Mon cinéma de mai 2021

Publié le 5 Juin 2021

Mon cinéma de mai 2021

Quelle émotion ! Le retour de mes chroniques cinéma mensuelles absentes depuis le mois d'octobre 2020. Un petit mois forcément, il a commencé le 19 mai et beaucoup de travail avec cette reprise à fond les ballons. Je ferais mieux en juin !

Adieu les cons d'Albert Dupontel

Mon premier film est celui qui était prévu sur mon agenda juste avant la fermeture des salles mais terrassée par le covid j'avais déclaré forfait en octobre dernier.

Lorsque Suze Trappet (Virginie Efira excellente as usual) apprend qu'elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l'enfant qu'elle a été forcée d'abandonner quand elle avait 15 ans. Dans sa quête, elle va croiser JB, un informaticien de génie et M.Blin un archiviste aveugle...

Beaucoup de sujets de société bien actuels comme le burn out au travail, les violences policières et même l'accouchement sous X dont on parle beaucoup en ce moment avec la démocratisation des tests ADN. On suit un trio attachant, bancal mais déterminé.
Évidemment on peut dire que la société dépeinte dans le film est exagérée mais j'ai pris l'histoire comme une fable et peu importe que ce soit trop manichéen parfois, la chronique sociale est réaliste.
Ce que j'ai préféré dans ce film c'est l'émotion qui se dégage petit à petit jusqu'au final qui m'a retournée. Ça vient sans prévenir par petites touches et c'est aussi là tout le talent d'Albert Dupontel qui fait mouche avec l'histoire qu'il raconte, la mise en scène et son interprétation du rôle tout en douceur.
Un mix de burlesque, de tendresse, de poésie, de magie, de cruauté et surtout d'amour...
J'adore quand un film me cueille sans que je m'y attende.

Mandibules de Quentin Dupieux

Manu dort sur la plage. On lui propose une mission payée 500 francs : récupérer une valise chez un nommé Michel Michel et la livrer à quelqu'un. Il vole alors une Mercedes et embarque son meilleur ami Jean-Gab. Mais, à peine partis, les deux pieds nickelés découvrent quelque chose d’insolite dans le coffre…

Au cas où comme moi, qui n'avait rien lu ni vu aucune image, vous ne savez pas ce qu’il y a dans le coffre, je laisse la surprise !
Fan de Quentin Dupieux et de son humour absurde et décalé, le mot est faible, je me suis précipitée sur le film, facile à caser dans un emploi du temps surchargé, il dure 1h17 !
Rien que de voir Grégoire Ludig et David Marsais je me marre. Ils jouent un binôme de potes totalement débile mais attachant. Avec le contenu du coffre c'est carrément un trio déjanté et "portnawak" qui évolue sous nos yeux qu'on frotte pour être sûr que ce qu'on voit à l'écran existe bel et bien.
Quand Manu tombe sur une ancienne copine, ils squattent chez elle et sa bande et alors là ça part totalement en vrille. Il y Agnès la silencieuse qui hurle quand elle parle, Adèle Exarchopoulos carrément à contre-emploi et un petit malaise s'installe mais je pense que c'est totalement voulu. Ça n’a pas dû être évident de parler en hurlant tout le temps, chapeau pour la performance.

On se demande tout le temps si Manu et Jean-Gab sont vraiment aussi stupides qu'ils en ont l'air mais leur bêtise n'est pas forcément un frein !
L'impression parfois d'être dans un sketch du Palmashow, c'est mon bémol sur le film.
Ce n'est pas le meilleur Quentin Dupieux pour moi mais j'ai une vraie tendresse pour le réalisateur et son univers et encore une fois il surprend. A chaque film il trouve une idée dingue.
J'ai passé un bon moment et j'ai adoré la fin, trop chou.

Sons of Philadephia de Jérémie Guez

Philadelphie. Il y a trente ans, la famille de Michael a recueilli Peter à la mort de son père, dans des circonstances opaques. Aujourd’hui, Peter et Michael sont deux petits malfrats aux tempéraments opposés. L’un est aussi violent et exubérant que l’autre est taciturne. Quand Michael est désigné comme « gênant » par la mafia italienne, le passé trouble de la famille ressurgit…

Je remercie Jérémie Guez d'avoir réuni à l'écran ces deux bombasses et géniaux acteurs que sont Matthias Schoenaerts et Joel Kinnaman. Un casting 👌

A Philadelphie les italiens et les irlandais se partagent la ville avec des tensions qui s'amplifient au fur et à mesure que Michael veut plus gros. Il se prend pour un surhomme et ne réalise pas qu'il s'attaque à plus fort que lui. Il devient de plus en plus odieux et pourri. Son cousin Peter, souvent là pour lui sauver la mise est régi par un code de loyauté familiale qui s'effrite quand il remet en question son passé. Le film oscille entre présent et quelques jolies scènes flash-back sur l'enfance ravagée de Peter.
Très vite on s'attache à lui et on a envie qu'il envoie balader ce cousin encombrant et sans empathie.

