Marvin et la belle éducation, Le musée des merveilles, Simon et Théodore, Diane a les épaules, Carré 35 / Revue de films

Publié le 30 Novembre 2017

Marvin et la belle éducation, Le musée des merveilles, Simon et Théodore, Diane a les épaules, Carré 35 / Revue de films

Marvin ou la belle éducation de Anne Fontaine

 

"Martin Clément, né Marvin Bijou, a fui son petit village des Vosges, sa famille, l'intolérance et le rejet, les brimades de ses camarades... Au fil de ses rencontres, il découvre le théâtre, activité par laquelle passera son salut..."

 

L'enfance dans un milieu très modeste où la télé est le sixième membre très encombrant de la famille. Toujours difficile de supporter des scènes de harcèlement à l'école, parce qu'on a envie de malmener ces petites brutes mal éduquées...

Marvin Bijou grandit dans une famille qui l'ignore la plupart du temps. Ses parents sont rustres mais pas méchants. Ils reproduisent ce qu'ils connaissent, l'ouverture d'esprit n'est pas leur genre. La haine stupide se transmet et c'est bien le drame de beaucoup de maux de notre société. Il est un jeune ado qui se cherche et s'interroge sur son identité, un jeune garçon pas dans la moule, un jeune gay qui subit les outrages et les insultes. Il grandit seul en fait, enfermé dans son monde, un étranger dans sa famille, dans sa maison. La découverte du théâtre à l'école est une révélation. Marvin est soutenu pour la proviseure qui l'encourage et le suit.

A Paris, il rencontre notamment Abel, auteur et professeur de théâtre, qui va le guider et l'aider à prendre confiance en lui. "Etre qui on est passe parfois par s'arracher le coeur" lui dit-il et c'est exactement ça... Abel (formidable et encore une fois surprenant Vincent Macaigne) est bienveillant et un vrai mentor pour Marvin.

Même en compagnie de personnes qui l'acceptent et l'apprécient, Marvin semble toujours triste et n'arrive pas à se lâcher. Il mettra du temps à s'accepter et à accepter son passé pour le transcender sur scène. Il réussira à faire quelque chose de sa différence... pour enfin se réconcilier avec lui-même et avec sa famille ?

Un portrait sensible et touchant d'un jeune homme et artiste en devenir, j'ai beaucoup aimé...

J'ai lu le roman d'Edouard Louis dont s'est inspirée la réalisatrice et la mini polémique à ce sujet, ok on retrouve l'enfance en commun comme point de départ mais franchement je n'ai pas plus que ça pensé au roman durant le film. Pour moi ce sont deux oeuvres distinctes avec chacune leur intérêt...

Pourquoi j'y suis allée : pour le sujet et la réalisatrice

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Le musée des merveilles de Todd Haynes

 

"Sur deux époques distinctes, les parcours de Ben et Rose. Ben rêve du père qu'il n'a jamais connu, tandis que Rose, isolée par sa surdité, se passionne pour la carrière d'une mystérieuse actrice. Lorsque Ben découvre dans les affaires de sa mère l’indice qui pourrait le conduire à son père et que Rose apprend que son idole sera bientôt sur scène, les deux enfants se lancent dans une quête à la symétrie fascinante qui va les mener à New York."

Ben et Rose sont deux enfants en manque d'affection parentale à la recherche de leurs racines. Deux enfants, deux époques, deux âmes liées par une même quête et on imagine qu'il y a un lien malgré les années qui les séparent... Je ne vais rien raconter car même si beaucoup de choses importantes arrivent dès le début du film, c'est mieux d'arriver dans le film sans rien savoir de plus, un peu comme moi, j'y suis allée sans même avoir vu la bande annonce...

Le film est une ode à l'enfance, celle des enfants qui développent une imagination soit parce qu'ils sont sourds, soient parce qu'ils s'intéressent au monde qui les entoure, soient parce qu'ils sont seuls. Ces enfances et ces jeunesses passées dans les musées qui donnent le goût de l'aventure et le goût des merveilles, de la découverte... L'aventure qui fait rêver les enfants tout en leur faisant peur...

J'ai aimé ces gens qui hantent les musées qui se construisent des vies en lien avec leur passion.

Ici, un puzzle se met en place petit à petit et quand il s'assemble sous nos yeux c'est tout simplement merveilleux...

Une merveilleuse et belle histoire avec de la tristesse mais surtout de l'espoir et de la vie...

Un film à voir en famille (pas avec des tout petits mais à partir de 8-9 ans ça me semble correct...)

Pourquoi j'y suis allée : pour le sujet et le réalisateur

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Simon et Théodore de Mikael Buch

 

"Simon va bientôt devenir père. Mais comment ce jeune homme hors-normes pourrait-t-il s’occuper de son enfant s’il ne parvient pas à prendre soin de lui ? Sa rencontre avec Théodore, ado attachant et teigneux élevé par sa mère, va sérieusement bouleverser ses… incertitudes.
Le temps d’une nuit, tandis que l’épouse de Simon et la mère de Théodore font front commun, les deux insoumis se lancent dans une course folle… Vers l’acceptation de soi ?

