Du cinéma français qui me remue : Simon Werner a disparu
Publié le 10 Septembre 2010
Dès les premières secondes du film, Fabrice Gobert m'a eue. Comment expliquer ce que j'ai ressenti en entendant les premières notes de "Live like blood" de Killing Joke que j'ai écouté des milliers de fois dans mes années post lycée et qui était resté enfoui dans ma mémoire. Au bout de deux minutes de film, j'étais prête à l'aimer! Ce n'est pas juste une musique mais un état d'esprit, une ambiance, une histoire.
Killing Joke - Love Like Blood
"Simon Werner a disparu", premier film du réalisateur raconte une période mythique de notre vie, le lycée en terminale. La fin d'une époque, le début d'une autre, les potes, les amours, les soirées, les parents, les profs, les brimades, l'intégration, les fantasmes...
L'action se déroule en 1992. Simon, élève en terminale disparaît du jour au lendemain. Puis deux autres élèves de la même classe disparaissent à leur tour. On suit les trajectoires et les interrogations de 3 élèves, chacun sa vie, chacun son point de vue sur les évènements, chacun son rapport avec Simon Werner, chacun sa réalité, chacun se fait son film. On pense à "Elephant" de Gus Van Sant pour le découpage et on sent quelques influences du cinéma américain mais ce n'est en rien une copie.
Le film balance entre différents genres, du polar à la comédie dramatique, allant parfois jusqu'au film d'épouvante mais finalement c'est un film sur l'adolescence, à la charnière du passage dans le monde des adultes. Un teen movie à la française, sujet pas si commun dans le cinéma français.
Le casting de jeunes comédiens est excellent. De Jules Pélissier, craquant à souhait et tout en finesse à Ana Girardot (portrait craché de son papa Hyppolite) qui habite l'écran en passant par Esteban Carjaval-Alegria déjà apprécié dans "La Belle Personne", toute une bande de jeunes à découvrir et à suivre.
Un film sensible et angoissant qui a réveillé des tas de choses en moi sur un passé pas si lointain.
Mention spéciale aussi pour la musique composée par Sonic Youth qui colle vraiment bien à l'ambiance du film et que j'ai préférée aux disques du groupe (je me souviens d'un concert de Sonic Youth justement en 1992 ou 93, je crois que j'étais trop sobre pour apprécier!).
SIMON WERNER A DISPARU : EXTRAIT VF
Sur les écrans le 22 septembre 2010