Mon heure au café du coin
Publié le 3 Février 2012
Presque tous les mercredis matins depuis septembre dernier, je passe une heure au café toute seule avec mes pensées, mes lectures, mon iPhone. Pendant ce temps ma fille esquisse quelques pas de danse avec ses compagnes de cours.
La première fois ça m'a fait tout drôle. Avant je n'allais jamais au café toute seule. Il faut dire aussi qu'avant je ne buvais pas de café.
Puis ce rendez-vous est devenu mon petit moment personnel hors du temps, ma parenthèse hebdomadaire. Aucune contrainte, rien de précis à faire, juste une petite heure pour moi, hors de mon quartier donc pas de ménage, pas de courses, pas de rangement, une heure à glander tranquillement sans culpabilité aucune de perdre mon temps.
Je bois mon café bien entendu, je lis un livre ou Le Parisien que je trouve sur place, je passe un coup de fil ou deux, je twitte, je regarde, je me perds dans mes pensées.
Bien installée en terrasse jusqu'à fin novembre quasiment, puis à l'intérieur forcément, j'ai découvert ce qu'est le café de quartier. J'observe les habitués qui se connaissent, qui viennent seuls ou en bande, toujours à la même heure, des personnes âgées. Un monsieur tout seul qui m'hallucine, il s'asseoit, commande son café et fume sans arrêt pendant 45 minutes, cigarette sur cigarette. Cette dame qui connait tout le monde et qui n'hésite jamais à adresser la parole à un inconnu si elle a une curiosité à satisfaire comme demander à ce néo-zélandais de passage à Paris, s'il est content de son iPad et de la France ! Ces deux messieurs qui vont direct au comptoir. Ce couple improbable d'amis, dont l'homme plus jeune donne du "comtesse" à madame. Quelle est leur histoire ? Ces rendez-vous qui s'improvisent pour le reste de la journée. Viennent-ils tous les jours ou juste le mercredi ? Les gens de passage, ce papa avec sa petite fille toute fière, cette maman et son garçon heureux de déguster un bon chocolat chaud, ce jeune couple d'amoureux...
Le café du coin c'est le lien social du quartier. J'aime cette ambiance devenue familière, ces bribes de vie, ces échanges familiers, ces conversations prises au vol.
Cette heure au café est devenue un petit bonheur du quotidien dont je sais déjà qu'il me manquera un jour...