Mon cinéma de juin 2022

Publié le 5 Juillet 2022

Elvis de Baz Luhrmann

La vie et l'œuvre musicale d'Elvis Presley à travers le prisme de ses rapports complexes avec son mystérieux manager, le colonel Tom Parker. Le film explore leurs relations sur une vingtaine d'années, de l'ascension du chanteur à son statut de star inégalé, sur fond de bouleversements culturels et de la découverte par l'Amérique de la fin de l'innocence.

2h39 de folie ! J’ai adoré cet Elvis et j’aurais aimé voir un second film plus centré sur lui que sur ses rapports avec Parker. Sa vie est tellement dense qu’il aurait fallu des heures supplémentaires.
Un film musical qui fait du bien malgré la tristesse de la fin que l’on connaît.
La jeunesse d’Elvis dans l’Amérique raciste des années 50, ses racines musicales à l’Eglise, Beale Street, j’ai kiffé cette première partie de la naissance d’une idole. Elvis respire et vit la musique par tous les pores de sa peau. Il est possédé dans le bon sens du terme.
Ses premières scènes, l’attrait exercé sur les filles, son ascension fulgurante dans l’Amérique puritaine, ça m’a donné envie de l’avoir connu dans son époque.
Le Colonel Parker révèle Elvis mais ne respecte ni ses choix ni ses envies, un être abject. Je n’ai pas trop aimé l’interprétation qu’en fait Tom Hanks, trop dans le démonstratif physique de l’escroc, pas assez subtil pour moi. C’est mon seul bémol sur le film.
La mise en scène énergique et énervée de Baz Luhrmann reflète bien l’énergie du King sur scène. Je n’ai pas vu passer les 2h39 de ce film très dense !
Austin Butler est impressionnant, j’ai adoré sa façon d’incarner Elvis. Il est dément !

Les goûts et les couleurs de Michel Leclerc
 
Marcia, jeune chanteuse passionnée, enregistre un album avec son idole Daredjane, icône rock des années 70, qui disparait soudainement. Pour sortir leur album, elle doit convaincre l’ayant-droit de Daredjane, Anthony, placier sur le marché d’une petite ville, qui n’a jamais aimé sa lointaine parente et encore moins sa musique.
 
Une chanteuse oubliée reprend goût à la chanson le temps de faire un album avec Marcia, chanteuse et fan. Qui était-elle vraiment ? Il y a ce qu’on raconte dans les chansons et la réalité.
Une bonne idée de mise en scène pour nous faire découvrir la vie et les chansons et la carrière de Daredjane à travers les écoutes de Marcia et le regard neuf d'Anthony.
Anthony la tornade (Felix moati très bon dans un registre inhabituel) et Marcia pas de compromis (Rebecca Marder pétillante, en deux films -La jeune fille qui va bien- je l’adore déjà totalement), deux mondes différents qui s’affrontent ou s’entendent, toujours la lutte des classes en filigrane dans les films de Leclerc qui distille des idées sociales et politiques. Leur relation est-elle possible, la musique peut-elle les réunir ou les désunir ? 
Le pouvoir de la musique et la fascination qu’on éprouve, que ce soit Marcia pour Daredjane (Judith Chemla excellente comme d'habitude) ou Anthony pour Marcia…
Un film qui offre de très beaux personnages bien construits se débattant avec des enjeux qui parfois les dépassent.
Un film musical et romantique très réussi qui raconte aussi le fonctionnement de l’industrie de la musique, une réflexion intéressante sur la popularité, la façon d’adapter une œuvre pour plaire au plus grand nombre, l'utilisation de l'art dans la ville...
J’ai beaucoup aimé, un feel good musical et touchant.

I’m your man de Maria Shrader
 
Alma, brillante scientifique, se révèle être une parfaite candidate pour se prêter à une expérience : pendant trois semaines, elle doit vivre avec Tom, un robot à l’apparence humaine parfaite, spécialement programmé pour correspondre à sa définition de l’homme idéal. Son existence ne doit servir qu’un seul but : rendre Alma heureuse.
 
