Sur le chemin de l'école
Publié le 23 Juin 2010
Depuis bientôt 2 ans, je prends le même chemin quatre fois par semaine pour emmener Nina à l'école.
10 bonnes minutes de marche qu'il pleuve ou qu'il fasse moins 10.
10 minutes durant lesquelles nous croisons des dizaines de personnes, presque toujours les mêmes. 10 minutes durant lesquelles j'imagine des vies, j'écoute Nina me raconter sa vie, je pense à ma vie en regardant quelques secondes de celles des autres.
Il y a ces enfants qui vont dans l'autre sens, vers l'école privée, vers un autre monde.
Il y a ces deux petits garçons toujours en patinette et leur maman qui surveille qu'ils fassent attention à la route.
Il y a la famille nombreuse, 3 garçons et 1 fille avec papa et maman. Toujours à courir, toujours l'air d'être stressé, souvent les traits tirés... Je m'imagine mais non.
Il y a la copine de classe qui sort de l'hôtel, marchand de sommeil, toujours un pincement au coeur de l'imaginer avec sa mère et sa soeur dans une petite chambre, dans un pas chez soi. Plus qu'un pincement au coeur en croisant les familles de sans papiers dont les enfants sont scolarisés dans le quartier...
Il y a cette maman et ses deux filles, souvent habillées pareil.
Il y a cette dame âgée qui fait de la patinette comme une jeunette.
Il y a ces jeunes étudiants qui s'arrêtent au milieu de la rue.
Ces femmes qui vont jusqu'à la station de métro pour rejoindre leur travail.
Il y a la voiture de nos voisins qui nous dépasse tous les matins, je les envie quand il pleut.
Il y a le sdf de la poste qui a suscité de nombreuses questions.
Il y a la grande de la classe qui marche vite et qui est toujours accompagnée par ses deux parents. famille modèle ou famille couveuse?
Il y a la mère qu'on veut éviter alors on presse le pas.
Il y a l'amoureux de Nina qui déboule en vélo et qui va loin devant.
Il y a cette petite fille et sa maman toujours de bonne humeur qui joue sur le chemin.
Je sais selon l'endroit où je les croise si je suis à l'heure, en avance ou alors vraiment en retard.
Tous je les ai vu grandir, changer tout comme ils ont vu changer Nina, tout comme ils l'ont vu en poussette puis à pieds.
Il y a ceux aussi que je ne croise jamais car ils sont déjà arrivés à l'école, ceux de 8h20.
Il y en a de la vie sur ce chemin de l'école et il y une maman toujours ravie d'accompagner sa fille et de gagner du temps avec elle avant d'aller au travail...
Il y a une petite fille souvent bavarde, tantôt boudeuse mais au final toujours guillerette d'aller retrouver ses copines.
Il y a elle et moi, nous deux, parfois main dans la main, parlant de tout et de rien...