The Descendants, Detachment, J. Edgar, Chronicle, Bullhead / Revue de films
Publié le 27 Février 2012
Je suis clairement en retard sur ma revue de films, faute de temps mais du coup j'ai vu deux films, sorties de cette semaine donc ça compense. Ce sera court pour une fois sinon je vais louper l'avion pour Valencia...
The Descendants de Alexander Payne
"A Hawaii, la vie d’une famille bascule. Parce que sa femme vient d’être hospitalisée suite à un accident de bateau, Matt King tente maladroitement de se rapprocher de ses deux filles, Scottie, une gamine de dix ans vive et précoce, et Alexandra, une adolescente rebelle de dix-sept ans. Il se demande aussi s’il doit vendre les terres familiales, les dernières plages tropicales vierges des îles, héritées de ses ancêtres hawaiiens. Quand Alexandra lui révèle que sa mère avait une liaison, le monde de Matt vacille. Avec ses deux filles, il part à la recherche de l’amant de sa femme. Durant une semaine essentielle, au fil de rencontres tour à tour drôles, perturbantes et révélatrices, il va finalement prendre conscience que sa principale préoccupation est de reconstruire sa vie et sa famille…"
George Clooney incarne à la perfection ce père de famille un peu paumé et mari trompé. Il est génial mais j'ai envie de dire comme toujours. Un film assez classique que j'ai bien aimé sans plus en fait. Il m'a manqué une petite étincelle même si j'ai aimé la découverte de la vie à Hawaii et les questions existentielles sur l'héritage, la terre des ancêtres et ce qu'elle représente. Quelques moments cocasses mais le film m'a laissée sur ma faim.
Detachment de Tony Kaye
"Henry Barthes est un professeur remplaçant. Il est assigné pendant trois semaines dans un lycée difficile de la banlieue new-yorkaise. Lui qui s’efforce de toujours prendre ses distances va voir sa vie bouleversée par son passage dans cet établissement..."
Un très beau film sur le sujet et pour une fois qui se met vraiment dans la tête du professeur plutôt que dans celle des élèves. Traitement esthétique original de Tony Kaye, célèbre réalisateur de pubs et de clips qui avait frappé fort avec son premier film "American History X". J'ai beaucoup aimé et le film m'a énormément touchée.
Pour une fois ce n'est pas l'histoire banale du prof avec des idées qui va sauver les élèves irrécupérables d'un lycée mal noté. On va beaucoup plus loin même si il est clair qu'un prof qui y croit et qui a les bonnes méthodes peut réussir à ouvrir les esprits, un tout petit peu. A côté de la vie au lycée, il y a une rencontre incroyable entre un homme habitué à la solitude et une jeune adolescente qui se prostitue et l'histoire d'amitié/amour qui va naître. De très belles choses dans ce film malgré une noirceur présente presque tout du long. De l'espoir aussi.
Adrien Brody est magnifique de justesse et la jeune Sami Gayle, un pur talent à suivre. D'ailleurs tout le casting est excellent de Lucy Liu à James Caan.
J.Edgar de Clint Eastwood
"Le film explore la vie publique et privée de l’une des figures les plus puissantes, les plus controversées et les plus énigmatiques du 20e siècle, J. Edgar Hoover. Incarnation du maintien de la loi en Amérique pendant près de cinquante ans, J. Edgar Hoover était à la fois craint et admiré, honni et révéré. Mais, derrière les portes fermées, il cachait des secrets qui auraient pu ruiner son image, sa carrière et sa vie."
Un excellent cru de Clint Eastwood, passionnant du début à la fin. On se laisse emporter très vite par l'histoire et l'ambiance. Sobre, élégant et classe, un peu comme Clint ! Par contre, je n'ai pas aimé le maquillage de vieux de Leonardo di Caprio et Armie Hammer, j'ai eu du mal à croire à toutes les scènes où ils sont âgés mais ils sont tous les deux excellents et habitent leurs personnages avec brio.
Chronicle de Josh Trank
"Après avoir été en contact avec une mystérieuse substance, trois lycéens se découvrent des super-pouvoirs. La chronique de leur vie qu’ils tenaient sur les réseaux sociaux n’a désormais plus rien d’ordinaire…
D’abord tentés d’utiliser leurs nouveaux pouvoirs pour jouer des tours à leurs proches, ils vont vite prendre la mesure de ce qui leur est possible. Leurs fabuleuses aptitudes les entraînent chaque jour un peu plus au-delà de tout ce qu’ils auraient pu imaginer. Leur sentiment de puissance et d’immortalité va rapidement les pousser à s’interroger sur les limites qu’ils doivent s’imposer… ou pas !"
Rythmé, efficace, stylé, original dans son traitement de l'adolescence compliquée, Chronicle est un bon petit film où on ne s'ennuie pas une seconde. Un suspense bien mené, pendant tout le film on appréhende et on attend le moment où ça va craquer. Humour, amitié, super-héros, science-fiction, solitude, un cocktail détonnant qui fonctionne bien et qui pose tranquillement des questions de société contemporaine.
Par contre ce qui m'a gêné tout au long du film c'est l'âge supposé des acteurs. Ils sont censés en avoir 18 à peine, ils en font 25, normal vu que c'est à peu près leur vrai âge dans la vie. C'est bête mais c'est comme ça, j'aime bien quand l'acteur correspond au rôle physiquement parlant...
Bullhead de Michaël R. Roskam (Interdit moins de 12 ans)
"Jacky est issu d'une importante famille d'agriculteurs et d'engraisseurs du sud du Limbourg. A 33 ans, il apparaît comme un être renfermé et imprévisible, parfois violent… Grâce à sa collaboration avec un vétérinaire corrompu, Jacky s’est forgé une belle place dans le milieu de la mafia des hormones. Alors qu’il est en passe de conclure un marché exclusif avec le plus puissant des trafiquants d'hormones de Flandre occidentale, un agent fédéral est assassiné. C’est le branle-bas de combat parmi les policiers. Les choses se compliquent pour Jacky et tandis que l’étau se resserre autour de lui, tout son passé, et ses lourds secrets, ressurgissent…"
Le meilleur pour la fin. Même si j'ai aimé plus ou moins les autres films de cette revue, après Bullhead ils me paraissent tous un peu fades.
Bullhead c'est le film qu'on voit 4 à 5 fois par an (je ne vois pas tout mais j'essaie de ne pas louper mes essentiels), celui qui nous retourne dans tous les sens, celui qui nous habite et auquel on repense souvent. Celui qui nous bouleverse et qui nous hante.
Un scénario original, un casting remarquable, une mise en scène percutante, Bullhead est juste un petit chef-d'oeuvre.
Immense, phénoménal Matthias Schoenaerts, le héros du film, un rôle d'une puissance incroyable qu'on ne retrouve pas tous les jours dans une carrière de comédien.
Bullhead est un film puissant, magistral, l'essence même de la grande tragédie de la vie, implacable...
J'arrête là mais un film à voir absolument, du grand cinéma et bien plus...