Une expérience pour la science qui renvoie Alma à son statut de femme seule, elle se remet difficilement d’une rupture.
Malgré son physique avenant (pour moi en tout cas !) Tom énerve car ses manières et son phrasé sont trop parfaits. Alma, réticente, ne lui laisse aucune chance. Il ne ressent aucune émotion ni sensation, comment est-ce possible d’avoir une relation « normale » ?
Alma qui a programmé l’IA de Tom avec ses propres goûts va aller de surprises en surprises quand cela va se matérialiser. L’humour est bien présent dans le film.
Le film pose les questions habituelles sur le sujet : qui est le plus humain ? Peut-on mal traiter les robots sous prétexte qu’ils ne ressentent rien ? Leur reprocher de ne pas avoir d’humanité alors que ce sont les humains qui les ont créés…
J’adore me triturer le cerveau sur ces questions, les ressentis, les émotions, l’intelligence artificielle, l’illusion de la normalité…
Et peut-on devenir plus humain au contact des robots ? Alma va devoir s’ouvrir et digérer ses traumas, sa carapace se fissure.
Tom est vraiment troublant mais combien de temps peut durer ce genre d’illusion ?
Un film dans le registre romance et drame psychologique. J’ai bien aimé pour tout ce qu’il questionne et les interprètes sont convaincants.

Decision to leave de Park Chan-Wook
 
Hae-Joon, détective chevronné, enquête sur la mort suspecte d’un homme survenue au sommet d’une montagne. Bientôt, il commence à soupçonner Sore, la femme du défunt, tout en étant déstabilisé par son attirance pour elle.

Un mise en scène surréaliste et artistique, l'image est magnifique.
Une sorte de jeu s'instaure entre le policier et sa suspecte. Pour les besoins de l’enquête, Hae-Joon épie Sore et s'immisce dans son intimité au propre et au figuré. On y est avec lui, on entre presque dans l'image grâce aux effets du réalisateur.
Sore devient une obsession platonique et il n'a pas de mal à passer du côté oscur comme s'il ne demandait qu'à se laisser aller à sa vraie nature. Elle le réveille, lui fait ressentir. A moins qu'il ne soit sous emprise psychologique.
Sore très observatrice, semble avoir toujours un coup d'avance. Mystérieuse mais on ne saura pas grand chose d'elle. Est-elle manipulatrice, grande stratège ou complètement paumée ?
Une tragédie romantique dans laquelle les actes d'amour sont magnifiés par la mise en scène.
J'ai trouvé la fin absolument sublime, pourtant je ne suis pas totalement convaincue par le film. J'espérais vibrer un peu plus après le choc Mademoiselle.

Compétition officielle de Mariano Cohn et Gastón Duprat
 
Un milliardaire de 80 ans décide de faire un film pour laisser une empreinte dans l'Histoire. Il engage alors les meilleurs : la célèbre cinéaste Lola Cuevas, la star d'Hollywood Félix Rivero et le comédien de théâtre Iván Torres. Mais si leur talent est grand… leur ego l’est encore plus !
 
Félix et Iván ont deux approches totalement opposées de leur métier : l’un est instinctif tandis que l’autre analyse et prépare longuement ses rôles. Ils se détestent cordialement mais face à Lola, ils vont devoir jouer un autre rôle en surface et faire semblant de s’apprécier tout en gagnant les faveurs de cette réalisatrice autoritaire et perfectionniste qui ne les laisse pas indifférents. La compétition commence…
Le film est une satire du milieu du cinéma dans tous ses aspects, interprétation, réalisation, méthodes de travail, besoin de reconnaissance, considération du public…
J’ai trouvé intéressant que le film raconte la préparation d’un film plutôt que son tournage, le processus de création. Elle permet ici de mieux cerner les protagonistes. Lola avec ses méthodes peu conventionnelles, fait sortir les acteurs de leurs zones de confort en réussissant à obtenir le meilleur d’eux-mêmes. Mais leur rivalité ne fait que s’accroître. Deux hommes adultes qui réagissent en gamins capricieux et gâtés. Des petites piques ne cessent d’émailler leurs échanges.
A travers la star Félix on voit les dérives d’un milieu hypocrite, il fait des publicités qui ne correspondent en rien à sa vie, il joue les divas, se vante sans arrêt… tandis que Iván joue l’irréprochable "je ne mange pas de ce pain là" mais n’arrive pas à masquer sa jalousie. Le film réserve quelques surprises en montrant leur immense talent d’acting.
Quel bonheur Penelope Cruz, quelle actrice, je pourrais dire la même chose d’Antonio Banderas au masculin dans ce film. Oscar Martinez est très bien aussi dans son rôle de comédien aigri par ses principes.
Un film drôle et cynique servi par de grands interprètes, je n’ai pas boudé mon plaisir !

La chance sourit à Madame Nikuko de Ayamu Watanabe
 

Nikuko est une mère célibataire bien en chair et fière de l'être, tout en désir et joie de vivre - un véritable outrage à la culture patriarcale japonaise ! Elle aime bien manger, plaisanter, et a un faible pour des hommes qui n’en valent pas toujours la peine. Après avoir ballotté sa fille Kikurin la moitié de sa vie, elle s’installe dans un petit village de pêcheurs et trouve un travail dans un restaurant traditionnel.
 
