Mon cinéma de septembre / 2021

Publié le 30 Septembre 2021

Dune de Denis Villeneuve

L'empereur Shaddam IV maître de l'univers, établit une alliance avec les Harkonnen de la planète Geidi Prime pour éliminer la dynastie des Atréides, et leur chef, le duc Leto, de la planète Caladan. Il envoie les Atréides sur la planète Arrakis, peuplée par les Fremen, également appelée "Dune". Une gigantesque lutte pour le pouvoir commence autour de celle-ci...

J'ai lu et adoré Dune de Frank Herbert il y a plus de 30 ans, j'étais impatiente l'adaptation de Denis Villeneuve. 2h35 de cinéma grandiose à voir sur écran géant absolument ! 

Paul Atreides (Timothée Chalamet charismatique), jeune homme doué et brillant est voué à connaître un destin hors du commun. Il est très proche de sa mère qui l'a élevé selon les principes d'une société influente proche du pouvoir, les Bene Gesserit. Beaucoup de personnages dans l'histoire mais on n'est jamais perdu ni noyé par la complexité, c'est aussi une réussite de cette adaptation.
Le duc Leto, sa compagne Jessica et leur fils Paul ne semblent pas les bienvenus à Arrakis, pourtant ils arrivent avec de bonnes intentions contrairement à leurs prédécesseurs, les violents Harkonnen. Mais les Fremen, opprimés de longue date, ne font pas confiance aux nouveaux arrivants, il leur faudra du temps, l'auront-ils ?
Paul suscite très vite l'attention de tous. Il fait des rêves prémonitoires qui le perturbent tout en lui montrant sa voie. Il se découvre et petit à petit incarne ce qu'il est vraiment. J'ai beaucoup aimé cet aspect du film, tout le parcours initiatique de Paul guidé par sa mère. La ressemblance physique entre Timothée Chalamet et Rebecca Ferguson (on peut vraiment les croire mère et fils) renforce ce lien évident entre eux.

Les images réelles du désert magnifique (tourné en Jordanie) nous plongent dans une immersion "sablesque" totale. Le sable, l'élément principal de Dune, qui regorge de richesses comme de grands dangers est magnifié par la caméra.
Dune est un grand voyage épique, une aventure onirique, mystique et initiatique qui prend son temps pour raconter une belle histoire de transmission et de liberté.
J'espère que c'est le début d'une belle saga ! Vivement la suite !

Ride your wave de Masaaki Yuasa

Hinako, une jeune fille passionnée de surf, déménage dans une ville balnéaire dans laquelle elle passait son enfance.
Lors d'un incendie, elle est sauvée par un pompier nommé Minato. Ils tombent amoureux et ont des projets d'avenir. Hinako lui apprend à surfer...


J'arrête là le résumé parce que je ne savais rien du film, j'y suis allée pour l'affiche et pour voir un anime. La surprise a été totale et encore une fois je trouve tellement dommage qu'un résumé ou qu'une bande annonce nous dévoile une grande partie de l'histoire.
J'ai été emballée par le film, les dessins, les couleurs, les personnages et les thèmes. J'ai pleuré quelques fois.
Une magnifique histoire d'amour, l'envol d'une jeune fille qui quitte le nid familial et qui doit avancer sur son propre chemin et prendre sa vague.
On suit 4 jeunes qui cherchent leur voie où qui l'ont trouvée en résonance avec leurs histoires personnelles, passées ou présentes. Altruisme, sauvetage, donner du bonheur aux autres, les aider à se construire et pour Hinako, réapprendre à vivre par elle-même et pour elle-même.
Un mélange de réalité et de fantastique qui sert une belle, triste aussi, histoire qui m'a beaucoup émue.

 

Une histoire d'amour et de désir de Leyla Bouzid

Ahmed, 18 ans, français d’origine algérienne, a grandi en banlieue parisienne. Sur les bancs de la fac, il rencontre Farah, une jeune Tunisienne pleine d’énergie fraîchement débarquée à Paris. Tout en découvrant un corpus de littérature arabe sensuelle et érotique dont il ne soupçonnait pas l’existence, Ahmed tombe très amoureux de cette fille, et bien que littéralement submergé par le désir, il va tenter d’y résister.

