Evaluations au CP, le stress à 6 ans
Publié le 28 Novembre 2011
Avec un enfant, chaque étape, chaque avancée, chaque progrès s'accompagne de nouveaux défis, de nouvelles peurs, de nouvelles perspectives.
Voilà trois mois que Nina est entrée au CP, trois mois qu'il y a des devoirs à faire tous les jours, trois mois qu'elle apprend un peu plus chaque jour.
Je sais bien que mes années de primaire remontent aux années 70 mais je n'ai pas souvenir que c'était aussi dur qu'aujourd'hui, qu'on apprenait déjà les additions et les soustractions à peine entrés au CP. Toutes les semaines, Nina ramène son fichier de mathématiques, c'est impressionnant tout ce qu'ils font.
Alors ce qui compte bien entendu ce sont les notes, TB, B, AB ou Vu quand l'exercice est raté ou a mal été compris. Ma fille est obsédée par les TB, toute contente d'en ramener le plus possible mais l'effet inverse de la chose c'est que les Vu la mettent dans tous ses états.
Et "je suis bête, je ne sais pas faire, je ne saurais jamais..." En lecture, poésie, sons ça va plutôt bien, l'écriture elle fait beaucoup de progrès mais pour les mathématiques c'est autre chose. Un coup c'est 5 TB à la suite, un coup c'est du VU sur plusieurs pages. On reprend les exercices ensemble à la maison pour comprendre mais je vois bien que ça la rend malade et qu'elle se met la pression.
Mardi dernier, le cahier du soir annonçait pour le jeudi le mot terrible "Evaluations". Les petits élèves ont dû bien être brieffés puisque le mercredi elle n'a pas arrêté d'en parler. Elle m'a confié son sentiment d'angoisse et sa peur d'échouer. On a eu longue discussion sur la question, elle n'a pas arrêté de se rabaisser, je n'ai pas arrêté de la remonter ! J'ai essayé de comprendre, de savoir si à l'école on lui faisait des réflexions et apparemment non, ouf.
Elle a dit "Mais toi et papa vous aviez des bonnes notes!" Il était là le souci aussi. Ne pas faire moins bien que ses parents... Effectivement elle nous a déjà demandé comment on travaillait à l'école quand nous avions son âge. Sans mentir nous avions répondu que nous étions très bons élèves. Elle a bien cogité dessus... Il va falloir s'expliquer plus là-dessus sans se vanter mais sans mentir non plus.
La veille des évaluations, j'ai senti au coucher qu'elle avait besoin de parler et elle a encore fait part de sa hantise de ne pas réussir. L'autre chose qui l'angoissait, le fait qu'ils allaient être placés autrement dans la classe pour l'évaluation. J'ai essayé de la rassurer, de l'encourager, de lui dire que ça n'étais pas grave si elle n'avait pas TB partout.
Son papa s'y est mis aussi et elle a réussi à s'endormir tranquillement. Le lendemain soir j'ai travaillé tard et je ne l'ai pas vue mais elle a dit à son père "Finalement ce n'était pas aussi dur que je pensais"!
Comme quoi, toutes ces angoisses avant c'est peut être inévitable, je ne sais pas, ça dépend des enfants.
On n'a pas fini de se stresser ensemble d'ici l'obtention du bac mais j'espère que ce ne sera pas aussi violent à chaque fois et qu'à force les évaluations et examens seront une formalité... plus ou moins !