Lectures et challenge / Février 2023

Publié le 18 Mars 2023

Lectures et challenge / Février 2023

Un bon mois de février avec 13 livres de taille variable. Des 96 pages d'Il n'y pas de Ajar aux 528 pages de Bois-Aux-Renards.

Avec 9 catégories pour le challenge lecture de Mélanie. Comme h'abitude on remplit beaucoup de catégories au début.

Récap 2023 : 22/120 et 14/60

Le bureau d'éclaircissement des destins de Gaëlle Nohant

Au cœur de l’Allemagne, l’International Tracing Service est le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies. La jeune Irène y trouve un emploi en 1990 et se découvre une vocation pour le travail d’investigation. Méticuleuse, obsessionnelle, elle se laisse happer par ses dossiers, au regret de son fils qu’elle élève seule depuis son divorce d’avec son mari allemand. A l'automne 2016, Irène se voit confier une mission inédite : restituer les milliers d’objets dont le centre a hérité à la libération des camps. Un Pierrot de tissu terni, un médaillon, un mouchoir brodé... Chaque objet, même modeste, renferme ses secrets. Il faut retrouver la trace de son propriétaire déporté, afin de remettre à ses descendants le souvenir de leur parent. Au fil de ses enquêtes, Irène se heurte aux mystères du Centre et à son propre passé. Cherchant les disparus, elle rencontre ses contemporains qui la bouleversent et la guident, de Varsovie à Paris et Berlin, en passant par Thessalonique ou l’Argentine. Au bout du chemin, comment les vivants recevront-ils ces objets hantés ?

Des petites histoires pour raconter la grande, une minutie incroyable dans la recherche des descendants. Ce centre est réel, cela rend le roman encore plus émouvant. Tout en suivant les recherches d'Irène on la suit dans sa vie, ses doutes, son amour pour son fils et la façon dont elle se lie à ces rencontres qui changent les vies de tous. Des pages difficiles à lire quand on se replonge dans les atrocités des nazis contrebalancées par la beauté de l'humanité quand elle s'exprime. Un roman fort que j'ai adoré.

Catégorie 25 un livre sur le thème de la seconde guerre mondiale

Les enfants endormis de Anthony Passeron

Quarante ans après la mort de son oncle Désiré, Anthony Passeron décide d’interroger le passé familial. Évoquant l’ascension sociale de ses grands-parents devenus bouchers pendant les Trente Glorieuses, puis le fossé qui grandit entre eux et la génération de leurs enfants, il croise deux récits : celui de l’apparition du sida dans une famille de l’arrière-pays niçois – la sienne – et celui de la lutte contre la maladie dans les hôpitaux français et américains.

Un parallèle entre l'histoire familiale et la découverte et l'évolution des recherches liées au sida. Une histoire pleine de secrets, d'omerta et de dénis.

Passionnant et bien documenté, le roman raconte de l'intérieur la façon dont étaient traités les malades au début de l'épidémie. Déchirant... J'ai adoré ce roman qui fait aussi office de rédemption familiale, d'hommage à un oncle qu'il a peu connu.

Catégorie 54 un livre tiré d'une histoire vraie

Astra de Cedar Bowers

Son père ne veut pas d’elle, sa mère meurt en couches. Astra grandit sans restriction dans une ferme isolée de l’ouest du Canada. De cette enfance sauvage et libre, elle gardera des cicatrices physiques et mentales ainsi qu’une incroyable résilience. Qui est Astra ? Petite fille intrépide pour Kimmy, adolescente fugueuse pour Brendon, femme séductrice pour Lauren, mère adorée pour Hugo… Au fil des ans, sa vulnérabilité et son magnétisme naturel attirent ceux qui tour à tour veulent la protéger, la contrôler, la changer ou lui échapper. Pourtant, si tous croient lire en Astra, celle-ci demeure insaisissable. Après tout, peut-on jamais connaître une personne ?

L'histoire d'Astra de sa naissance à la naissance de sa petite fille. Une enfant élevée par un père célibataire dans une sorte de ferme utopique, livrée à elle-même et sans filtre. La jeune fille et la jeune femme qu'elle devient racontée par celles et ceux qui l'ont côtoyé : famille, amies, ex, employeurs... Une femme complexe et attachante dont le destin m'a tenue en haleine.

Catégorie 4 Un roman dont le titre est un seul mot

La chute des princes de Robert Goolrick

Grandeur et décadence d'un golden boy New York, années 1980. Bienvenue au bal des vanités, où de jeunes traders vont vendre leur âme au dollar et se consumer dans une ronde effrénée, sublime et macabre. Ils ont signé pour le frisson et ils vont jouer toute la partie : les fêtes, les drogues, l'alcool, les corps parfaits, les Cadillac, le sexe, et des morts que l'on laisse en chemin. Vite, toujours plus vite, c'est la seule règle de ce jeu. Aller suffisamment vite pour ne pas se laisser rattraper. Parce que les princes sont...