Une très belle histoire d'amour et de jeunesse qui n'emprunte pas le schéma classique des rencontres amoureuses au cinéma.
Ahmed va a la fac, il a franchi le pas des études et de la vie en dehors du quartier. Ses amis d'enfance ne cessent de le harceler sur le sujet. Il est un peu le "traître".
Le film raconte très justement cette autre histoire, celle des origines et de l'intégration couplée à celle de la légitimité.
Ahmed doit faire face à son désir pour Farah et doit accepter qu'il est à sa place (totalement choisie) en fac littéraire parisienne.
Farah est nature, cash et à l'écoute d'elle même. Leur rencontre va troubler Ahmed, le faire douter, le chambouler totalement...
Pourra t'il dépasser ses peurs et ses doutes sur le plan amoureux tout en s'émancipant de ce qui le retient de vivre à fond ?
J'encourageais dans ma tête Ahmed, je lui disais de lâcher prise, de se faire confiance, de s'écouter !
Un très beau film subtil et attachant, une éducation sentimentale sous shots de poésie érotique arabe aux vers évocateurs...

La voix d’Aida de Jasmila Žbanić

Modeste prof d'anglais, Aida est interprète auprès des Casques Bleus, stationnés aux abords de Srebrenica. Leur camp est débordé : les habitants viennent y chercher refuge par milliers, terrorisés par l'arrivée imminente de l'armée serbe. Aida est bientôt gagnée par la certitude que le pire est inévitable. Elle décide alors de tout tenter pour sauver son mari et ses deux fils, coincés derrière les grilles du camp...
 
Tout au long du film, gros plans sur des visages comme des photographies, la caméra s'arrête sur des victimes de la guerre de Bosnie, des arrêts sur image glaçants.
Au début, la fuite, l'exode et des milliers d'habitants de Srebrenica qui se retrouvent pris entre les bouchers du général Mladic et les casques bleus impuissants face au drame qui se prépare.
 
On est en 1995, j’essaie de me souvenir. Des bribes me remontent, l'espoir s'éteint. C'est bien du génocide de Srebrenica dont le film retrace le fil. Notre fil à nous c'est Aida et sa voix qui traduit les rencontres, les ordres et contrordres, les non-dits, les manipulations, les mensonges, les fausses promesses... Aida qui parle et Aida qui crie, qui supplie pour sauver les siens, elle qui est protégée par son badge bleu.

Le film montre à quel point les casques bleus sont autant pris au piège que les civils, leur impuissance mais aussi leur abandon de la population. Pourtant on se dit que ça aurait pu être autrement si l'Otan avait tenu ses promesses...
Un film terrible qui nous renvoie à notre indifférence de l'époque, à la question de l'ingérence jusqu'à quel point, ce qu'on accepte... question si contemporaine avec la situation en Afghanistan pour ne citer qu'elle.

Des scènes bouleversantes et importantes dans ce film notamment sur l'après, la réparation comme on dit... et une belle scène de fête au milieu, un souvenir de jours heureux qui intervient comme une respiration bienvenue.
Terrible et déchirant, un film qui m'a remuée aussi parce qu'à l'époque je suivais ça de loin et que ce massacre ethnique organisé dont on a vu les images de charniers à la télé l'a été avec "notre" complicité occidentale... rien ne change, l'histoire se répète...

 

Tout s’est bien passé de François Ozon - Adaptation du roman d'Emmanuelle Bernheim.

André vient de faire un AVC.
Fantasque, aimant passionnément la vie mais diminué, il demande à sa fille Emmanuelle de l’aider à en finir. Avec l’aide de sa sœur Pascale, elle va devoir choisir : accepter la volonté de son père ou le convaincre de changer d’avis.


Quelles sont les répercussions sur l'entourage d’une décision très personnelle voire égoïste pour certain.e.s ? Comment en France on peut aider un proche à en finir ? Quels sont les risques légaux ?

Cette histoire vraie nous est contée sans pathos, simplement, sans jamais en faire trop, par François Ozon.
Une histoire de famille qui parle à tout le monde.
Colère, tristesse, espoir puis acceptation, Emmanuelle passe par toutes ces phases. Et puis ce père n'a pas toujours été à la hauteur, pourquoi l'aider ?
Tristesse mais comment ne pas comprendre André ? La France est en dessous de tout sur cette fin de vie qu'on devrait pouvoir choisir avant qu'on ne puisse plus.
Un film que j'ai beaucoup aimé, une belle complicité entre les sœurs (bon duo Sophie Marceau et Géraldine Pailhas) et un sujet au débat passionnant. J'avais un peu peur que ce soit "trop" sur le jeu d'André Dussolier après avoir vu la BA mais pas du tout au final, il est aussi touchant que énervant !

