Ma Covid 19

Le 14 octobre j'écrivais ici-même à propos du virus "l'étau se resserre", je ne croyais pas si bien dire, il a un peu trop pris la confiance puisqu'il a envoyé balader la distanciation sociale pour venir contaminer mon foyer, deux personnes sur trois (ou trois si une est asymptomatique).

Jeudi après midi au bureau, je commence à me sentir mal, des frissons, des tremblements, fièvre probable. Je rentre chez moi plus tôt (ceci est relatif vu que je n'ai qu'un train par heure...) et j'ai 38.9 au compteur. On décide tout de suite de garder les masques à la maison. La nuit je monte à 39.5 et j'ai des courbatures partout comme pour une grippe. Mais ce serait quand même un peu tôt pour la grippe alors que la campagne de vaccination vient à peine de commencer et que la grippe se répand moins vite que la covid.

Le lendemain matin on est deux dans la panade. On essaie d'aller faire un test, la queue évidemment dans un des rares labos de la région qui fait des tests sans rendez-vous. On se casse le nez et je file récupérer des ordonnances sans voir le médecin qui n'a de toute façon pas de rendez-vous disponibles. On trouve un labo qui nous donne un rendez-vous pour le lundi 14h...

Durant trois jours je suis bien touchée, beaucoup de fièvre, mal partout et le paracétamol n'est pas super efficace. C'est le week-end, je reste beaucoup au lit, j'attends que ça passe, j'ai le sentiment qu'on m'a marché sur le corps, ça fait mal. J'ai la tête qui explose et mal aux yeux.

Le deuxième malade va mieux mais perd son odorat et une bonne partie du goût. Cela se confirme pour la covid...

On a beau chercher on n'arrive pas à comprendre comment on a pu l'attraper vu toutes les précautions d'usage, ça restera un mystère...

Lundi et mardi je télétravaille comme je peux mais n'ayant pas pu voir de médecin, je n'ai pas d'arrêt et je le regrette, j'ai présumé de mes forces... Mon médecin est en vacances et ici ça ne court pas les rues les docteurs...

Je suis un peu démunie car je ne me sens pas mieux, toujours de la fièvre et mal partout. Mais ce qui me mine encore plus ce sont les nausées qui sont apparues mardi. J'ai mal au coeur toute la journée, je me sens mal en permanence, je rote tout le temps (glamour, vous avez dit glamour...) j'avoue je suis un peu hypocondriaque alors j'imagine que c'est le coeur... On a un oxymètre, je prends mes mesures plusieurs fois dans la journée. Un ami me donne le contact de son médecin parisien, mercredi je téléconsulte, malheureusement je vois la médecin mais elle ne me voit pas... Rien que de lui parler ça me fait du bien... La maladie quand tu n'as personne vers qui te tourner c'est encore plus angoissant. Elle me dit d'essayer de consulter si ça ne s'améliore pas vite fait et si j'ai toujours de la fièvre.

Le jeudi, je n'arrive plus à avaler tellement ça me fait mal. J'appelle plusieurs médecins et je réussis à décrocher en rendez-vous, elle a eu pitié je l'ai senti, elle m'a ajouté à son planning déjà chargé et complet. Elle met enfin un diagnostic sur ce que j'ai, une bonne gastrite, probablement due à la covid d'ailleurs. Je repars soulagée, avec un traitement et un arrêt de travail pour que je puisse me reposer pleinement...

Ce matin, on a enfin reçu les résultats, soit 8 jours après le début de mes symptômes... Ils sont positifs... Je sens que les médicaments commencent à faire effet doucement... Je suis fatiguée, les nuits ne sont pas au top mais j'espère que ça tire sur la fin...

Evidemment j'aurais préféré ne pas tester ce fameux virus qui est la star maudite de l'année 2020 vu qu'on ne sait jamais où cette saloperie nous emmène... Est-ce qu'on aura des séquelles ? Est-ce qu'on peut être recontaminé ? Plein de questions, pas de réponses... Par contre j'espère ne jamais avoir à refaire ce test PCR que j'ai très mal vécu. Ok ça dure quelques secondes mais j'ai détesté...

Cette semaine m'a parue tellement longue et j'ai l'impression d'avoir perdu une semaine de ma vie en étant totalement impuissante, un sentiment que je déteste...

Je vais continuer à appliquer les gestes barrières pour moi et pour les autres, aussi longtemps qu'il le faudra...