Nikuko n’est pas un personnage que l’on voit habituellement dans le cinéma japonais. Elle est obèse, s’habille comme une gamine, exubérante, encombrante et bonne vivante. Kikurin ne veut surtout pas lui ressembler et elle en a parfois honte devant ses amies.
La vie de Nikuko, racontée par sa fille, n’a pas toujours été rose. Elle en a bavé avant de s’installer dans ce petit village de pêcheurs qui vit au rythme des saisons.
Kikurin à l’entrée de l’adolescence a des sentiments ambivalents pour sa mère mais c’est un regard tendre et compatissant qu’elle pose sur celle qui l’a élevée malgré les difficultés d'être mère célibataire.
Kikurin a un regard très lucide sur Nikuko mais aussi sur les comportements de ses camarades de classe qu’elle observe de loin en évitant de se mouiller.
Elle lit beaucoup et adore la viande grillée. Ce film donne faim tellement les scènes de nourriture sont réalistes, il ne manquait que l’odeur !
Kikurin est dans un monde entre imaginaire et réel, elle a un rapport spécial avec les animaux qui croisent son chemin.
Pas mal d’humour dans ce film un peu foutraque qui dégage beaucoup de tendresse et de poésie, une belle relation mère-fille, la famille qu’on se crée, le regard sur soi et celui des autres, le corps des femmes. J’ai bien aimé et été très émue à la fin…

Coupez de Michel Hazavanicius
 
Un tournage de film de zombies dans un bâtiment désaffecté. Entre techniciens blasés et acteurs pas vraiment concernés, seul le réalisateur semble investi de l’énergie nécessaire pour donner vie à un énième film d'horreur à petit budget. L’irruption d’authentiques morts-vivants va perturber le tournage…
 
10 ans après tout le monde je suis allée voir ce film dont le premier teaser avait été repoussoir pour moi !
Je n’ai pas regretté, une comédie française aussi réjouissante, ça faisait longtemps.
Je n’ai pas vu l’original japonais donc pas de comparaison, ce que je sais c’est que l’exercice de remake n’est jamais évident, le film est réussi c’est ce qui compte. Sur le thème des zombies qui n’est pas un genre très français.
Je n’ai été spoilée de rien et tant mieux (heureusement que je n’avais pas vu les autres teasers, une vraie virginité pour cette séance !), je savais juste que des gens partaient dans les premières 30 mn et que ça valait le coup de rester.
En effet, impossible de raconter quoi que ce soit sur ce qui se passe après mais ça vaut vraiment le coup !
La surprise est totale. Les performances sont géniales. Je ne peux pas partager toutes mes réflexions sans spoiler ce qui fait le sel du film mais l’idée est savoureuse.
Un hommage au cinéma par le biais d’un tournage de film, les méthodes de tournage et d’acting, l’opposition entre classicisme et innovation et qui s’intéresse aussi aux nouveaux moyens de diffusion du cinéma. Un tournage qui va servir de révélation et de remise en question pour son réalisateur.
Un retour en grande forme pour Michel Hazavanicius.

Clara Sola de Nathalie Alvarez Mesen
 
Dans un village perdu au Costa Rica, Clara, une femme souffrant d’un handicap physique, vit sous l’emprise de sa mère qui la considère comme une émanation de la Sainte Vierge. À quarante ans, elle tente de se libérer des conventions religieuses et sociales oppressant son corps et son existence.

Clara est un objet de culte, elle n’a pas de vie propre, elle est dépendante. On ne sait jamais si elle a toute sa tête mais une chose est sûre, elle veut disposer de tout son corps. Au grand dam de sa mère car ce n’est pas compatible avec son statut religieux.
Alors Clara essaie par tous les moyens de vivre son désir sexuel. On sent son besoin de contact physique et c’est avec la nature qu’elle l’assouvit. Elle y trouve réconfort, sérénité, bonheur. Il y a des scènes magiques pleines de poésie quand Clara s’allonge par terre pour humer, sentir, toucher les éléments naturels. Elle semble communiquer avec les plantes et les animaux, elle les considère comme des êtres à part entière. Le travail sur le son est incroyable. Du silence dans lequel il y a beaucoup à écouter. Une connexion au divin.
L’arrivée de Santiago, un jeune homme venu aider à la ferme, va accélérer son besoin de plaisir sexuel et celui de se sentir exister en tant que femme à part entière.
Un beau film sur l’émancipation d’une femme dans la mouvance du réalisme magique de la culture latino-américaine. Le film montre une belle figure féminine qui veut échapper à l’oppression du puritanisme ambiant. Un carcan dont elle doit se libérer avant de pouvoir vivre pour et par elle-même. C’est presque une expérience immersive dans la peau de Clara que l’on vit en regardant ce film.