Grandeur et décadence d'un yuppie qui dégringole les marches du pouvoir aussi vite qu'il est arrivé en haut. Décortication d'un monde des années 80 entre argent, sexe et drogue dans un univers dans lequel une certaine catégorie de personnes, dont les grands cabinets d'avocat, se croyait tout permis...

Est-il possible de trouver une autre voie et de s'y sentir bien quand on a tout eu, quand on a méprisé les autres, quand on a oublié l'essence de la vie ?

Deuxième roman que je lis de Robert Goolrick dont j'aime le style et l'écriture.

Bois-aux-Renards de Antoine Chainas

Un accident de voiture au beau milieu de nulle part laisse une fillette orpheline et estropiée, Chloé, sauvée in extremis par trois hommes et une guérisseuse.
Trente-cinq ans plus tard, Yves et Bernadette, un couple de tueurs en série, sillonnent les routes dans un camping-car Transporter T3 Joker Westfalia en quête d’auto-stoppeuses.
Anna, une gamine témoin de leur premier meurtre de l’été, réussit à leur échapper et se réfugie au cœur d’un bois où une étrange femme boiteuse, entourée de renards, prend soin d’elle. Dans ce bois vit une communauté coupée du monde moderne, au plus près de la nature et des mythologies du lieu tout en veillant à préserver quoi qu’il en coûte sa tranquillité et sa pérennité.


Un mélange de mystique, fantastique, thriller, chronique sociale. On rencontre des gens étranges avec des objectifs pas toujours agréables pour les autres. Yves et Bernadette m'ont fait penser au couple des Papillons noirs.

Une construction de roman comme un puzzle dont on sait qu'il va s'assembler à la fin. J'ai bien aimé mais je n'ai pas trop apprécié les descriptions à rallonge, un peu long pour moi au final.

Catégorie 45 un livre dont l'un des personnages est porteur de handicap

The sun is also a star de Nicola Yoon

Daniel, 18 ans, est fils de Coréens immigrés à New York. L’année prochaine, il intègrera certainement la prestigieuse université de Yale. Natasha, 17 ans, est arrivée de la Jamaïque dix ans auparavant. Ce soir, elle quittera peut-être  les États-Unis pour toujours. Il croit à la poésie et à l’amour. Elle croit à la science et aux faits explicables. Ils ont 12 heures pour se rencontrer, se connaître, et s’aimer. Au-delà des différences.

Une histoire qui m'a beaucoup touchée. En dehors du coup de foudre et de l'alchimie entre les deux personnages principaux, le livre aborde très bien les thèmes de l'immigration, la place qu'on peut acquérir dans une société qui n'est pas la sienne au départ, la façon dont on s'y intègre...

Un récit bien mené, touchant, j'ai adoré ce roman jeunesse.

Catégorie 45 : un livre dont l'auteur.e a un prénom épicène

Le théorème des Katherine de John Green

Dix-neuf fois Colin est tombé amoureux.
Dix-neuf fois la fille s'appelait Katherine.
Pas Katie, ni Kat, ni Kittie, ni Cathy, et surtout pas Catherine, mais KATHERINE.
Et dix-neuf fois, il s'est fait larguer.

Toujours sympa un John Green et les tourments de ses personnages adolescents. Beaucoup d'humour, c'est vraiment drôle. Une belle histoire d'amitié et une romance que l'on voit venir au final, que l'on espère malgré les entêtements de Colin...

Il n'y a pas de Ajar de Delphine Horvilleur / Monologue contre l'identité

L’étau des obsessions identitaires, des tribalismes d’exclusion et des compétitions victimaires se resserre autour de nous. Il est vissé chaque jour par tous ceux qui défendent l’idée d’un «  purement soi  », et d’une affiliation «  authentique  » à la nation, l’ethnie ou la religion. Nous étouffons et pourtant, depuis des années, un homme détient, d’après l’auteure, une clé d’émancipation  : Emile Ajar. 
Cet homme n’existe pas… Il est une entourloupe littéraire, le nom que Romain Gary utilisait pour démontrer qu’on n’est...

