Boyhood, The Raid 2, Locke, New-York Melody / Revue de films
Publié le 5 Août 2014
Boyhood de Richard Linklater
"Chaque année, durant 12 ans, le réalisateur Richard Linklater a réuni les mêmes comédiens pour un film unique sur la famille et le temps qui passe. On y suit le jeune Mason de l’âge de six ans jusqu’à sa majorité, vivant avec sa sœur et sa mère, séparée de son père. Les déménagements, les amis, les rentrées des classes, les premiers émois, les petits riens et les grandes décisions qui rythment sa jeunesse et le préparent à devenir adulte..."
Ce qui m'a tout de suite plu dès les premières minutes, c'est la sensation de voir des enfants faire des vrais trucs d'enfants normaux, pas les trucs archi cools mis en scène exprès pour le cinéma. Je voyais presque ma fille à l'écran !
Incroyable de voir la transformation des enfants sur 12 ans, transformation beaucoup plus impressionnante que celle des adultes même s'ils vieillissent ou prennent du poids d'une année à l'autre. On se rend compte nous même à quel point on peut changer en un an sans s'en rendre compte.
J'ai forcément imaginé le parcours de ma fille, ses évolutions physiques et psychologiques vu que la soeur de Mason au débur du film, a l'âge de ma fille aujourd'hui.
Richard Linklater a filmé le temps qui passe en prenant le temps, un luxe rare et inédit au cinéma et le résultat est juste dingue.
En dehors d'avoir pu saisir tout ce qui fait l'enfance, il a réussi à vraiment montrer les points de vue des enfants dans un monde adulte, la façon dont ils subissent et s'adaptent aux décisions des adultes. Il y a des scènes bouleversantes qui tiennent aussi au fait que Richard Linklater a choisi de filmer une famille de parents divorcés qui refont leurs vies avec plus ou moins de réussite.
Le film se déroule sur une période de douze ans en temps réel et donc non recrée exprès pour le film avec des moments phares comme la sortie du Prince de sang mêlé, le tome 6 d'Harry Potter, la première campagne électorale de Barack Obama, la guerre en Irak...
Boyhood est aussi une plongée dans la société américaine des classes moyennes avec les histoires de couple, de divorces, de violence conjugale, les déménagements, la totale décomplexion vis à vis des armes à feu, la vie au lycée, les histoires d'amour, Facebook, les aspirations d'autonomie financière des enfants devenus grands, le choix des études...
Boyhood est une expérience étrange et incroyable, le film est le miroir troublant d'une vie de parent. Et puis cette fin inéluctable de l'enfant qui part, du dernier enfant qui part de la maison qui donne lieu à une des scènes les plus fortes du film avec une mère qui réalise que ça y est, c'est fini, tout ça pour ça...
J'ai adoré et je n'ai pas vu passer les 2h45...
Pourquoi j'y suis allée : parce la bande annonce m'a tout de suite donné envie, parce les 12 ans de tournage, parce que Patricia Arquette et Ethan Hawke
The Raid 2 de Gareth Evans
Interdit aux moins de 16 ans avec avertissement
"Après un combat sans merci pour s’extirper d’un immeuble rempli de criminels et de fous furieux, laissant derrière lui des monceaux de cadavres de policiers et de dangereux truands, Rama, jeune flic de Jakarta, pensait retrouver une vie normale, avec sa femme et son tout jeune fils (lhistoire de The Raid)…. Mais il se trompait. On lui impose en effet une nouvelle mission : Rama devra infiltrer le syndicat du crime, où coexistent dans une sorte de statu quo mafia indonésienne et yakusas. Sous l’identité de "Yuda", un tueur sans pitié, il se laisse jeter en prison afin d’y gagner la confiance d'Uco, le fils d'un magnat du crime indonésien - son ticket d’entrée pour intégrer l’organisation. Sur fond de guerre des gangs, il risquera sa vie dans un dangereux jeu de rôle destiné à porter un coup fatal à l’empire du crime."
Rama est une sorte de justicier solitaire à l'air triste qu'on a envie d'aimer. Infiltrer une bande de dangereux criminels qui n'a peur de rien en laissant de côté toute sa vie et plus, un fardeau très lourd à porter.
Les images sont magnifiques, c'est stylisé et du grand art visuel. Les scènes de baston sont chorégraphiées et ça va tellement vite que ça donne le tournis parfois. J'avoue qu'il m'est arrivé de fermer les yeux plusieurs fois parce je n'avais pas envie de tout voir, je préfère les gunfights aux combats à mains nues et que dire des couteaux, marteaux et autres battes de baseball.
Echanges de regard, des ralentis, des anticipations, des prises de vues sous tous les angles, Gareth Evans est un maitre de la caméra, aucun doute. C'est du bon cinéma d'action mais vraiment beaucoup trop sanglant à mon goût, trop réaliste peut être. En fait, après la démente première partie en prison, j'ai trouvé le reste vraiment trop dans la surenchère. Je n'ai pas supporté la scène dans la cuisine par exemple.
