Il était une fois mes lunettes et moi
Publié le 2 Octobre 2012
C'était cet été... Un sentiment indescriptible, serait-ce la fatigue ou bien... Mais pourquoi la notice de médicament est soudain illisble, pourquoi la composition du shampoing ne veut pas être lue ?
A la fin du mois d'août, ce fut clair, je retrouvais la vue. Mes yeux sur qui j'avais compté sans faille pendant de longues années commençaient à montrer d'évidents signes de faiblesse.
Je ne voyais plus de près les petits caractères. Quand je me mis à reculer mon téléphone pour y lire textos, pages web et autres réseaux sociaux, la sentence fut irrévocable. Je ne pouvais plus nier le fait que j'allais avoir besoin de lunettes et pas dans dix ans.
J'ai cogité, cogité parce que les lunettes ce n'est pas mon truc. De simples lunettes de soleil, je n'arrive pas à les porter longtemps. Les lunettes 3D je ne vous en parle pas, une torture sur le nez. Pourtant je dois souvent faire genre j'aime les lunettes parce que ma fille à lunettes, elle, il faut bien la motiver.
Rendez-vous pris chez l'ophtalmo, sans surprise. Je repars avec une ordonnance pour l'objet de tous mes tourments.
Ne rigolant pas avec la santé de mes yeux, me voilà chez l'opticien dès le lendemain. Avec Nina. J'aurais dû y aller seule parce qu'elle comme soutien j'ai adoré. "Ah ça ne te va pas du tout les lunettes maman..."
Imaginez 500 paires de lunettes rien que pour vous dans un magasin. Là je me dis, finger in the nose, je vais trouver monture à mes yeux. Une heure plus tard j'y étais encore. Le drame, 500 paires et pas une seule qui m'aille vraiment, pas de coup de foudre. Quand la forme allait le coloris n'allait pas, quand la couleur était sympa, la monture était trop grosse.
A force d'essayer tous les modèles, j'en trouve une acceptable, un peu chère mais un devis n'engage à rien en attendant le retour de la mutuelle.
C'est là que l'opticienne me sort que le médecin m'a prescrit des verres progressifs. Sauf que cette jeune fille ne m'explique pas tout et mal. Mes lunettes c'est juste pour lire de près ou faire de l'ordi pas pour mettre tout le temps contrairement à ce qu'elle me fait entendre. Résultat je me retrouve avec une paire que je dois sans arrêt enlever et remettre si je veux voir de près et lever de temps en temps les yeux pour voir autour de moi. Comment je saurais moi toutes les subtilités des verres progressifs, c'est la première paire de lunettes de ma vie !
Donc dans quelques mois, je refais les verres... Pour la monture on attendra, c'est pas tous les jours que je m'offre du Prada !
Aujourd'hui j'ai donc une paire de lunettes que je mets de temps en temps et que je n'assume pas encore vraiment.
45 ans sans lunettes ça laisse des traces !
Mais sinon c'est incroyable comment les petites lettres de l'Phone sont lisibles tout à coup et surtout j'ai un sacré point commun avec ma fille maintenant...