 

La ruche de Blerta Basholli
 
Le mari de Fahrije est porté disparu depuis la guerre du Kosovo. Outre ce deuil, sa famille est également confrontée à d’importantes difficultés financières. Pour pouvoir subvenir à leurs besoins, Fahrije a lancé une petite entreprise agricole. Mais, dans le village traditionnel patriarcal où elle habite, son ambition et ses initiatives pour évoluer avec d’autres femmes ne sont pas vues d’un bon œil. Fahrije lutte non seulement pour faire vivre sa famille mais également contre une communauté hostile, qui cherche à la faire échouer.
 
Film inspiré d'une histoire vraie. Fharije se démène pour faire vivre sa famille, elle va prendre sa destinée en main en apprenant à conduire pour être indépendante et monter son activité. Elle tente de sortir d’un carcan masculin, malgré l’absence du mari, elle reste encadrée par son beau-père et les hommes de son village dont on se demande bien de quoi ils se mêlent.
Toutes ces femmes en deuil ou dans l'attente sont dépendantes de leurs belles-familles qui refusent leur émancipation. Double peine...
Incompréhension qu’on ne les laisse pas s’en sortir par elles-mêmes, une population qui ostracise les femmes dont les maris ont disparus.
Heureusement il y a une solidarité féminine et un des beaux aspects du film est aussi de voir le regard du beau-père changer.
Ici c'est un des nombreux massacres de la guerre du Kosovo celui de Krusha e Madhe, qui raconte tous les massacres de toutes les guerres, les disparitions, l’attente, la recherche, l’espoir, la résignation ou pas… Le film commence d'ailleurs par Fahrije qui tente d'identifier des cadavres déterrés...
Un beau portrait de femme qui raconte la condition féminine au Kosovo et les dommages collatéraux, des années plus tard, de cette guerre qui a détruit tant de familles. Un premier film convaincant et émouvant.

Petite fleur de Santiago Mitre
 
Le couple, l’amour et la vie de famille sont de bien belles aventures que vivent José et Lucie. Jusqu’au jour où l’ennui s’installe. Mais José vient me voir, moi, Jean-Claude, leur voisin. Ensemble, nous lançons une nouvelle thérapie. Trinquer, danser et jouer au meurtrier tous les jeudis : la nouvelle recette du bonheur !
 
Les premières scènes de parentalité sont savoureuses, très réalistes. Lucie ne s’épanouit pas dans son rôle de mère au foyer, sa fille le lui rend bien en pleurant non stop, elle reprend le boulot tandis que José perd le sien. Les rôles s’inversent, José devient père au foyer et développe une relation trop chou avec sa fille, bébé observatrice et silencieuse. Un bébé qui devient une autre personne avec son père.
José va rencontrer son voisin, Jean-Claude, un dingue de jazz, avec lequel il va développer un lien étrange.
José est un étranger, qui parle mal la langue, il est isolé en dehors de sa famille, il traine son air las et triste. Il semble ne pas vivre réellement ce qui lui arrive dans la vie. Ce sont peut-être ses émotions que Lucie voudrait réveiller en allant voir un thérapeute pas conventionnel, très gourou sur les bords.
Rien ne va plus ou au contraire tout va aller mieux ? La routine est-elle le ciment d’un couple et de la vie ou ce qui fait tout foirer ?
Un film qui tend vers le fantastique dont j’ai adoré l’humour mordant et caustique. J’étais curieuse de voir cette incursion française de Santiago Mitre. Les prestations sont absolument géniales. Vimala Pons toujours incroyable au cinéma, Melvil Poupaud qui rattrape x1000 son rôle dans Frère et Sœur (voir mon feed) et l’argentin Daniel Hendler stoïque en toutes situations. Sans oublier Sergi Lopez en gourou auquel on a vraiment envie de tordre le cou.
Un film intrigant avec de très beaux moments dont le propos peut-être confus mais il faut se laisser porter par le côté absurde sans vouloir tout expliquer.
A retenir aussi l’envie d’écouter Petite fleur, le standard de Sidney Bechet et surtout la version Benjamin Biolay.

Incroyable mais vrai de Quentin Dupieux
 
Alain et Marie emménagent dans un pavillon. Une trappe située dans la cave va bouleverser leur existence.
 