Serre moi fort de Mathieu Amalric

Ça semble être l’histoire d’une femme qui s’en va…
 
Je suis embêtée parce que je ne veux pas trop parler de l’histoire pour ne pas révéler tout ce qui s'est passé dans ma tête, déjà pendant les 30 premières minutes.
Je ne vais donc pas vraiment dire les thèmes abordés dans le film. Je ne le savais pas moi-même et heureusement sinon ça m’aurait gâché le plaisir. Cette petite phrase de résumé suffit amplement.

On part dans une direction et on ne sait pas où on va. Quand on a compris ce qui se passe, ce qu’on a vu avant prend une autre dimension et c’est fort tout autant que bouleversant.
C'est déroutant, ça demande un effort de concentration et de réflexion mais tout se met en place.
Que peut-on faire dans la vie en général pour s’en sortir, pour affronter des situations terribles, pour vivre sans souffrir, est-ce même possible ? La folie est-elle un remède pour accepter une évidence inacceptable ?
C’est un film qui demande à être décortiqué, dont j’ai envie de parler avec des personnes qui l’ont vu et dont il est difficile de parler sans spoiler les autres, comme le font les critiques ciné que je ne lis jamais avant d'aller voir les films.
Je ne sais pas si je vous donne envie avec ce que j’écris qui semble aussi énigmatique que l’est le film ! pourtant j’ai beaucoup aimé, le travail sur le son, le casting, le cheminement du récit, original, déconstruit et pour moi, Mathieu Amalric est totalement maître de son sujet.
Un film qui reste en tête…

 

Anais de Charline Bourgeois-Tacquet
 
Anaïs a trente ans et pas assez d’argent. Elle a un amoureux qu’elle n’est plus sûre d’aimer. Elle rencontre Daniel, à qui tout de suite elle plaît. Mais Daniel vit avec Émilie… qui plaît aussi à Anaïs. C’est l’histoire d’une jeune femme qui s'agite. Et c’est aussi l’histoire d’un grand désir.
 
 
Anaïs est fantasque, cash, sans filtres, impulsive, elle court tout le temps. Est-ce de l’égoïsme et après quoi court-elle ?
Elle vit au jour le jour, se saisissant de toutes les opportunités dans tous les domaines. Elle est obsédée par les grands espaces, les grands appartements, elle a peur d’étouffer.
Elle est tellement « trop » que tout le monde lui pardonne tout. Tout tourne autour d’elle. Ce qui compte c’est son envie du moment, peu importe sa situation familiale ou professionnelle, elle joue la débrouille et s’arrange avec la vérité.
Dans ce marivaudage à trois, Anaïs suit son instinct sans jamais revenir en arrière. Elle semble immature, et si c’était juste l’amour, le vrai, qui manquait à sa vie ?
Anaïs Demoustier est charmante et pétillante mais pour moi c’est Valeria Bruni-Tedeschi qui irradie l’écran. Elle est lumineuse, sublime, on ne voit qu’elle, elle explose de sensualité, c’est probablement pour ça qu’Anaïs craque !
J’ai passé un bon moment mais j’ai le sentiment de déjà-vu, un film agréable pas inoubliable.

Flag day de Sean Penn

John Vogel était un personnage hors norme. Enfant, sa fille Jennifer s’émerveillait de son magnétisme et de sa capacité à faire de la vie une grande aventure. Il lui a beaucoup appris sur l’amour et la joie, mais elle va découvrir sa vie secrète de braqueur de banques et faussaire. Tiré d’une histoire vraie, FLAG DAY est le portrait d’une jeune femme luttant pour guérir des blessures de son passé, tout en reconstruisant sa relation père-fille.

Le regard d'une fille sur son père avec ses yeux d'enfants puis avec ses yeux d'adulte qui se posent sur l'enfance passée. Ce qu'a vécu Jennifer est-il réel ? Ces moments magiques magnifiés par de belles images au ralenti sont-ils la réalité ? Ce père vénéré à la fois présent et longtemps absent, ce père qui se donne le beau rôle. Ce père baratineur qui pourtant garde son aura face à une mère paumée qui sombre dans l'alcool, justement à cause de lui...