Mais rien n'est simple. Jusqu'à quand pourra t'il excuser les actes de Michael ? Jusqu'à quand pourra t'il fermer les yeux et supporter ? Michael pourrait perdre son territoire mais comment se laisser faire et abandonner tout ce qui a été construit par sa famille depuis des lustres ?
A travers la relation entre les deux hommes, le réalisateur prends le pouls d'une ville : une peinture sociale entre business et pauvreté, beaux quartiers et zones.
On assiste à la décadence d'un roi et à la naissance d'un homme.
Scénario un peu déjà vu mais ça n'empêche pas que j'ai beaucoup aimé ce film dur et sensible, réalisé sans fioritures inutiles, se concentrant sur les personnages et leur évolution. Mention spéciale sur une scène d'échanges de regards entre Peter et Grace la sœur d'un ami, sans paroles, sublime.

Slalom de Charlène Favier

Lyz, 15 ans, vient d'intégrer la section ski-études du lycée de Bourg-Saint-Maurice. Fred, son nouvel entraîneur et ancien champion, remarque immédiatement son talent et décide de tout miser sur elle. Sous la houlette de Fred, Lyz ne tarde pas à enchaîner les victoires, mais commence à tomber sous l'emprise absolue de son entraîneur...

A 15 ans on peut être facilement impressionnable surtout quand on a la pression en faisant face à un entrainement sportif exigeant. Une relation complexe s'installe entre Liz et son entraineur Fred entre sadisme, attraction, séduction et admiration. Elle veut lui plaire, ne pas le décevoir. Il est peut-être aussi l'image de l'autorité paternelle dont elle est privée. Sa mère est là mais très prise par son travail, elle s'intéresse de loin à la carrière de sa fille. Lise a besoin d'attentions et c'est avec Fred qu'elle en trouve, il est présent, il supporte, il encourage et ça paye. Il prend de plus en plus d'importance dans la vie et le cerveau de la jeune fille. Et le malaise s'installe, Fred est-il vraiment dans son rôle d'entraineur quand il ausculte Liz, quand il s'intéresse à ses règles, quand il la loge chez elle... ?

Il y a tout un contexte propice à ce qui va se passer entre les deux mais clairement Fred entraine Liz dans une relation toxique, il abuse de sa position sans jamais lui demander si elle est d'accord, sans s'intéresser à ce qu'elle ressent. C'est à lui en tant qu'adulte et entraineur de ne pas franchir la limite même s'il pense qu'en face il y aura du répondant.

Liz perd pied et ne sait pas comment gérer ce qui lui arrive, elle est sous sa coupe et a pourtant besoin de Fred pour gagner des courses, elle semble prête à supporter beaucoup mais elle se surestime. 

Comment s'en sortir sans foutre en l'air sa carrière et sa passion ? Liz va devoir trouver la force de dire non pour se sortir d'un engrenage destructeur.

Un film sensible et fort porté par l'intense et douce Noée Abita. Les courses de ski sont filmées avec réalisme, elles apportent des respirations et de la liberté dans cette histoire d'emprise étouffante.

Rédigé par Carole Nipette

Publié dans #Avis cinéma-Revue de films

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T
J'ai vu seulement Adieu les cons. Une fable, oui, mais amère... Le happy end n'est pas celui qu'on croit.
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C
Très amère sur notre société...
P
Je te comprends, enfin vaccinée, je retourne moi aussi à une projection presse demain. Ma dernière cétait vivarium en mars 2019 !
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P
oui mars 2020, oups !
C
Chouette ! ah bon pas mars 2020 ? Il est sorti au cinéma juste avant le confinement de mars !
U
J'avais très envie d'aller voir adieu les cons
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C
Il n'est pas trop tard :)
F
On n'a pas encore pris le temps de retourner au cinéma mais tu me donnes envie...
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C
Je n'ai pas encore fait de musées... mais j'ai privilégié le ciné :)
W
Le premier me tente bien. A voir avec Monsieur quand on retournera au ciné (pas encore fait)
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C
ça viendra !
S
j'ai trop envie de voir Adieu les cons ! on n'a fait pas de ciné encore ici, mais ça ne va pas tarder :)
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C
Il va encore jouer un petit moment !
G
adieu les cons me tente bien <br /> mais pas prête à aller au ciné encore ...
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C
pourtant il n'y a pas grand monde (en tout cas en semaine...)
M
J'ai très envie de voir Adieu les Cons!! Et je voudrais aussi voir The Father et Drunk que je n'ai toujours pas vu!
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C
The Father sera dans mon ciné de juin ! ça te fait des bons films à voir ces trois là !