Un duo d'acteurs qui marche bien, le petit et le grand, les deux sont en manque de "re-père". Pourtant Simon (Félix Moati qui a su saisir la complexité du personnage) a une femme qui l'aime et Théodore, une maman qui ferait tout pour lui (Audrey Lamy parfaite dans un rôle dramatique).
Ces deux là vont se retrouver coincés ensemble le temps d'une nuit, un concentré de vie et d'émotions. Ils sont à fleur de peau, pas pour les mêmes raisons. Et même si on  rigole, le film est grave parce que Simon est quand même bien atteint et ça ne se voit pas. Il est bouleversant quand il ne sait plus comment réagir aux situations qui le touchent...

Plein de belles petites histoires qui se télescopent. Il y a Simon et Théodore mais aussi Rivka et Edith, la rencontre magnifique de ces deux femmes que tout sépare. On peut aussi citer Edith et Marc pour le côté romance pas évidente au premier abord.

Un joli film grave et drôle à la fois, plein d'humanité simple...

Pourquoi j'y suis allée : pour l'histoire

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Diane a les épaules de Fabien Gorgeart

 

"Sans hésiter, Diane a accepté de porter l’enfant de Thomas et Jacques, ses meilleurs amis. C’est dans ces circonstances, pas vraiment idéales, qu’elle tombe amoureuse de Fabrizio."

Diane fait un geste incroyable pour ses meilleurs amis et pourtant on se dit qu'elle est un peu légère avec sa grossesse. L'impression qu'elle est dans le déni mais cette fois ce n'est dans le sens habituel ! Elle essaie de tout faire pour ne pas se focaliser sur sa grossesse, sur son ventre qui prend de plus en plus de place, pour ne pas s'attacher au bébé ? A chaque fois que le sujet est abordé elle botte en touche et finalement on ne saura pas vraiment ce qu'elle pense au fond si ce n'est qu'elle n'a jamais de doute sur qui sont les vrais parents du bébé.

Diane est pleine d'énergie, elle prend la vie comme elle vient et l'engagement ce n'est pas son truc ni en amour ni dans la vie professionnelle. Pourtant elle commence à s'attacher à Fabrizio tout en faisant tout pour ne pas le lui montrer et en même temps elle prend conscience que même si ce n'est pas son bébé c'est sérieux. Elle un peu chiante Diane en vérité mais très attachante !

Le vrai sujet du film ce n'est pas les mères porteuses même si ça pose pas mal de questions mais bien le parcours d'une femme qui se cherche en expérimentant tout ce qui lui tombe sous la main.

C'est drôle, Clotilde Hesme très à l'aise dans le registre comique, film sympathique avec sa petite dose d'émotion.

Pourquoi j'y suis allée : pour le sujet

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Carré 35 de Eric Caravaca

"Carré 35 est un lieu qui n’a jamais été nommé dans ma famille ; c’est là qu’est enterrée ma sœur aînée, morte à l’âge de trois ans. Cette sœur dont on ne m’a rien dit ou presque, et dont mes parents n’avaient curieusement gardé aucune photographie. C’est pour combler cette absence d’image que j’ai entrepris ce film. Croyant simplement dérouler le fil d’une vie oubliée, j’ai ouvert une porte dérobée sur un vécu que j’ignorais, sur cette mémoire inconsciente qui est en chacun de nous et qui fait ce que nous sommes.

 

Un documentaire qui se regarde comme un film à la différence que l'histoire est totalement vraie, sans améliorations, sans trucages.

Eric Caravaca fouille dans le passé de sa famille qui comme beaucoup de famille (toutes ?) cache un secret. Un secret bien enfoui qui aura marqué l'histoire de chacun des personnages qui se seront construits ou reconstruits, consciemment ou inconsciemment, autour de lui. Des parents qui perdent un enfant, des enfants qui ressentent une absence sur laquelle ils n'arrivent pas à mettre de mots, des adultes qui cherchent à comprendre...

Un secret familial qui se révèle à nous après une enquête aussi passionnante qu'un bon roman policier. Quelques scènes difficiles, qui ont été difficiles à tourner sûrement : une mère dans le déni et un fils qui cherche à faire sortir la vérité. Comment réussir à ne pas juger sa mère ? La limite est complexe...

Un film bouleversant qui à travers une histoire de famille, raconte une histoire de l'humanité, une petite histoire qui rejoint la grande...

Pourquoi j'y suis allée : la bande annonce m'avait interpellée

Rédigé par Carole Nipette

Publié dans #Avis cinéma-Revue de films

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