Deux événements parallèles qui arrivent à deux couples d’amis. D’un côté Alain et Marie, de l’autre Gérard et Jeanne.
Alain, bonne pâte, navigue entre sa femme Marie qui pète un cable et Gérard son patron et ami qui n’est pas en reste. Je ne raconte rien pour laisser la surprise. Les quatre nous offrent de joyeux moments de comédie. Une scène mémorable au Japon.
Il faut du temps pour que le cerveau intègre cette histoire incroyable mais vraie que l’on apprend au début. Comme les acheteurs de la maison, j’ai été déboussolée, j’essayais de faire des maths en même temps que je regardais, fiasco total !
Quentin Dupieux joue avec le temps dans sa mise en scène et le temps qui se joue de nous.
Entre comédie fantastique et chronique sociale, le film est une réflexion sur les obsessions de notre époque, l’insatisfaction même quand ça va bien, l’image extérieure qu’on renvoie, la difficulté de voir son corps changer, l’injonction de performance permanente… Un conte existentiel et surréaliste.
Un film un peu plus "normé" que ses précédents sur la construction de l’histoire mais toujours aussi barré dans la proposition.
J’ai un peu moins aimé que d’habitude mais les messages sont intéressants et traités d’une façon plus originale que d’autres films sur le sujet.
Vivement le prochain car j'attends toujours mon Dupieux avec envie !

Sweat de Magnus Von Horn
 
Sylwia est belle, sportive, énergique. Elle est la coach sportive du moment. Avec 600 000 abonnés, elle est influenceuse et courtisée par les marques. Mais derrière le succès virtuel, la solitude, bien réelle, ne se partage avec personne…
 
Sylwia s’astreint à une discipline de fer pour rester au top. Elle met en scène toute sa vie ou presque, son job d’influenceuse fitness lui prend du temps entre ses démonstrations et la promotion des marques.
Mais l’amour des fans ne suffit pas, il y a un contraste entre sa vie sur les réseaux et sa vie privée seule chez elle avec son chien. Elle a un semblant de vie sociale dans les soirées branchées. Sylwia est lucide sur son statut éphémère et se lâche parfois en live sur ses états d’âme, la difficulté d’être toujours au top, le besoin d’être aimée…
On comprendra plus tard que dans sa famille il y a un sujet mère-fille conséquent.
Elle veut de l’amour mais ne laisse pas entrer les gens dans sa vie et se comporte souvent comme une enfant gâtée. Malgré ses craquages, elle donne l’image de quelqu’un de résigné par son statut alors que personne ne la force, fascinant…
Le film veut montrer la personne derrière l’influenceuse, l’envers du décor, questionne sur l’exposition de notre vie, mais quelle est la finalité ? Le vernis craque mais rien ne change…
Un film pas désagréable à regarder mais un peu vain en ce qui me concerne. Et une histoire de stalker qui tombe à plat…
 

Entre la vie et la mort de Giordano Gederlini
 
Leo Castaneda est espagnol, il vit à Bruxelles, où il conduit les métros de la ligne 6. Un soir, un jeune homme se jette sous son train…

On assiste à une scène de suicide dans le métro belge. Scène banale du quotidien ?
On va vite comprendre que les apparences sont trompeuses. Que s'est-il vraiment passé et que cache ce conducteur espagnol taiseux ? Qui est-il, d'où vient-il ? (Non ce n'est pas Goldorak).
Une première partie pas trop mal, j’ai bien aimé le postulat de départ puis ça devient très moyen. Entre effets de mise en scène trop appuyés et impression d'amateurisme parfois, je me suis peu à peu désintéressée du film.
Mais il y a le grand Antonio de la Torre, le seul intérêt de ce polar qui ne m'a pas emballée. Il tire son jeu au milieu des autres.

Rédigé par Carole Nipette

Publié dans #Avis cinéma-Revue de films

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D
Bonjour Carole Nipette, à part Destination to leave qui ne m'a pas trop plu sauf la fin qui est très belle, je n'ai vu aucun des films que tu chroniques. Je n'ai pas été tentée; Bonne journée.
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C
ça arrive !
G
J'ai adoré coupez !<br /> je l ai vu en avant première et grosse découverte !<br /> Ce mois ci je pense aller voir Thor<br /> Elvis j ai peur que ça soit trop long pour moi...
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C
Thor me tente sans plus, je le verrais en vod !
M
Il y a beaucoup de films que je voudrais voir dans ceux que tu as vus !
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W
J'aurais bien aimé voir Elvis et La chance sourit à Madame Nikuko...merci pour ton avis sur ces films !
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