J'ai bien aimé dans l'ensemble surtout pour les effets de mise en scène mais le scénario se dilue un peu trop et 2h30 c'est long. Pour moi ça ne vaut pas John Woo, Tsui Hark ou Jonnie To dans le genre, il y manque cette poésie qui donne à leurs films ce petit truc en plus malgrè la violence.
Pas besoin d'avoir vu le premier pour suivre ce deuxième volet mais comme c'est une trilogie ça permet d'avoir une vue d'ensemble. Ames sensibles s'abstenir bien entendu (mais je suis une âme sensible alors qu'est ce que je fais là ?!)
Pourquoi j'y suis allée : parce que j'étais curieuse de voir ce film qui a été qualifié de chef d'oeuvre par un grand nombre de spectateurs.
Locke de Kevin Knight
"Ivan Locke a tout pour être heureux : une famille unie, un job de rêve… Mais la veille de ce qui devrait être le couronnement de sa carrière, un coup de téléphone fait tout basculer…"
Un contremaître finit sa journée et monte dans sa voiture. On le sent perturbé. On va vite comprendre le pourquoi après qu'il ait passé quelques coups de fils.
Tout le film se déroule dans la voiture avec un personnage principal, Ivan Locke et des personnages secondaires dont on entendra juste les voix au téléphone.
On le voit tenter de maitriser ses émotions. Il décide de faire quelque chose de bien en sachant pertinement que toute sa vie privée et professionnelle sera probablement foutue en l'air. Mais pourquoi ?! Qu'aurait-on fait à sa place ?
Une réflexion sur la lâcheté, la prise de responsabilité, le "right thing to do". Ivan Locke est confronté à un super cas de conscience.
On comprend qu'il s'identifie à son père et ne veut pas commettre les mêmes erreurs que lui. Ivan Locke est un homme hanté par son passé familial.
Les conversations au sujet du béton ne sont pas passionnantes à mon goût mais on peut y faire le parallèle avec la vie d'Ivan qui veut tout bétonner quoi qu'il arrive et tout faire pour arranger les choses.
C'est un road movie particulier, on voit défiler toute une vie pendant un trajet d'autoroute avec des effets de mise en scène sur l'extérieur qui devient flou en même temps que le cerveau du conducteur ou l'effet de marche arrière quand tout semble s'enfoncer pour lui.
L'émotion monte plus on avance vers la fin du trajet, vers l'arrivée. L'arrivée qui est une fin ou autre chose ? ...
Tom Hardy est bouleversant et convaincant de bout en bout.
Pourquoi j'y suis allée : pour Tom Hardy et parce que l'affiche m'a attirée
New-York Melody de John Carney
"Gretta vient de se faire larguer à New-York par son musicien de boy friend. Ses valises prêtes et son billet de retour pour Londres en poche, elle décide de passer une dernière nuit à New York avec son meilleur pote. Ce dernier l'emmène dans un pub, la pousse sur scène et la force à chanter. Dans la salle un producteur s'adonne à sa plus dangereuse passion : l'alcool. Revenu de tout, du succès et de sa gloire passée, amer, rancunier, il a perdu le fil de sa vie,... Et soudain il entend cette voix, découvre cette grâce, ce talent brut et authentique... Une rencontre enchantée qui pourrait finir en chansons..."
Attention si vous pensez voir une vraie comédie romantique vous allez être déçus car finalement New York Melody est un "feel good movie" qui n'a pas grand chose de romantique. Pour la romance on repassera. L'histoire d'amour est à chercher plutôt du côté de la musique.
Et niveau comédie avec de la musique le film est plutôt réussi. Si on aime les mélodies et les chansons du film, c'est combo gagnant. Quelques moments magiques comme la réinterpréation de la première chanson avec les instruments imaginés qui s'ajoutent les uns aux autres dans l'oreille du producteur ou les tournages de rue.
J'ai été décue par la prestation de comédien d'Adam Levine (non mais Adam Levine avec une moustache et une barbe, n'importe quoi !) qui par contre chante toujours aussi bien. Il faut dire que son personnage est un peu cucul.
Keira Knightley est pleine d'assurance et pleine de peps, j'ai aimé son côté pipelette.
De la bonne humeur, de la musique sympa, des moments craquants, un Mark Ruffalo attendrissant mais ce n'est pas la comédie romantique de l'été à laquelle je m'attendais, un peu le sentiment de m'être fait avoir en sortant de la salle même si la conclusion est finalement inattendue est différente de ce qu'on voit d'habitude.
En bref, mon avis est partagé ! J'ai passé un bon moment mais sans plus.
Pourquoi j'y suis allée : j'adore les comédies romantiques, Keira Knightley, Mark Ruffalo et Adam Levine.