Une semaine de réflexion à la sortie de l'école
Publié le 26 Octobre 2012
Cela fait plus de 20 ans que je travaille et en 20 ans, hormis mon congé maternité forcé pour soucis, je n'ai jamais eu d'arrêt de travail aussi long qu'une semaine.
Et surtout jamais d'arrêt de travail depuis que je suis maman.
Je suis devenue une maman du mercredi depuis quelques années parce que le temps passe trop vite et que je ne me voyais pas ne pas m'occuper un minimum de mon enfant unique.
J'adore les mercredis, ces jours où tout est permis, où l'emploi du temps, rythmé par une activité sportive ou médicale laisse le champ libre à tellement d'explorations. Les quatre journées que je passe au travail sont parfois si intenses que je n'ai pas le sentiment de moins en faire.
Mais ce qui me manque cruellement et qui m'a encore plus sauté au visage durant cette semaine à la maison, même souffrante, c'est d'aller chercher plus souvent mon enfant à l'école.
C'est bizarre ce sentiment de ne pas se sentir du même monde que les mamans de 16h30. Je les envie quelque part et puis elles se connaissent toutes, j'arrive comme un cheveu sur la soupe. Une semaine en 5 ans d'école...
Une semaine durant laquelle j'ai récupéré ma petite bouille d'amour, vu ses yeux qui me cherchaient de loin, son sourire rassuré de me voir à la bonne place. Une semaine durant laquelle j'ai bu toutes ces paroles intarrissables, ce débit que rien n'arrête, ce sentiment tellement enfantin de vouloir tout raconter et tout partager tout de suite. J'écoute, je me concentre, je souris, je réagis et nous voilà déjà arrivées à la maison. Un mini voyage de quelques centaines de mètres dans la tête et les préoccupations de ma fille, ses petits bonheurs quotidiens, ses apprentissages.
C'est ça la sortie d'école, c'est partager un moment à nul autre pareil, c'est entrer encore plus dans l'intimité de son enfant, dans l'intimité qu'il a sans nous dans cette école de laquelle nous ne savons pas grand chose au final, à peine quelques bribes de tout ce qu'il s'y passe en une journée.
J'ai le sentiment d'avoir volé ces instants qui ne sont pas les miens d'habitude. Et ensuite, rentrer, goûter, réviser ou regarder les cahiers ensemble puis jouer, faire des activités inhabituelles, prendre le temps jusqu'au diner.
C'est évident que les soirs où je rentre du boulot, je suis moins disponible, tout s'enchaîne et à peine arrivée, je m'occupe de notre pitance ou d'organiser le lendemain s'il le faut. Et surtout ce n'est plus si spontané sauf nouvelle exceptionnelle. Nina ne se précipite pas pour me raconter, c'est moi qui dois poser la question. Sacrée différence !
J'aimerais tant être une maman de 16h30 moi aussi mais cela n'est même pas envisageable... et pourtant demain il sera trop tard...
C'est vrai, ça dure quoi les sorties d'école ? 8 ans, 9 ans ? Au collège on va encore chercher les enfants ? C'est quoi 8 ans dans une vie d'enfant qui n'est déjà pas si grande, rien...
Je sens que cette semaine de sortie d'école restera unique et ce sentiment de regret va mettre longtemps à me quitter... Dans trois ans il sera définitivement trop tard...