Jennifer qui place de grands espoirs en lui mais qui va tomber de haut, ce qui la fera rebondir pour se reconstruire. Elle qui a cru que son amour inconditionnel pouvait le changer, elle va devoir se changer elle-même car sa vie s'est construite sur une relation biaisée.

Malgré ce beau sujet je suis sortie de la salle plus que mitigée. Je n'ai pas été emballée et surtout une grande partie du film se passe pendant l'adolescence de Jennifer et son frère. Elle doit avoir près de 18 ans et lui 15. Or ce sont les deux enfants de Sean Penn qui jouent ces rôles et ils avaient pas loin de la trentaine au moment du tournage et ça se voit tellement qu'ils sont adultes. J'ai trouvé ça tellement ridicule que ça m'a vraiment gâché la vision, je n'y croyais pas...

L’origine du monde de Laurent Lafitte
 
Jean-Louis réalise en rentrant chez lui que son coeur s'est arrêté. Plus un seul battement dans sa poitrine, aucun pouls, rien. Pourtant, il est conscient, il parle, se déplace. Est-il encore vivant ? Est-il déjà mort ?
 
Jean-Louis est un clown triste, victime d'un mal-être inexpliqué, il a perdu le sel de la vie.
C'est une belle métaphore que ce cœur qui ne bat plus.
Le film explore la relation à la mère, toujours cette vieille histoire qui se répète encore et encore ! Cette relation qui nous construit ou pas.
Drôle et politiquement incorrect au début ça part en vrille avec la mission de la prise de photo comme un soufflé qui retombe.
Mes moments préférés sont ceux dans laquelle se trouve la géniale Nicole Garcia hilarante en gourou coach.
Avis mitigé pour moi malgré un casting 4 étoiles et quelques rires.

Rédigé par Carole Nipette

Publié dans #Avis cinéma-Revue de films

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T
Dasola et moi avons enfin vu Dune (première partie) hier. Mais en DVD, pas au cinéma... <br /> On s'est déplacé pour aller le voir ce samedi après-midi, à l'une des deux séances programmées dans la semaine, dans un cinéma "art et essais" du Quartier Latin... Quand nous sommes arrivés, il y avait déjà une queue impressionnante. On a attendu stoïquement sous la pluie... pour au final ne voir rentrer que ceux qui avaient "réservé sur internet" (?). Donc, repli vers Gibert... où le DVD ne semblait pas disponible ("j'en ai eu... j'en ai plus!"), et au final j'ai été l'acheter dans une Fn*c où dasola l'avait repéré à 10 euros. <br /> C'est sûr, on ira voir Dune 2ème partie au cinéma... mais pas aujourd'hui! Et, pour le moment, ça a bien l'aire d'encore être disponible en salle... <br /> Ah hein pardon? Oui, j'allais oublier. Qu'ai-je pensé du film? Très beau visuellement. J'ai adoré les "orniptères" au vol d'insectes (libellules?). Timothée Chalamet fait vraiment bien jeunot (alors qu'il était nettement plus vieux que l'âge du rôle). J'ai été un peu désarçonné par le personnage de Liet Kynes... mais je suppose que c'est l'époque qui veut ça (et deux "quotas" remplis d'un coup, youpi!). A l'époque, j'avais (et apprécié, pour ma part) le film de David Lynch (et même la BD qui en avait été tirée), son traitement était différent, plus "space opéra", Mons "dur" et réaliste... <br /> (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
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C
J'avais apprécié l'adaptation de Lynch aussi... Celle de Villeneuve est plus fidèle aux livres... en tout cas si vous pouvez aller voir le 2 dans une belle et grande salle ça vaut le coup, c'est sublime... difficile d'aller au cinéma le week-end à Paris sans avoir réservé... sauf aux premières séances du matin...
W
On a repris le ciné le mois dernier, on a vu Free Guy et Dune ;-)
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C
C'est pas mal ! deux films que j'ai aimé !
S
j'ai du mal à reprendre les habitudes d'aller au ciné, il y en a quelques uns qui me font bien envie !
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C
C'est l'habitude que j'ai reprise le plus facilement !
G
J'ai très envie d'aller voir Dune<br /> si il passe encore lors des vacances scolaires on ira sans doute :)
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C
oh à mon avis il jouera encore !
M
J'ai très envie de voir Dune et aussi Ride your wave que je voudrais voir avec la Miss
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C
les deux je les beaucoup aimé chacun à leur façon !