arts décos et commissaire de l'exposition Des jouets et des hommes !
Première constatation, le marché des jouets se porte très bien en France. Si tous les parents sont comme moi, je ne suis pas étonnée !
Bruno Bérard a présenté Playmobil et expliqué quelques bases de son succès. Notamment l'importance de la taille du jouet qui tient dans la main, donc maitrisé par l'enfant. Et bien entendu tout l'imaginaire projeté dans les univers développés par la marque.
Sophie M. a rappelé qu'un enfant qui joue expérimente sa vie, que le jeu c'est la santé, qu'un enfant a besoin de jouer comme de manger et de dormir. Quand on a moins de 8 ans, on joue pour grandir et non pour s'occuper. Qu'il ne faut pas interférer dans le jeu de l'enfant et lui laisser son imaginaire. Si la vache vole tant mieux ! La santé affective et relationnelle passe par le jeu et surtout quelque chose qui va plaire aux parents et en déculpabiliser certains "On n'est pas obligé de jouer avec son enfant si on n'aime pas ça !". Tous ces propos m'ont parlé puisque je mets tout ceci en pratique avec ma fille et que tout va bien de ce côté là.
D'autres choses vraiment intéressantes se sont dites dans cette conférence et je vous invite à faire une petite expérience. Armelle LBM a créé un Observatoire des rêves, utile dans son travail et qui lui permet de voir l'évolution de la société à travers les rêves d'enfant mais d'en tirer des études intéressantes. Elle déplore le fait que les enfants d'aujourd'hui ont des rêves très matérialistes comparé à avant où les rêves étaient plutôt de l'ordre de voler comme un oiseau que d'avoir la dernière console de jeu. Elle constate que les enfants ne rêvent plus, qu'ils sont très pragmatiques. Que pour beaucoup de parents, un enfant qui rêve est un enfant qui perd son temps...
J'ai donc demandé à Nina quels étaient ses trois rêves. J'ai posé la question dans un moment neutre, un week end à la maison tranquille. Sa réponse : qu'on soit immortel, qu'on (les parents) ne se sépare pas et qu'elle puisse avoir tous les jouets qu'elle veut !
Son premier rêve le plus important m'a beaucoup touchée. Les jouets sont présents mais elle a vraiment dû réfléchir pour sortir ce troisième rêve, les deux premiers sont venus spontanément. Quelque part ça m'a rassurée pour les jouets même si après on peut interpréter les deux premiers rêves comme on veut. Enfin, je n'ai pas non plus envie de faire une psychanalyse poussée mais j'ai trouvé l'expérience intéressante et à reconduir régulièrement pour voir l'évolution.
Vive les jouets et vive le jeu !