Des réflexions très intéressantes sur le thème de l'identité matinées d'exemples de la vie et des écrits d'Emile Ajar. La façon qu'on a aujourd'hui de catégoriser les gens dans une case unique alors que nous sommes tous multiples. J'ai bien aimé la façon dont l'auteure décortique le sujet à l'aide de la littérature. Et quand elle dit que notre identité est basée sur la génétique et sur les traces de l'histoire de nos géniteurs mais aussi sur les traces que ce que nous lisons laissent sur nous...

 

Une chambre à soi de Virginia Woolf

Bravant les conventions avec une irritation voilée d'ironie, Virginia Woolf rappelle dans ce délicieux pamphlet comment, jusqu'à une époque toute récente, les femmes étaient savamment placées sous la dépendance spirituelle et économique des hommes et, nécessairement, réduites au silence. Il manquait à celles qui étaient douées pour affirmer leur génie de quoi vivre, du temps et une chambre à soi." Pourquoi un sexe est-il si prospère et l'autre si pauvre ? Quel est l'effet de la pauvreté sur le roman ? " Virginia Woolf...

J'ai eu du mal à entrer dedans, l'essai n'est pas mon genre préféré, mais ensuite j'ai trouvé le propos vraiment intéressant. Plus que sur l'idée de l'argent nécessaire à une femme pour pouvoir écrire, j'ai préféré tout le côté défrichage de la littérature féminine ou plutôt de l'absence d'auteures. Virginia Woolf parle d'ouvrages sur les femmes écrits par des hommes sans qu'il n'y ait de livres écrits par les femmes au même moment pour contrebalancer. Les fausses vérités, les erreurs, les mensonges... tant de choses écrites par des hommes qui ne connaissaient rien aux femmes... Son sujet principal est la place des écrivaines dans l'histoire de la littérature, surtout en Grande Bretagne.

Catégorie 42 Un livre féministe

L'aimante de Fabienne Pascaud

Ce n'est pas ni un film ni une comédie. Ce n'est pas une histoire d'amour pour les esprits faibles. L'héroïne a plus de vingt ans, journaliste ambitieuse et douée, et l'homme elle le veut. À tout prix. Mais quel en serait le prix réel ? Jusqu'à quel sacrifice faudrait-il aller ?  Sourire chaque jour à cet homme plus âgé, charismatique, brillant, mais qui ne le lui rendra pas ? Lui faire un enfant ? L'élever seule à une époque où cela ne se faisait guère ? Charmer cet homme marié ? Marcher la tête haute ? Toujours. Tous les jours ? Et quand les choses seront consommées, longtemps après, faut-il desserrer cette emprise ?

L'histoire d'amour passionnelle, fusionnelle et éternelle de la journaliste Fabienne Pascaud (Télérama). Sa lutte pour avoir l'homme pour lequel elle avait eu plus qu'un coup de foudre, les années dans l'ombre, les années d'attente, de patience. L'arrivée du premier enfant à élever seule... puis la vie à deux et à trois puis à quatre enfin. Jusqu'au bout, une femme aimante, jusqu'à la fin alors que lui, Alzheimer, s'éteint peu à peu. Une histoire d'amour absolue, étrange à lire parfois de la part d'une personne publique qui se livre comme jamais.

Catégorie 31 Un livre avec un visage sur la couverture

Trilogie Marie Desplechin : Verte, Pome et Mauve

À onze ans, la petite Verte ne montre toujours aucun talent pour la sorcellerie. Pire que cela, elle dit qu'elle veut être quelqu'un de normal et se marier. Elle semble aussi s'intéresser aux garçons de sa classe et ne cache pas son dégoût lorsqu'elle voit mijoter un brouet destiné à empoisonner le chien des voisins. Sa mère, Ursule, est consternée. C'est si important pour une sorcière de transmettre le métier à sa fille. En dernier ressort, elle décide de confier Verte une journée par semaine à sa grand-mère, Anastabotte, puisqu'elles ont l'air de si bien s'entendre. Dès la première séance, les résultats sont excellents. On peut même dire qu'ils dépassent les espérances d'Ursule. Un peu trop, peut-être...

Jolie surprise, un ton drôle et espiègle. Des phrases tellement vraies sur les relations mère-fille que ce soit entre Ursule et Verte ou Anastabotte et Ursule. J'avais souvent le sourire en lisant le cheminement initiatique de Verte et les tribulations de sa famille pas comme les autres. Beaucoup de tendresse dans cette trilogie.

Catégories 7 et 40 Un livre qui fait rire et un roman dont la couverture est un dessin

Rédigé par Carole Nipette

Publié dans #Lectures

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G
bravo pour le challenge !<br /> J aime bien Virginia Woolf mais je t'avoue c'est pas simple, j ai du le relire plusieurs fois...
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S
La chute des prince, il est top
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S
the sun is also a star me tenterait bien !
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