Mange et meurs...
Publié le 11 Mars 2011
Voilà quelques années que de nombreux articles de presse, d'enquêtes, de livres paraissent sur le sujet de la nourriture qui nous empoisonne à l'insu de notre plein gré.
Le dernier dossier paru jeudi dernier dans le Nouvel Observateur enfonce encore le clou de notre dernière demeure qui arrivera plus vite que prévu si on continue comme ça.
Et je n'ai même pas eu le temps de finir d'écrire cet article que Télérama nous refait le coup ce mercredi.
Pesticides, phtalates et autres colorants ... sans compter tout le bisphénol A qu'on trouve notamment dans le revêtement interne des boites de conserve, les instruments de cuisson au PFOA... Les scientifiques et les chercheurs s'inquiètent de l'apparition de plus en plus fréquente des maladies chroniques : diabète, cancer, maladies cardio-vasculaires et respiratoires, troubles de la reproduction...
Les études de l'assiette sont consternante. On y trouve même des produits interdits depuis longtemps en Europe notamment dans du riz importé d'Asie.
Alors on fait quoi? C'est quoi notre alternative au tout bio que très peu de gens peuvent se payer ?
Car si tu es pauvre et que tu n'as pas les moyens ni de manger bio ni d'acheter les produits les moins toxiques tu es foutu d'avance. Si tu es un peu moins pauvre et que tu achètes bio de temps en temps mais que tu n'as de toute façon pas les moyens d'acheter le matériel de cuisine le plus adapté tu es foutu aussi. Si tu es riche, tu as tout compris, tu mourras un peu plus vieux en meilleure santé (sauf si tu as un cancer à cause de la pollution, donc évite d'habiter une grande ville).
Alors on fait quoi? On arrête de manger mais on meurt quand même. On culpabilise d'empoisonner nos enfants mais on n'a pas le choix. Les fabricants ne nous laissent pas le choix. Les lobbies des puissantes industries ne nous laissent pas le choix et les pouvoirs en place non plus. L'argent et le business priment sur la santé de milliards de personnes.
Quand je lis dans ces mêmes articles que les femmes enceintes doivent faire encore plus attention et que pendant 9 mois elles devraient manger complètement bio pour assurer les bases futures, je déprime. C'est trop tard, j'ai probablement tué la future santé de mon enfant. Il y a 6 ans, les discours n'étaient pas aussi alarmistes.
Je me prends donc à rêver à une industrie agro alimentaire qui reviendrait à la raison, qui arrêterait de nous mettre de la chimie à toutes les sauces, qui penserait aux futures générations, à des gouvernements qui ne seraient pas frileux et qui interdiraient les saloperies comme le bisphénol partout, pas que dans les biberons, déjà qu'il a fallu pleurer pour que ça arrive. Oui on peut toujours rêver parce qu'en attendant on va déguster, c'est le cas de le dire.
Et toute l'agriculture biologique pourquoi pas? Oui il faudrait des investissements au début mais après si tout est bio, ça ne coûterait pas plus cher puisqu'il n'y aurait plus que ça (peut être je dis des bêtises mais je m'interroge). Quand je vois les prix des fruits et légumes pas bios de toute façon... Il paraît qu'on produirait moins si on passait au tout bio. Et alors, quand je vois tout ce qu'on jette, il y en aurait juste assez et ce ne serait pas plus mal.
Nous et nos enfants sommes peut être foutus mais il est encore temps de changer la donne pour nos petits-enfants et leurs enfants à venir non?
Un documentaire à ne pas manquer sera diffusé sur Arte le 15 mars à 20h40 "Notre poison quotidien" de Marie-Monique Robin. C'est d'ailleurs la diffusion de ce documentaire qui a suscité toute cette presse ces derniers jours. Mais avant c'étaient les livres de David Servan Schreiber sur les aliments et le cancer qui avaient tout autant fait parler. Marie-Dominique Robin prépare déjà son prochain film et veut prouver qu'on peut se passer des pesticides. J'ai hâte, j'ai hâte!
Ps : ça me fait tout de même drôle de parler de la nourriture qui peut causer notre mort alors que dans dans d'autres endroits du monde entier c'est l'absence de nourriture tout court qui cause la mort...